mai 2, 2024

Exit Eden – Femmes Fatales

Avis :

Dans le monde de la musique, il existe des projets sur lesquels on n’aurait pas parié beaucoup d’argent. On pense à des featurings boiteux, des mélanges de genres qui ne peuvent pas se blairer, ou encore la réunion de quelques personnalités au sein d’un seul et même projet. Sans être un Supergroupe, Exit Eden faisait penser à un projet opportuniste autour du métal symphonique pour vendre quelques albums autour de quatre chanteuses plus ou moins connues du milieu. La surprise pointa le bout de son nez lorsque Rhapsodies in Black apparut, puisque l’album était loin d’être mauvais et que certaines reprises valaient clairement le coup, à l’instar de Frozen de Madonna, ou encore Total Eclipse of the Heart de Bonnie Tyler. Il aura fallu attendre sept ans pour voir une nouvelle galette du quatuor devenu trio avec Femmes Fatales.

Et là, on va directement noter deux nouveautés. En premier lieu, si on retrouve toujours la française Clémentine Delauney de Visions of Atlantis, la brésilienne Marina La Torraca de Phantom Elite et l’allemande Anna Bruner de League of Distortion, Amanda Somerville a quitté le navire en 2023 pour se consacrer à son groupe Kiske. Autre nouveauté, et pas des moindres, l’album n’est plus qu’un album de reprises (il y en a), mais il y a aussi des compositions originales qui permettent d’alterner les plaisirs. Et cela se sent, puisque l’album est plus long que le précédent, et il se veut plus touffu, plus dense, sans pour autant renier le côté léger et lyrique du métal symphonique. Cependant, après plusieurs écoutes, on va vite se rendre compte que si l’album est loin d’être mauvais, il n’est pas non plus un immanquable, avec quelques itérations un peu lénifiantes.

Le skeud débute avec une chanson originale, Femme Fatale, et elle s’avère assez sympathique. On n’est pas dans quelque chose de stratosphérique, mais le titre fait le job et les riffs sont plutôt puissants, malgré un refrain un peu ringard. Il faut dire que le français avec l’anglais, ça fait toujours un peu ridicule dans un morceau. Par la suite, on aura droit à une reprise, It’s a Sin des Pet Shop Boys. Ici, c’est plus rythmé, plus enjoué et on sent que le titre original est respecté. La relecture est plutôt plaisante et prend vraiment du plaisir à l’écoute. Mais là aussi, ça manque peut-être d’un peu plus de gros riffs, ou de passages plus gras. Et le titre suivant, Run !, un autre morceau original, aura beau inviter Marko Hietala de Nightwish, on aura droit à un Sympho classique, agréable, mais qui manque d’originalité.

Heureusement pour nous, Separate Ways aura un vrai intérêt. La reprise de Journey est plus nerveuse que l’originale, offrant une relecture qui a du sens. De plus, le refrain est vraiment très bon et rentre en tête pour un long moment. On retrouve ici la quintessence même du projet. En alternant les reprises avec des morceaux originaux, on perd en efficacité, surtout que Buried in the Past a beau être un titre sympathique, il manque de prise de risque. Et on sent passer les cinq minutes, alors même que globalement, on ne passe pas un mauvais moment. Et encore une fois, l’album se sauve avec ses reprises. Désenchantée est une réelle réussite qui reste dans les têtes. Alors est-ce parce qu’on connait déjà le titre (et quasiment les paroles par cœur) que cela fonctionne, mais c’est un morceau que l’on a envie de réécouter en boucle.

Et comme une vilaine roue qui tourne un peu mal, le morceau original suivant marque bien moins. Dying in my Dreams évoque tous les groupes de métal symphonique que l’on connait déjà, avec une préférence pour Within Temptation, et tout cela manque de fraîcheur, ou tout du moins d’une envie de faire les choses autrement. De ce fait, on prendra plus de plaisir avec les reprises. Tout d’abord Poison d’Alice Cooper qui donne une furieuse envie de chanter dès la première écoute, puis Alone de Heart. Ici, c’est la place de la ballade, et ça fonctionne bien, avec un bon relent années 80 qui fait plaisir. Puis survient alors Hold Back Your Fear qui ressemble à du Nightwish, mais sans y apporter un peu d’élément nouveau. C’est bien, mais ça reste du réchauffé. Kayleigh (de Marillion) marche bien grâce à sa grosse orchestration, puis Elysium termine en douceur le skeud.

Au final, Femmes Fatales, le dernier album d’Exit Eden, souffle le chaud et le froid, et même si on reste sur un résultat plutôt positif, et un vrai plaisir d’écoute, force est de constater qu’il manque quelques éléments pour en faire un effort marquant. Les reprises sont plutôt chouettes et offrent des relectures pertinentes, alors que les morceaux originaux manquent d’impact et de ferveur. De ce fait, on aurait presque tendance à passer outre ce qui aurait dû être le plus valorisant pour le groupe, et à rester sur des reprises qui sont des valeurs sûres. Mais en même temps, avec un premier album qui a cartonné, cantonnant les chanteuses à des reprises de chansons Pop, n’était-ce pas donner à l’auditeur l’envie de n’entendre que des reprises…

  • Femme Fatale
  • It’s a Sin (Pet Shop Boys)
  • Run ! feat Marko Hietala
  • Separate Ways (Journey)
  • Buried in the Past
  • Désenchantée (Mylène Farmer)
  • Dying in my Dreams
  • Poison (Alice Cooper)
  • Alone (Heart)
  • Hold Back Your Fear
  • Kayleigh (Marillion)
  • Elysium

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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