septembre 26, 2025

The Hellacopters – Overdriver

Avis :

La vieillesse est un naufrage, même si pour certaines personnes, elle peut être assimilée à de la sagesse. De ce fait, il n’est pas étonnant que certains groupes s’assagissent avec l’âge, donnant naissance à des albums moins percutants, moins violents, moins foufous, mais qui peuvent avoir leur intérêt dans une construction plus complexe, ou des textes plus intelligents. On peut bien sûr évoquer Slipknot dans le métal, mais pour ce qui est du Rock et du Hard Rock, on peut évoquer les suédois de chez The Hellacopters. Groupe assimilé à la scène Hard et Punk, c’est dans les années 90 que la formation perce et va sortir pas moins de sept albums en un peu plus de dix ans. C’est en 2008 que The Hellacopters annonce sa séparation, pour se reformer dix ans plus tard et fournir un album en 2022, Eyes of Oblivion.

Et il faut croire que la formation suédoise a retrouvé le mojo, malgré le décès d’un des guitaristes et le départ du bassiste (qui était là depuis les débuts), puisque moins de trois ans après leur précédent album, voici que déboule leur neuvième effort, Overdriver. Une promesse d’énergie, de bons gros riffs, et d’une ambiance festive. Est-ce que les promesses sont tenues ? De façon globale, on peut dire que oui. Dans son ensemble, l’album est solide, plaisant, et démontre une belle énergie positive. Mais comme pour leur précédent effort, on reste dans une zone de confort un peu trop douillette, et les prises de risque sont minimes. Le début en est un exemple flagrant. Token Apologies contient son lot de passages intéressants, avec une paire de solos, une mélodie catchy et un clavier qui évoque ce bon vieux rock n’roll.

Cette entrée en matière est cool, mais elle n’est pas forcément novatrice. The Hellacopters reste dans ce qu’il sait faire et ne propose pas quelque chose de surprenant. Il en sera de même avec la suite. Don’t Let me Bring You Down s’avère sympathique, mais on reste sur un rythme simple, ainsi qu’une mélodie qui évoque le Hard des années 80, mais il n’y a pas la petite touche en plus qui ferait passer le morceau à un stade supérieur. Tout comme (I Don’t Wanna Be) Just a Memory qui fait écho à un Rock passionné un peu suranné, mais qui fait amplement le taf. Sauf que le boulot, aussi bien soit-il fait, manque d’une saveur nouvelle. On aurait aimé être secoué un peu plus, ou tout du moins que le titre reste plus en tête. Il manque un brin de folie.

Avec Wrong Face On, le groupe viendra nous bousculer un peu plus. Durant moins de trois minutes, le morceau est un peu plus Punk que les autres et va bénéficier d’une rythmique un peu plus percutante. Il est presque dommage que l’album ne baigne pas plus dans une ambiance aussi festive. En l’état, on le redit, l’album est bien, mais il lui manque ce petit truc en plus pour vraiment nous marquer. Soldier On renoue avec un Rock un peu trop calme et trop calibré pour vraiment impacter l’écoute. Doomsday Daydreams est un peu plus enjoué et profite d’un regain de forme pour tirer une jolie ligne de basse et quelques gimmicks à la guitare qui sont plaisants. Puis Faraway Looks profite d’une bonne rythmique qui revient à un style un peu plus Punk. Le genre de morceau qui fonctionne parfaitement en live, faisant danser les foules.

En abordant Coming Down, on va ressentir le passage obligé. Le titre a tous les atours d’une ballade, certes un peu nerveuse sur les parties guitares lors du refrain, mais on reste sur un mid-tempo qui manque d’originalité. Do You Feel Normal est un morceau sympathique, mais qui reste anecdotique au sein de l’album. Il a bien des relents de Rock typiquement anglais, mais ça reste trop poli pour marquer. The Stench surprend par son introduction lourde et langoureuse, et globalement, le titre contient des éléments jazzy qui ne sont pas dégueulasses, et permettent au groupe de sortir un peu d’une norme qu’il semble s’imposer. Enfin, Leave a Mark clôturera l’album de façon efficace et puissante. Le démarrage est tonitruant avec une grosse ligne de basse, et une atmosphère assez lourde. On regrette que l’album n’ait pas plus de titres de cet acabit.

Au final, Overdriver, le dernier album de The Hellacopters, est un bon effort de la part du groupe. Si l’on peut regretter un manque de surprises et des titres qui s’enchaînent sans vraiment marquer, on reste tout de même sur du bon vieux rock n’roll de qualité, porté par des types qui ont encore la fougue en eux, mais qui doivent bien apprécier une petite camomille de temps à autre. Bref, un album sympathique, mais qui aurait pu être plus nerveux, et surprenant.

  • Token Apologies
  • Don’t Let me Bring You Down
  • (I Don’t Wanna Be) Just a Memory
  • Wrong Face On
  • Soldier On
  • Doomsday Daydreams
  • Faraway Looks
  • Coming Down
  • Do You Feel Normal
  • The Stench
  • Leave a Mark

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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