décembre 20, 2025

Eliminator – Ancient Light

Avis :

On a toujours tendance à croire que le Heavy Métal est un genre vieillissant en perte de vitesse. C’est faux, mais cette croyance provient de plusieurs facteurs. En premier lieu, on pourrait presque dire que le Heavy est l’un des plus vieux sous-genres du métal, et donc forcément, cela fait écho à des groupes canoniques. Ensuite, de nos jours, le Heavy n’est pas vraiment mis en avant, notamment sur les réseaux sociaux, où le Metalcore a pris une place prépondérante. Enfin, c’est un genre qui refuse tout de même la modernité, et les jeunes groupes qui évoluent là-dedans ne font guère appel à des normes qui peuvent fonctionner aujourd’hui. De ce fait, hormis la chance de sortir un gros tube intemporel, il est compliqué pour les groupes de Heavy de faire une percée aujourd’hui, du moins pour le grand public.

C’est un peu le cas pour les anglais de chez Eliminator. Le groupe se fonde en 2007, mais il ne commence à faire parler de lui qu’en 2011. Un premier EP sort, suivi d’un single, puis d’un split, pour aboutir à une démo en 2015. En 2017, le groupe fait le choix de changer de chanteur en recrutant Danny Foster, puis un premier album sort enfin en 2018 sur le label Dissonance Productions, petite maison de disque anglaise qui est composée de quinze groupes oscillant entre Heavy et Thrash. Il faudra alors attendre quatre ans pour voir débouler un nouvel album, Ancien Light, toujours sur le même label, et on va vite comprendre pourquoi le groupe galère à se faire un nom. Non pas que cet album soit mauvais, loin de là, mais il coche toutes les cases d’un heavy old school qui n’est plus trop à la mode.

Dès le début, on ressent une énorme vibe Heavy des années 70/80. Les riffs sont rapides et maîtrisés, le chant aigu, voire nasillard, est bien présent, et si l’ensemble tient bien la route, il manque cruellement d’idée novatrice. C’est bien fichu, c’est relativement entrainant, mais on reste sur une sensation de déjà écouté. Cela ravira bien évidemment les amateurs du genre, mais il ne faut pas s’attendre à quelque chose de révolutionnaire. De plus, on peut reprocher au morceau d’avoir un refrain qui manque d’allant. Bref, Arrival est un titre qui coche toutes les cases du genre, et si techniquement, c’est irréprochable, on reste un peu sur notre faim. C’est un peu la même chose avec Silent Stone. Le titre est bien, mais il lui manque un petit truc en plus pour vraiment marquer les esprits. On a l’impression que le groupe singe bêtement ses références, et c’est dommage.

Avec Ancient Light, les choses changent un peu. Non pas que le groupe file vers un autre style, mais il y a plus de variations, le Heavy se fait plus doux au démarrage, pour ensuite relancer la machine sur les couplets, et il y a aussi des jeux d’échange dans le chant. Clairement, c’est plus inspiré, et de ce fait, plus entrainant. Alors oui, on peut remarquer quelques faiblesses dans le chant, mais ça fait amplement le taf. Goddess of Life va aussi aller plus loin dans la lourdeur des riffs, et possède un aspect plus grandiloquent que les trois titres précédents. On sent que le groupe en a sous la pédale, et peut offrir un Heavy plus puissant et plus moderne. Cela se confirme avec The Sculptor and the Stone Lady qui débute avec un superbe solo, avant de déboucher sur un couplet entrainant et qui ne faiblit jamais.

Alors oui, on a toujours la sensation que le chant est fébrile, mais il évite de justesse les fausses notes. En abordant Lord of Sleep, Dreamaster, on a peur que le mid-tempo soit de sorti, mais heureusement, les choses s’emballent rapidement pour aller vers un Heavy bien speed et prenant, avec une belle mélodie en prime. The Library retombe un petit peu dans un Heavy old school qui manque de personnalité. C’est bien, mais ça reste trop calibré pour vraiment marquer. C’est un peu le même sentiment avec Mercy, même si les riffs sont plus lourds, avec un plus gros travail de la basse. Heureusement, Foreverless sera une pièce maîtresse grandiloquente plus intéressante, et plus travaillée. Enfin, The Nightmare of Aeon aurait pu être un gros hit, mais le refrain manque cruellement d’entrain et ne se fait pas assez catchy pour nous marquer durablement.

Au final, Ancien Light, le dernier album en date de Eliminator, groupe de Heavy métal anglais, est un bon album, mais il lui manque vraiment une identité propre. Il plaira à coup sûr aux amateurs de Heavy, évoquant les belles années du genre, mais pour ceux qui en veulent un peu plus, c’est compliqué. Encore une fois, ce n’est pas mauvais, loin de là, mais il faut encore que les britanniques trouvent leur voie pour se forger une meilleure identité et marquer dans le temps, ce dont ils sont certainement capables.

  • Arrival
  • Silent Stone
  • Ancient Light
  • Goddess of Life
  • The Sculptor and the Stone Lady
  • Lord of Sleep, Dreamaster
  • The Library
  • Mercy
  • Foreverless
  • The Nightmare of Aeon

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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