février 10, 2025

Burning Witches – Burning Witches

Avis :

Les femmes prennent de plus en plus de place dans le monde du Métal, et c’est vraiment une bonne nouvelle. Si l’on exclut le Métal Symphonique qui était déjà l’apanage de nombreuses chanteuses lyriques, elles se font de plus en plus remarquer dans les autres genres, du Metalcore en passant par le Death, mais aussi dans le Heavy. Des groupes comme Spiritbox, Jinjer ou encore Halestorm doivent beaucoup à leur frontwoman qui envoient du pâté. Burning Witches va pousser le bouchon encore plus loin en devenant un groupe 100% féminin. Cela se fait sous l’impulsion de Romana Kalkuhl, guitariste rythmique de chez Atlas and Axis, qui veut créer un groupe de Heavy composé uniquement de femmes. A force de rencontres et de tournées, elles trouvent alors son combo idéal, et après une paire d’EP, c’est en 2017 que sort leur premier album éponyme.

Produit de façon indépendante, incluant en son sein quelques titres qui faisaient partie des EP précédents, ce premier album va rapidement taper dans l’œil de quelques majors, et notamment Nuclear Blast, qui va alors leur faire signer un contrat pour produire leurs albums suivants. Et il est toujours intéressant de se plonger dans les origines d’un succès, surtout dans le domaine du Métal, qui reste souvent underground et peut avoir du mal à émerger. Ce qui n’est clairement pas le cas ici, et on comprend aisément pourquoi. Ce premier album est très bien foutu, il distille une pêche d’enfer, et surtout, on ne ressent pas forcément l’autoproduction. Le premier morceau est là pour en attester, puisque Black Widow attaque fort et nous laisse sur le carreau. Tout y est, du riffing accrocheur à la voix qui entremêle sonorité de sorcière et refrain entêtant, jusqu’à un solo efficace.

Forcément, après un début aussi prometteur, on a envie d’écouter la suite, et on ne sera que rarement déçu. Burning Witches démarre sur un rythme un peu plus lent, mais il va permettre à la chanteuse de poser un peu plus sa voix et de profiter d’un refrain d’une grande efficacité. Les guitares auront aussi beaucoup de place pour s’exprimer, offrant alors un excellent moment. Puis quand déboule Bloody Rose, on sera étonné par la violence du bousin. Le titre envoie du lourd, et le chant abonde en ce sens, donnant dans une atmosphère assez sombre, avec quelques growls plutôt bienvenus, ainsi que des cris stridents qui rentrent parfaitement dans le thème des sorcières. Et si jusque-là, nous n’avions que des morceaux assez courts et plutôt simples, la formation va alors proposer Dark Companion qui ira un peu plus loin.

Bénéficiant d’une introduction plutôt calme, le titre démarre par la suite avec une bonne batterie et un riffing relativement puissant. On reste dans un Heavy assez classique, mais il est diablement efficace et reste un long moment en tête. D’autant plus qu’il s’agit-là d’un morceau plus travaillé que le reste, plus long, mais tout aussi passionnant. Metal Demons sera un petit bonbon à côté, ne dépassant pas les trois minutes, mais ne laissant aucun temps mort et filant à la vitesse de l’éclair. Forcément, après cela, il faudra une petite pause, et les filles vont nous offrir une bonne ballade avec Save Me. Loin, très loin, d’un truc gnangnan et soporifique, Burning Witches développe un excellent songwriting pour nous accrocher dès le départ, avec en plus, un chant suave qui est un vrai plaisir d’écoute. Et puis le refrain est d’une grande qualité, restant un long moment en tête.

Pour attaquer le dernier quart, le groupe propose Creatures of the Night, un morceau relativement efficace, mais qui ne marque pas vraiment, surtout si on le compare aux autres titres. On s’arrêtera plus volontiers sur le jouissif We Eat Your Children, qui bénéficie d’une rythmique démentielle, nous donnant fortement envie de bouger la nuque dans tous les sens. Et encore une fois, le refrain en chant clair fonctionne à plein régime. Creator of Hell sera aussi un vrai plaisir, même s’il peut paraître comme un morceau trop classique. The Deathlist aura plus d’impact, notamment par son rythme endiablé et sa partition d’une violence accrue. Enfin, le groupe termine son album avec une reprise de Judas Priest, Jawbreaker, et c’est là aussi une réussite, tout comme un excellent clin d’œil à l’une de leur référence.

Au final, ce premier album de Burning Witches est une excellente réussite, et qui force le respect lorsque l’on sait que c’est un album qui fut autoproduit. Baignant dans un Heavy classique, le skeud nous propose quand même de sacrés moments de bravoure et des titres qui sont catchy en diable, restant longtemps dans notre mémoire, pour chanter en chœur par-dessus. Bref, un premier album qui permet de comprendre pourquoi Nuclear Blast s’est penché sur ce groupe très rapidement.

  • Black Widow
  • Burning Witches
  • Bloody Rose
  • Dark Companion
  • Metal Demons
  • Save Me
  • Creatures of the Night
  • We Eat Your Children
  • Creator of Hell
  • The Deathlist
  • Jawbreaker

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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