janvier 25, 2025

La Menace Andromède – Michael Crichton/Daniel H. Wilson

Auteurs : Michael Crichton et Daniel H. Wilson

Editeur : L’Archipel

Genre : Thriller, Science-Fiction

Résumé :

En 1967, l’exposition à une bactérie d’origine extraterrestre – nommée Variété Andromède – décima presque entièrement une bourgade de l’Arizona. Pendant cinq jours, une équipe de scientifiques œuvra sans relâche pour endiguer l’épidémie qui menaçait de tout anéantir sur son passage…
Cinq décennies plus tard, un drone détecte une anomalie au milieu de la jungle amazonienne. La Variété Andromède est de retour ! Et elle a muté…
Réunis en urgence, scientifiques et militaires savent que le temps leur est compté. Le virus se propage et gagne du terrain.
Jusqu’à bientôt menacer toute forme de vie sur Terre…

Avis :

À la fin des années 1960, Michael Crichton entame une carrière littéraire intéressante et hétéroclite. Précurseur du techno-thriller, l’auteur a notamment connu un succès international avec La Variété Andromède. S’il est considéré comme un classique, ce livre n’en reste pas moins déconcertant par son traitement didactique et son style élitiste. L’histoire n’appelait pas forcément à une suite. Preuve en est, il aura fallu un demi-siècle pour que le présent ouvrage paraisse. Malgré l’enrobage éditorial grossier, ce second opus ne constitue pas un roman posthume. On le doit à Daniel H. Wilson, connu pour son diptyque Robopocalypse.

De prime abord, La Menace Andromède semble emprunter les mêmes ressorts narratifs que son prédécesseur. À savoir, la découverte d’un variant en mesure d’annihiler toute vie terrestre. La trame se déroule à la manière d’un rapport où l’on enchaîne les extraits formels, les retranscriptions de télécommunications et de rares schémas techniques. Cependant, l’excursion des scientifiques en Amazonie se dépeint avec une approche plus classique. Dans la mesure du possible, on s’éloigne donc de termes abscons et de séquences qui relèvent de pures constatations circonstancielles. Cet aspect est présent au fil des pages, mais il n’est pas prépondérant.

En réalité, on s’écarte sciemment du techno-thriller et même d’un récit pandémique standard. Si l’enjeu principal demeure bel et bien l’endiguement de la menace, on se lance très vite dans un roman d’aventures, en pleine jungle amazonienne. L’idée n’est pas pour déplaire, mais elle reste assez paresseuse en terme d’inventivité. La faute à des séquences qui manquent de tension ou privilégient une analyse statique du contexte. Les péripéties surviennent de manière inopinée et n’ont d’autres objectifs que de dynamiser la narration par des subterfuges maladroits et caricaturaux. Mention spéciale à l’attaque des indigènes.

Certes, on distingue quelques confrontations ou passages nerveux. Cependant, l’exposition des scènes ne présente aucune fulgurance. Le manque de vraisemblance des situations affecte la crédibilité générale du propos à tel point que l’ensemble en demeure poussif. La faute à un dernier tiers qui sombre dans la science-fiction et délaisse toute rigueur quant aux intentions initiales. En l’occurrence, l’auteur se perd dans ce genre pour ne pas avoir à fournir une explication pertinente et censée. Ici, il faut se confronter aux motivations mégalomaniaques d’un des protagonistes, ainsi qu’une envolée spatiale avec trois bouts de ficelle qui achève le semblant de crédit qu’on pouvait accorder à l’intrigue.

De plus, l’ensemble se pare de personnages quelconques, voire agaçants. Cet aspect renoue avec le caractère impérieux du ton général. À aucun moment, on ne parvient à s’attacher ou à s’intéresser au devenir des intervenants. Le trépas de certains d’entre eux se fait dans une totale indifférence. Les réactions et les comportements manquent, eux également, de cohérence. A fortiori lorsque l’équipe entrevoie la dangerosité du virus et la précarité de leur situation. Quant à leurs compétences respectives, elles ne sont guère exploitées, à tout le moins approfondies dans la majorité des cas. Bref, il faut se contenter d’une caractérisation bâclée et sommaire.

Au final, La Menace Andromède s’avance comme une suite inutile et purement commerciale. Il n’y a qu’à constater le traitement éditorial pour s’en rendre compte. Si l’ouvrage de Michael Crichton s’avérait perfectible et difficile d’accès, celui de Daniel H. Wilson lui rend un piètre hommage, doublé d’une histoire non maîtrisée et mal amenée. L’auteur délaisse le techno-thriller pour se complaire dans un mélange hasardeux d’aventures et de science-fiction, où l’évolution de la situation laisse perplexe. Sans tension ni figures marquantes, ce second opus se révèle creux. Il manque d’allant dans la narration et de fonds quant à son sujet principal. Il en ressort une intrigue inconstante qui s’essouffle face à des enjeux qui ne décollent jamais, exception faite de ce raccourci ridicule pour atteindre la station spatiale internationale…

Note : 08/20

Par Dante

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.