mars 28, 2024

Heaven Shall Burn – Of Truth & Sacrifice

Avis :

Fondé dans les années 90 en Allemagne, Heaven Shall Burn fait presque office de fer de lance du Metalcore, genre dans lequel on l’a étiqueté. Mais au fil des ans et des albums, les teutons ont su montrer une forte capacité à mélanger un peu toutes leurs influences, et du coup, le groupe s’est fait ranger dans une autre catégorie, celle du Death Mélodique. Cependant, c’est là aussi trop réducteur, et certains le mettraient bien dans le Deathcore pour les quelques moments de bravoure auxquels on peut faire face. En abordant ce neuvième album, les allemands ont certainement eu en tête de faire taire les cases préétablies, pour en faire un gros fourre-tout de ce qui fait Heaven Shall Burn. Of Truth & Sacrifice est un double album massif, long, mais qui montre tous les sous-genres que peut aborder le groupe, sans jamais faire dans la redite.

Le premier album, qui s’intitule Of Truth, va venir taper très fort et très vite. On y retrouve alors tout ce qui fait la sève même des allemands, à savoir des envolées ultra nerveuses et un mélange de Core et de Death qui ont fait la renommée de HSB (Heaven Shall Burn en réduit, toi-même tu as compris). Ainsi donc, après une introduction qui tabasse bien sur les fûts, on a droit à Thoughts and Prayers, un morceau maousse, qui ne laisse que peu de répit, si ce n’est pendant le refrain, où l’une des deux grattes sera plus douce, avec un petite mélopée pour apporter un peu de mélodie. On sein de ce premier skeud, on retrouvera plusieurs titres dans le même moule, comme Eradicate, Protector ou encore What War Means, qui sont de gros calibres taillés pour la scène et briser des nuques.

Au milieu de tous ces titres à la fois Death et Metalcore, on retrouve d’autres surprises qui vont faire sortir le groupe de sa zone de confort. Übermacht est un morceau qui peut évoquer Rammstein dans son démarrage, tant on plonge dans un gros Métal Indus. Le résultat est puissant et percutant, avec une virulence qui force le respect. My Heart and the Ocean pourrait paraître très classique, mais c’est un long titre fleuve qui monte crescendo et arrive à se faire touchant, alors même que ça frappe fort et growl à tout va. Quant à Expatriate, il s’agit d’un long titre hybride, où la mélodie prévaut sur le chant, qui arrive en arrière-plan, comme un discours politique, et qui va se finir fans un allemand bien énervé, rajoutant une rage encore plus prégnante. Et le groupe de conclure avec The Ashes of my Enemies, tout en orchestration symphonique.

La deuxième partie, qui se nomme Of Sacrifice, sera un peu plus accessible que la première, dans le sens où les titres seront plus courts, mais aussi dans un Death mélo un poil plus tendre. Children of a Lesser God est là pour en attester avec des riffs moins incisifs, plus doux, même si on garde un aspect massif dans la production. En fait, on a plus la sensation d’être dans un Metalcore mâtiné de Death que dans du Death pur. Cela est notamment dû au chant, qui s’apparente plus à du chant crié qu’à du Growl pur jus. On aura aussi quelques moments de bravoure, avec le virulent Truther qui ne fait pas dans la dentelle, ou encore Stateless qui va vite taper sur tout ce qui bouge. Le reste sera très bon, tout en gardant un rapport au Death mélodique (Critical Mass, Tirpitz).

Mais comme pour le premier skeud, on aura aussi des passages intéressants où le groupe prend des risques et sort des sentiers battus. En premier lieu, La Résistance fait écho à Übermacht du premier disque. On est dans un Eurodance très étonnant, qui va se mélanger avec de gros riffs bien sales et un gros chant hurlé. Le résultat est bizarre, mais fonctionne à plein, avec même un break en chant féminin et en français. The Sorrows of Victory viendra nous montrer à quel point le groupe est complet, avec un long morceau de plus de huit minutes, qui n’ennuie jamais et perfore bien comme il faut. Enfin, Weakness Leaving my Heart va venir apporter de la douceur, tout en montant crescendo vers un final euphorisant, puissant et dense. Une conclusion qui ne demande qu’une chose : revenir encore une fois vers une écoute plus profonde.

Au final, Of Truth & Sacrifice, le dernier album en date de Heaven Shall Burn, est une parfaite réussite. Très long (plus d’une heure et demie dans son ensemble), il n’en demeure pas moins que l’on ne ressent jamais l’ennui et que le groupe arrive à varier les plaisirs, passant du Death au Core, allant même jusqu’à chercher dans l’Indus. Bref, une double réussite et certainement le meilleur album du groupe depuis leur début. Ce qui n’est pas rien.

CD1

  • March of Retribution
  • Thoughts and Prayers
  • Eradicate
  • Protector
  • Übermacht
  • My Heart and the Ocean
  • Expatriate
  • What War Means
  • Terminate the Unconcern
  • The Ashes of my Enemies

CD2

  • Children of a Lesser God
  • La Résistance
  • The Sorrows of Victory
  • Stateless
  • Tirpitz
  • Truther
  • Critical Mass
  • Eagles Among Vultures
  • Weakness Leaving my Heart

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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