mai 1, 2024

Neverlight – Nova Red

Avis :

Il existe de nombreux groupes qui n’arrivent jamais vraiment à percer, malgré plusieurs albums, et au bout d’un moment, tous les efforts réunis tombent à plat, entrainant le split dudit groupe en question. C’est le cas de Neverlight, groupe américain qui officie, ou plutôt a officié, dans un registre exigent, le Sympho à tendance Gothic. Fondé dans les années 2010, le groupe va sortir son premier album en 2015 de façon indépendante, puis, deux ans plus tard, survient Nova Red, deuxième galette studio de la formation, qui nous préoccupe entre ses lignes, et enfin, c’est en 2019 que sort leur chant du cygne, toujours de façon indépendante. Outre une absence de label, qui a dû couter la vie à la formation, on notera aussi que le line-up fut souvent chamboulé, et ce deuxième skeud a été composé en duo, avec uniquement chanteuse et guitariste.

Comme évoqué au-dessus, Neverlight est un groupe qui puise ses ressources dans du Sympho, notamment à travers le chant lyrique d’Amanda Farrell. Un choix risqué et compliqué quand on est sans label, et donc sans une grosse production, tant il faut arriver à donner de l’épaisseur aux morceaux, et à l’ambiance recherché. Ici, le côté fauché ne se ressentira pas trop, si ce n’est à travers des scories imputables à la jeunesse du groupe, et une pointe de mauvais goût. Pour autant, le début est assez réjouissant, notamment avec In Darkness, qui annonce la couleur. Du symphonique teinté de gothique, avec quelques marques modernes à travers un clavier qui, parfois, prend un peu trop le pas sur le reste. Mais rapidement, le groupe délaisse cela pour plonger dans quelque chose de plus classique qui, s’il ne réinvente pas la sauce, fait les choses bien.

Fractal frappe fort, avec un gros riff puissant et s’amuse même avec quelques vocalises de growl, histoire de rendre l’ensemble encore un peu plus violent. La production est propre, et même si ce n’est pas vraiment technique, ça fonctionne à plein régime. Moonlight Fire continue sur cette belle lancée, avec un titre relativement classique mais qui marche bien, et démontre que Neverlight, avant de se séparer, tenait de belles promesses, et il est étonnant qu’aucun label n’ait voulu d’eux. Shallow Grave est lui aussi un joli morceau, même s’il manque cruellement d’identité. Puis on commence à noter une petite scorie, qui va se faire de plus en plus grosse au fil des écoutes et des titres, la voix de la chanteuse. Si elle se pose comme très aigue dès le départ, et que l’on sait que le lyrisme sera poussé à son paroxysme, parfois, cela vire à la gaudriole.

Si ça ne ressort pas trop à travers Forget Me qui arrive à bien alterner les moments puissants et d’autres plus aériens, ce ne sera pas la même tambouille avec The Revenant. Il faut dire que pour que tout cela sonne assez juste, le groupe a cru bon de mettre de l’autotune, et le moins que l’on puisse, c’est que ça fait grincer des dents, et mal aux oreilles. C’est à partir de là que l’album va se faire moins intéressant, moins passionnant, avec des fautes de goût qui sont presque impardonnables. Liar va même aller jusqu’au ridicule, via une introduction où la chanteuse use de ses poussées lyriques pour faire un truc vaguement opéra, mais de façon clichée et sans aucun apport pour le titre. Ce manque d’équilibre doit certainement provenir d’une absence de label pour les guider. Et c’est dommage car cela démontre la naïveté du groupe.

Une naïveté qui disparait progressivement, notamment avec le titre Your Medusa, qui frappe bien, et démontre que dans les productions plus courtes, la formation est peut-être meilleure. Cela fait appel à moins de fioritures pour habiller le titre, et on se retrouve avec quelque chose de plus percutant, et de plus intéressant. Les turpitudes reviennent un peu avec United Against et un clavier trop présent qui essaye de rendre l’ensemble trop moderne. Si le solo de gratte est plutôt bon, dans sa globalité, le morceau reste transparent. Tout comme Red Shift et son insupportable introduction qui rappelle les heures sombres de l’Eurodance. Et malgré de bons riffs puissants, et une belle production en arrière-plan, on reste sur quelque chose d’assez téléphoné. Reste alors Nova Red, long, trop long, titre de dix minutes qui, d’un côté, montre les ambitions du groupe, mais d’un autre, ses limites.

Au final, Nova Red, le deuxième album de Neverlight, est plutôt bon, surtout pour de la production indépendante, et sans le soutien d’un label. On arrive à entrevoir les qualités techniques du groupe, mais parfois, il s’enfonce trop dans les clichés du genre, et peine à s’en sortir, la faute à une chanteuse qui en fait des caisses, et des morceaux bien trop longs qui manquent de spontanéité et de percussions. En tous les cas, le groupe ne méritait pas le split, et il dommage qu’aucun label n’ait pu les signer avant la fin…

  • In Darkness
  • Fractal
  • Moonlight Fire
  • Shallow Grave
  • Forget Me
  • The Revenant
  • Liar
  • Your Medusa
  • United Against
  • Red Shift
  • Nova Red

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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