300 ! Le chiffre est lâché. Pour certains, ça fait penser à un péplum, sauf que là, point question de 300 mecs musclés qui se collent des peignées dans l’Antiquité, mais 300 albums jetés dans une arène, les 300 meilleurs albums de l’année (oui, j’ai les oreilles musclées). Alors, oui, certains vont tousser, éternuer, se moucher rouge, saigner des cheveux et des yeux en voyant la place de leurs groupes préférés à un rang qui ne leur convient pas, mais les goûts n’ont pas vocation à être universels. Néanmoins, voici ma liste, elle se fera en 3 parties, et ça donnera l’occasion de bien digérer non seulement les repas de fêtes, mais aussi une année qui, pour plusieurs plans a été compliqué (même sur le plan musical, avec des pertes immenses comme Ozzy Osbourne, Brent Hinds, Brian Wilson et bien d’autres, mais aussi les arrêts de plusieurs groupes). Alors, comme d’habitude, on se cale, on lit et, si vous souhaitez un accompagnement, le top 2025 sera disponible sur Deezer.
#300 Turnstile – Never Enough (Roadrunner Records) (USA)

Je vais en énerver plus d’un pour qui Turnstile est le meilleur groupe actuel et Never Enough l’album de l’année, mais je suis allé franchement à reculons sur ce nouvel opus du combo de Baltimore. Il faut dire que les premiers instants n’étaient pas hyper engageants avec une voix légèrement trafiquée et certaines inclinaisons trop éloignées de ce que j’attends du post-hardcore. N’empêche, ce Never Enough possède de solides arguments, c’est riche, varié (parfois un peu trop), le groupe ose les cassures radicales de rythme et d’ambiance, même dans des morceaux hyper péchus, la patte shoegaze/dream pop est très présente (voire un peu trop parfois) et peu en semer plus d’un. Mais la prime à l’originalité force le destin de l’album, à déconseiller d’écouter sur la route quand on est trop dans le cirage. Idéal cependant pour l’été ou pour se rappeler avec nostalgie de ce que ça fait quand il fait beau.
#299 Vimic – Open Your Omen (Autoproduction) (USA)

L’histoire d’Open Your Omen est tout l’inverse du long fleuve tranquille. Tout commence en 2013. A l’époque, Joey Jordison, l’un des meilleurs batteurs en exercice, est viré de Slipknot. Ne tardant pas à rebondir, celui que nombre de groupes crèveraient d’envie d’enrôler, fonde Scar The Martyr. Après un EP puis un album, le chanteur s’en va et après quelques changements, Scar the Martyr devient Vimic. Quelques singles sont publiés, un premier album du nom de Open Your Omen est annoncé et Joey Jordison, Kato Khandwala et même Dave Mustaine sont impliqués dans le mix et le mastering. En 2019, le décès de Khandwala dans un accident de moto met un stop à l’enregistrement. Jordison se concentre sur Sinsaenum, et les autres membres sur leurs projets respectifs. En 2021, Jordison, rongé par une longue maladie neurologique, décède et Vimic se sépare. Il aura fallu l’opiniâtreté de la famille Jordison, qui détient les droits de Vimic, ainsi qu’une campagne Kickstarter pour qu’Open your Omen sorte enfin. Ce premier (et unique?) album de Vimic est conçu comme Jordison l’aurait voulu, un pur concentré de metal indus, froid, implacable et hyper efficace, bien moderne et montrant un Jordison à l’aise quel que soit le registre dans lequel il joue. Un album certes pas révolutionnaire mais témoignage du talent du regretté batteur, génie des fûts parti trop tôt, capable d’évoluer dans divers registres et, si ça lui avait pris, de sortir un album de bossa nova et ça aurait été bon là aussi.
#298 10 Juin – Désordres (Autoproduction) (France)

Premier album pour 10 Juin, groupe angoumoisin très prometteur. Désordres est un coup d’essai parfaitement réussi avec des textes forts et intelligents portant un regard amer sur la société inégalitaire actuelle. Musicalement, c’est classique comme pour le chant. En revanche, 10 Juin est un fils spirituel de Justin(e) et impressionne par sa maturité. Ne reste plus qu’à espérer que le groupe garde sa fougue par la suite.
#297 The Boy Detective – Disco Lunch (Punkerton Records) (USA)

Le genre se fait plus rare, les sorties plus espacées. Et pourtant, The Boy Detective nous rappelle au souvenir des heures glorieuses du ska-punk, genre qui permettait aux trombonnistes de baiser. Disco Lunch est le troisième effort du groupe et nous rappelle les meilleures années de Less Than Jake et Mustard Plug. Le mélange opère à merveille et impossible de ne pas se prendre au jeu.
#296 Spiritbox – Tsunami Sea (Pale Chord/Rise Records) (Canada)

Deuxième album pour Spiritbox, groupe de metalcore/djent/metal alternatif canadien emmené par Courtney LaPlante et qui est très vite entré dans les incontournables de la scène. Encore une fois, le côté indus est très présent et certaines inclinaisons electro-pop sont dispensables mais ça reste du gros calibre dans la production, hyper musclée et Dame Courtney possède une voix magnifique en chant clair ainsi qu’une polyvalence vocale bluffante.
#295 Halestorm – Everest (Atlantic) (USA)

Sixième album pour Halestorm, groupe devenu incontournable du hard rock américain grâce à ses morceaux catchy et sa frontwoman charismatique. Encore une fois pour la bande à Lzzy Hale, le contrat est rempli, on entre tout de suite dans ce hard rock généreux et fédérateur faute d’être révolutionnaire, les musiciens sont très bons, c’est carré et miss Lzzy emmène le tout de sa superbe voix.
#294 Firstborne – Lucky (M – Theory Audio) (USA)

Quand l’excellent Chris Adler a quitté Lamb of God, puis a été débarqué de Megadeth alors qu’il y était pour beaucoup dans la qualité de Dystopia, il a fondé un groupe de hard/heavy loin de la fureur de la bande à Randy Blythe. Deuxième album pour Firstborne, groupe qu’il a lancé avec James LoMenzo (Megadeth, ex-Black Label Society, ex-Ozzy Osbourne…) et deux autres mecs. Certes, on est dans un heavy plutôt stéréotypé mais c’est bien foutu et puis Adler se fait plaisir avec ses changements de rythme et ses plans tout en subtilité.
#293 PLAIINS – Happy Faces (Long Branch Records) (Allemagne)

PLAIINS est un jeune groupe mêlant un punk rèche à du rock nourri de groupes comme The Hives, Idles ou Viagra Boys. C’est sans chichis, rentre-dedans, sec, nerveux et aux textes bien emmenés. Pur condensé d’un rock abrasif, c’est un premier album solide
#292 Lot Lizards – The Horror of Adulting (Punkerton Records) (USA)

Bon j’avoue, c’est plus la pochette qui m’a donné envie d’écouter le premier album des floridiens Lot Lizards. Pour un premier album, c’est plutôt de bonne facture avec un punk sans fioritures autour de thèmes comme le refus de grandir ou l’autodestruction. Un album simple mais direct, comme un gros fuck au monde des adultes.
#291 Paddang – Lost in Lizardland (Stolen Body Records / Le Cèpe Records / 98 Décibels / Noise Circle) (France)

Trio venu de Toulouse, Paddang nous propose un stoner chaud comme le sol d’une cour de récré en pleine canicule. Idéal pour l’été, le rock électrique et hyper fuzzy de Paddang est à la fois énervé, psychédélique, énergique et plein de second degré. C’est comme le mezcal, c’est frais, ça nettoie bien, ça chauffe les boyaux et c’est bien goûtu.
#290 Les Ramoneurs de Menhirs – D’Ar Gad Ataw! (Archives de la Zone Mondiale) (France)

8 ans que la bande à l’ex-Béru Loran n’avais pas ramoné de menhir. Huit ans après Breizh Anok, Les Ramoneurs de Menhirs reviennent avec un cinquième album. Comme c’est Les Ramoneurs, c’est hyper festif dans la lignée de ce à quoi le combo de punk breton nous a habitué, et comme ce sont des proches aux Bérus, c’est aussi hyper politique. Anti-fascisme, violences policières (attention, Lolo Nuñez va porter plainte car il s’ennuie et il faudrait pas qu’il fasse son taf!), colonisation israélienne, plusieurs sujets y passent avec à chaque fois beaucoup de pertinence et bien assaisonné au chouchen. Encore une fois, la sauce prend et le grand soir s’annonce festif!
#289 Picon Mon Amour – Le Cœur, Le Cul et le Simple d’Esprit (Irfan Le Label) (France)

Quatrième album pour Picon Mon Amour, duo de chanson à texte qui a bien densifié l’épaisseur de ses textes avec un propos féministe à la fois bien senti, bien tourné et avec ce qu’il faut d’humour et de second degré. C’est vrai, plutôt intelligent et immédiat.
#288 Sam Russo – Hold You Hard (Red Scare) (Angleterre)

Sam Russo est connu comme un artiste solo évoluant dans un registre brit-folk mais il a pris ces dernières années un virage plus punk avec un groupe complet. Sur Hold You Hard, on a les deux visages de Sam Russo avec un punk mélodique de bonne tenue avec des compositions efficaces, et dans la dernière partie quelques morceaux acoustiques tout en sobriété. Et dans les deux cas, c’est de très bonne qualité.
#287 Panzerchrist – Maleficium part 2 (Emanzipation Productions) (Danemark)

8 mois après le premier volet, le combo Panzerchrist sort la deuxième partie de son Maleficium à la pochette moins glauque. Pour autant, on ne peut pas dire que les Danois se soient assagis tant on assiste à un déferlement de violence avec un blackened death véhément et malsain. Ambiance occulte glaçante, vocaux habités, tremolo picking rapides et agressifs et blasts démoniaques, rien ne sera épargné à nos oreilles impies. Panzerchrist n’a pas envie de faire le moindre prisonnier mais plutôt de se livrer à un méchoui géant.
#286 HighSchool – HighSchool (PIAS Australia) (Australie)

Après des EP remarqués, HighSchool passe le cap du premier album. Venu de Melbourne et ayant fait The Cure en LV1 et The Smiths en LV2, HighSchool continue de déclamer son amour pour le post-punk des 80s, et en ressort un album sincère, généreux, maitrisé et bien cool.
#285 Ye Banished Privateers – ‘Till the Sea Shall Give Up Her Dead (Napalm Records) (Suède)

Moins connus que leur congénères d’Alestorm, les Suédois Ye Banished Privateers sortent leur sixième album, toujours dans ce registre pirate rock aux ambiances immersives et franchement cool. On se glisse sans peine dans la peau d’un moussaillon paré à l’abordage, prêt à braver les 7 mers. Et en plus, musicalement c’est bien foutu.
#284 Sons of O’ Flaherty – Home (autoproduction) (France)

Après une campagne de crowdfunding couronnée de succès, les Sons of O’ Flaherty sortent leur deuxième album, réunissant quatre EPs sorti à chaque saison (chose que Ruff Majik avait déjà fait). Home varie les plaisirs entre un celtic punk énergique et immédiat, et les plages acoustiques d’un folk punk inspiré par Flogging Molly. Faute d’être un achat indispensable pour ceux qui avaient déjà les EPs, Home reste un album solide, chaleureux et varié, un album rassurant et très agréable à écouter.
#283 King Kong Meuf – J’EMMERDE LA BIENSÉANCE / LE MoNDE EsT À Moi (Archives de la Zone Mondiale) (France)

Après quelques singles remarqués pour un refus total de compromis, King Kong Meuf passe par la case album. Plutôt court, il a le mérite de faire passer un message plutôt explicite. Dans la veine d’un riot grrrl simple mais jamais simpliste, la musique de King Kong Meuf est menée par une rage viscérale et une envie de dégueuler la colère. Masculinistes, puristes et égos de mâles fragiles s’abstenir.
#282 Weird Omen – Blood (Beast Records) (France)

Certains vont se triturer la tête avec des noms d’albums à rallonge, c’est pas le cas de Weird Omen. Il faut dire que Weird Omen n’est pas du genre à faire une musique hyper complexe. Weird Omen, c’est du garage-punk aux ambiances psychobilly, aux riffs abrasifs et bien saignants, une musique hyper énergique qui n’a d’autres prétentions que de faire bouger les nuques et faire transpirer dans les soutifs et les calbuts. Weird Omen c’est du pur fucking rock n’ roll comme on n’en fait plus assez, sans additifs ni OGM, bio et circuit court. Cinquième album du groupe, Blood ne révolutionne pas le genre et justement, c’est tout ce qu’on lui demande.
#281 Spiritworld – Helldorado (Century Media Records) (USA)

Trois ans après un album qui lui avait permis de poser son style nommé « death western » mélant country, hardcore et thrash, Spiritworld enfonce le clou avec un disque qui affine davantage le propos, avec une ambiance plus travaillée et un mélange qui opère désormais à merveille. Improbable sur le papier, la fusion des genres est hyper efficace et permet de montrer une palette intéressante à la six-cordes. Désormais, Spiritworld est armé pour lancer des circle pits dans les saloons.
#280 Eluveitie – Ànv (Nuclear Blast Records) (Suisse)

Six ans se sont écoulés depuis le très bon Ategnatos. Il faut dire que l’instabilité récurrente dans le line-up n’aide pas, et cette fois-ci, c’est la violoniste et backing vocaliste Nicole Ansperger, en poste depuis dix ans qui a dégagé en 2023, ainsi que deux joueuses de vielle, puis le multi-instrumentiste Matteo Sisti juste après ce nouvel album. Une ambiance de plan social qui se répercute un brin sur l’album.
Là où Ategnatos se montrait efficace avec un Eluveitie qui se lâchait, sur Ànv, malgré de gros passages plus agressifs avec du bon growl, on a un album plus sage, équilibré entre pistes contemplatives et moments plus énervés. On n’a pas une énorme prise de risques mais ça reste un album très agréable.
#279 The Acacia Strain – You Are Safe From God Here (Rise) (USA)

The Acacia Strain fait partie de ces rares groupes de deathcore qui se démarquent, et tant mieux. Après un album augmenté d’un EP hyper compact en 2023, leur treizième album a beau faire 37 minutes, la chanson finale fait un bon tiers de l’album à elle seule. The Acacia Strain distille un deathcore sombre, désespéré et bien violent avant un final bien plombé, sludgy à fond et où la partie de la chanteuse Sunny Faris de Blackwater Holylight fait merveille dans un mélange des genres inattendu mais bien marquant. Définitivement pas un groupe comme les autres et tant mieux.
#278 Wake the Dead – The Great Disappointment (Useless Pride) (France)

Et si le meilleur album de hxc français de l’année était marseillais? Car en l’espèce, le troisième album de Wake The Dead ne manque pas d’arguments avec son hardcore racé, les vocalises bien énervées d’Aleksandra, chanteuse hyper badass, les riffs agressifs, les mélodies imparables et la production hyper carrée. Sans compter qu’en live, y a moyen que ce soit très bon.
#277 Vulgaires Machins – Contempler l’Abîme (Kicking Records) (Canada)

Osti d’ caliss! Y a c’ criss de char qu’est en train de prendre feu! Qu’est-ce que c’est qu’ c’ t’affaire là? Eh bien, c’est le nouveau disque de Vulgaires Machins, le huitième du band québécois en 30 ans d’existence. Bon, les mangeurs de poutine se sont un peu calmés depuis Compter les Corps et c’est peut-être parfois un peu mou, mais ça reste tout de même très recommandable.
#276 Black Guy Fawkes – The Misery Suite (Asbestos Records) (USA)

Quatrième album pour le tout seul band Black Guy Fawkes. The Misery Suite mélange punk et un peu de folk avec des titres qui livrent un constat sans concession sur la société américaine actuelle et un joli casting d’invités comme Linh Le de Bad Cop/Bad Cop, Angelo Moore de Fishbone ou l’ex Sharptooth Lauren Kashan. Aussi intelligent sur le fond que solide sur la forme.
#275 Higher Power – There’s Love In This World If You Want (Nuclear Blast) (Angleterre)

5 ans après 27 Miles Underwater, Higher Power nous revient avec un album surprise à la pochette bien jetée. Le combo de Leeds n’a pas trop changé sa formule avec son punk hardcore mélodique aux influences rock alternatif avec des gros riffs implacables et une efficacité redoutable. On revient sur des terres où Higher Power nous a laissé avec un album plein de bonnes idées, énergiques et aux compositions bien troussées.
#274 Psychic Pigs – Psychic Pigs (Slovenly Recordings) (USA)

La pochette est cool, avec notamment un petit cochon tout mignon (les petits cochons mignons sont une valeur sûre en choupignoutude, n’en déplaise à ceux qui regardent cette chronique en bavant avec une serviette nouée autour du cou et un couteau affuté). Derrière se cache le premier album du side-project de Brandon Welchez, chanteur de Crocodiles. Psychic Pigs nous gâte d’un garage punk aux riffs incendiaires, péchu comme il faut, minimaliste dans son orchestration mais énergique et prenant de bout en bout.
#273 Vulvarine – Fast Lane (Napalm Records) (Autriche)

Outre un nom cool et rigolo, Vulvarine est avant tout un groupe de hard rock 100% féminin influencé par des formations comme The Donnas ou Girlschool. Il ne serait pas déconnant de trouver un peu de Thundermother (ou The Gems) et c’est pas étonnant de voir Filippa Nasil en guest. Les Autrichiennes ont beau ne pas avoir réinventé la roue, leur hard rock teinté de heavy hyper énergique et carré fonctionne à merveille avec une rythmique qui donne envie d’écraser le champignon. Fast Lane transpire de l’asphalte par tous les pores et l’envie de tracer la route en devient irrépressible.
#272 Kaleo – Mixed Emotions (Atlantis) (Islande)

Quatrième album pour Kaleo, groupe devenu rapidement un incontournable de la scène blues-rock à coups d’albums riches en tubes. Kaleo ne semble pas vouloir prendre trop de risques ici, s’appuyant sur la voix chaleureuse de son chanteur beau gosse qui chante bien et des riffs pas dégueulasses. On pourra regretter le trop grand nombre de ballades car, quand les Islandais lâchent les chiens, ils le font à merveille. Attention à ne pas se reposer sur ses lauriers.
#271 Mumford & Sons – Rushmere (Island / Glassnote) (Angleterre)

Cinquième album pour Mumford & Sons et, malgré le départ de l’historique Winston Marshall, le désormais trio garde la même philosophie qu’à leur début avec ce folk énergique et communicatif qui est le sien, cette science de la mélodie simple en apparence mais qui emporte tout sur son passage.
#270 Larkin Poe – Bloom (Sony Music Labels) (USA)

Et de 8 pour les soeurs Lovell, trois ans après le carton du très bon Blood Harmony. Larkin Poe ne change pas une recette qui gagne et continue de proposer un mélange entre southern rock, classic rock, blues-rock et blues tout court, un mélange plein de riffs, de mélodies entêtantes, de compositions classiques mais hyper efficaces. Comme Herta, Larkin Poe a le goût des choses simples. Bloom ne fait pas dans la fioriture mais reste ancré dans le riche héritage de la musique américaine, celle du bitume et des grandes plaines.
#269 Teenage Bottlerocket – Ready to Roll (Pirates Press Records) (USA)

Depuis près de 25 ans, Teenage Bottlerocket écume la scène punk du Wyoming avec des albums aussi carrés que jouissifs. Même si ce nouvel album s’est fait attendre, la flamme reste intacte et on trouve un Teenage Bottlerocket en pleine forme avec une section rythmique toujours aussi incisive, des textes tantôt geek, tantôt sarcastiques ou plus profonds et prenants, et toujours des mélodies qui tabassent. 24 ans d’existence, 10 albums et malgré la tragédie qui les a marqués il y a 10 ans, Teenage Bottlerocket continue avec la même fougue.
#268 Debt Neglector – Kinda Rips (Smartpunk Records) (USA)

En dépit d’une pochette inspirée par la scène punk des 80/90, Kinda Rips est bien un album sorti cette année, œuvre de Debt Neglector, groupe d’Orlando qui sort son troisième album. Plutôt classique dans son style, Kinda Rips régale les oreilles avec un punk parfaitement maitrisé et récité, bien ciselé et efficace.
#267 Booze & Glory – Whiskey Tango Foxtrot (Concrete Jungle Records) (Angleterre)

Voilà un retour qui fait plaisir. Six ans après leur précédent album (leur plus long fossé à ce jour), les redskins Booze & Glory reviennent. Les années passent, la détermination reste et Booze & Glory reviennent avec de nouveaux titres fortement ancrés dans la classe ouvrière et d’autres où ils se livrent à cœur ouvert mais sans jamais être mièvres. Et ça s’écoute la main sur le cœur et une bière dans l’autre.
#266 Lambrini Girls – Who Let the Dogs Out (City Slang) (Angleterre)

Premier album pour Lambrini Girls, combo queer punk venu de Brighton. Ancré dans la mouvance riot grrrl, le groupe fait dans un punk racé fait de riffs incendiaires, de grosses saturations, de propos revendicatifs et débordant d’ironie. Parfois, la forme pèche face au fond et l’exercice peut être un brin redondant mais dans le fond c’est bien fichu et ça promet en live.
#265 Cheap Perfume – Don’t Care, Didn’t Ask (Snappy Little Numbers) (USA)

Cheap Perfume est un groupe de punk féministe venu du Colorado. Don’t Care, Didn’t Ask est son troisième album. L’époque actuelle peut être inspirante pour tout groupe un peu engagé et ça tombe bien, car la colère et l’urgence, on les sent bien dans ce nouvel album, condensé de pur punk garage énervé et abrasif. Musicalement, on est dans un registre à la Lambrini Girls, c’est sec et nerveux et c’est salutaire.
#264 Crystal Spiders – Metanoia (Ripple Music) (USA)

Et de 3 pour Crystal Spiders avec un album à l’artwork léché. Crystal Spiders, c’est du stoner shooté au kérosène et au chant féminin habité, un chant qui surprend par son intensité sur la première piste mais auquel on s’habitue au fur et à mesure. De plus, c’est énergique et plutôt entêtant. Un groupe à suivre.
#263 Bukowski – Cold Lava (At(h)ome) (France)

Premier album pour Bukowski sans Julien Dottel, disparu en 2021. Pour pallier son absence, c’est Max Müller, ancien du groupe ami Full Throttle Baby, qui s’y colle. Bukowski signe un retour aux sources avec le stoner hyper énergique et abrasif qui a fait leur force. Cold Lava montre un Bukowski qui a transcendé la douleur pour revenir toujours plus efficace et rentre-dedans (et en plus, il y a un featuring de Reuno de Lofofora, que demander de plus ?).
#262 Smut – Tomorrow Comes Crashing (Bayonet Records) (USA)

La pochette ferait penser à un vieil album de doom metal des 90s et pourtant on est en 2025 et il s’agit du troisième album de Smut, groupe évoluant entre shoegaze et noise avec une pointe de metal. Porté par la fougue de la chanteuse Tae Roybuck, Smut balance une musique un brin foutraque, aussi imprévisible qu’une équipe de rugby fidjienne sous acides avec de réguliers changements de tempo voire des fins improbables et brutales. Rien que pour ça, Smut donne un coup de frais au genre.
#261 Unleashed – Fire Upon Your Lands (Napalm Records) (Suède)

Vétéran de la scène death suédoise au même titre qu’Entombed, Unleashed sort son 15ème album et le moins qu’on puisse dire, c’est que les anciens ont pas mal de ressources pour continuer à livrer un death de boucher. Férocement old school malgré une très jolie production, Fire Upon Your Lands est là pour concasser des tympans et broyer des crânes avec un death puissant, bien massif et hyper guttural. Après 36 ans d’existence, Unleashed continue à envoyer du très lourd.
#260 Employed to Serve – Fallen Star (Spinefarm Records) (Angleterre)

Groupe incontournable de la scène metalcore, Employed to Serve sort son 5ème album. Un album varié, empruntant des chemins divers, aidé par l’apport de guests comme Will Ramos (Lorna Shore), Jesse Leach (Killswitch Engage) et Selena Cherry du (bientôt regretté) groupe Svalbard. Sur une base hardcore rugueuse, Employed to Serve ose les nappes électro, les intros dream pop, tout en gardant ce qui fait sa force. Un mélange des genres qui fait de Fallen Star un album ambitieux, audacieux et abouti.
#259 Mystic Circle – Kriegsrötter MMXXV (ROAR!) (Allemagne)

En attendant Hexenbrand 1486, Mystic Circle célèbre les 25 ans du EP Kriegsrötter II. Le groupe se fait plaisir en retravaillant les morceaux avec une production plus théâtrale ou en rajoutant le chant de Sarah Jezebel Deva (Heljarmadr, The Kovenant) mais aussi en rajoutant des covers d’Iron Maiden, de Possessed et d’une musique du film Génération Perdue avec Karoline Hafke de Giant Causeways. Un album qui redéfinit la musique de Mystic Circle avec des incursions goth/new wave, heavy ou death, varié dans les ambiances. Plus qu’une récréation, c’est un joli cadeau pour les fans.
#258 Les Bâtards du Roi – Les Chemins de l’Exil (Les Acteurs de l’Ombre Productions) (France)

Après un premier album remarqué, Les Bâtards du Roi ont changé d’écurie pour Les Acteurs de l’Ombre. Toujours partisan d’un black metal médiéval et littéraire, le trio nous distille de nouveau un album inspiré, avec des envolées lyriques de toute beauté, des élans cérémonieux et une section rythmique agressive comme il faut.
#257 Vanessa Funke – Requiem (Liminal Dread Productions) (Allemagne)

Depuis 2022, Vanessa Funke n’a pas particulièrement chômé. Entre les EPs, les splits, les singles ou encore les compilations, elle a enchainé les sorties. Quatrième album pour la chanteuse-toutiste de black/gothic, Requiem est, à l’image de sa pochette pas hyper joyeuse, un condensé de noirceur crépusculaire, tantôt lancinant et véhément. Vanessa Funke est définitivement une artiste à suivre.
#256 Sanhedrin – Heat Lightning (Metal Blade Records) (USA)

Trois ans après le plutôt bon Lights On, Sanhedrin revient avec son heavy metal teinté 80s et de très bonne tenue. Énergique, musicalement fort bien troussé et emmené par Erica Stoltz à la fois solide à la quatre cordes et à la voix chaleureuse, ce Heat Lightning s’avère riche et généreux en coups d’éclats. On ne peut que leur souhaiter longue vie.
#255 Beastwars – The Ship // The Sea (Destroy Records) (Nouvelle-Zélande)

Deux ans après un album hommage à la scène néo-zélandaise, Beastwars revient à des compositions originales pour leur 6ème album à ce jour. On retrouve donc ce stoner sludge énervé, épais et gras comme il faut, aux riffs copieux et à la rythmique implacable. Que demander de plus ?
#254 Super Sometimes – From Then & Now (Pure Noise Records) (USA)

Anciennement appelé New Aesthetic, Super Sometimes est un jeune groupe de pop-punk biberonné aux sons des 2000s et de groupes comme Box Car Racer. Avec From Then & Now, on se fait un joli voyage dans le temps 20 ans en arrière et ça fonctionne bien.
#253 Nihil – Aphelion (Klonosphere) (France)

17 ans après sa séparation, Nihil revient aux affaires avec une suite du nom de Syzygy dont Aphelion est le premier volet et dont le concept est « une revisite des classiques du groupe, entièrement réarrangés, réenregistrés et remasterisés ». La production est excellente, on sent que l’influence de groupes comme Tool est là. A la fois remake d’anciens morceaux et nouveau chapitre dans la vie du groupe, Aphelion montre le retour en force du combo bordelais.
#252 Svarta Havet – Månen Ska Lysa Din Väg (Prosthetic Records) (Finlande)

Formé par des membres ou ex-membres de la scène hardcore/post-hardcore finlandaise engagée et égalitaire, Svarta Havet sort son deuxième album. Mélange de black metal et de hardcore, Svarta Havet sort un album viscéral, au chant habité, à la hargne communicative, un album fait avec les tripes pour des gens qui se battent avec les tripes. C’est direct et carré, ça va à l’essentiel tout en se montrant très varié et à l’image de sa pochette, c’est très beau.
#251 Morke – To Carry On (True Cult Records) (USA)

Quatrième album en neuf ans pour Morke, jeune groupe venu de Minneapolis, ville pas hyper réputée pour sa scène black. Sur ce nouvel opus, Morke nous offre un black metal tout en légèreté avec un tremolo picking presque ouaté et des rythmiques tout en délicatesse et ça marche très bien.
#250 Tremonti – The End Will Show Us How (Napalm Records) (USA)

Quatre ans après Marching in Time, Mark Tremonti et ses acolytes reviennent avec un nouvel album. On est très loin d’albums plus insouciants et immédiats comme les très bons Cauterize et A Dying Machine. Plus inspiré que sur l’album précédent, Tremonti continue d’œuvrer dans un registre sombre. La recette Tremonti avec une musique un brin stéréotypée mais toujours blindé de riffs et de parties de batterie véloce et toujours la voix magnifique et puissante de son frontman, à la palette toujours aussi large. Certes, Tremonti ne se renouvelle que peu mais retrouve une certaine inspiration et de l’allant dans ses compositions.
#249 84 Days – Mockingbird Brains (Doyble Helix Records / SBÄM Records / Pee Records) (USA)

D’un côté le bassiste de Pennywise, groupe politiquement très marqué à gauche. De l’autre, le batteur de No Doubt, groupe cool qui a sûrement pris ses distances politiquement avec Gwen Stefani qui a trouvé Jesus et Trump au point de faire des posts tout pétés. Randy Bradbury et Adrian Young sont de super potes et ont décidé de collaborer, Bradbury s’occupant de la basse du chant et de la guitare (assisté sur ce dernier poste par Warren Fitzgerald des Vandals) et Young des fûts. Le résultat est un premier album engagé où Bradbury nous gratifie d’un chant proche de Jim Lindberg, la basse nous flatte les oreilles et la batterie a un groove plus chaleureux et moins véloce que Pennywise. Et ça marche immédiatement.
#248 The Carolyn – Pyramid Scheme of Grief (59 X Records) (USA)

Troisième album pour The Carolyn et leur punk mélodique véloce. The Carolyn ne se perd pas en circonvolutions, ça joue vite et ça joue super bien, c’est carré et les mélodies bien catchy. Dommage que ce soit un peu court.
#247 A Dog Called Ego – Paper Boat (Autoproduction) (Allemagne)

A Dog Called Ego nous vient de Hambourg et sort son troisième album. Semblant venir du Seattle des années 90, la musique du groupe (notamment sur ce troisième opus) nous offre un mélange de grunge, de post-rock et de shoegaze. Les codes du rock alternatif de l’époque sont respectés mais avec une certaine délicatesse dans la voix comme les riffs et au final, ça donne un album très agréable à écouter.
#246 No Life ‘Til Leather : A Tribute to Metallica’s Kill ‘Em All (Silver Lining Music) (USA)

Des tribute albums à Metallica, il y en a eu plusieurs dont un très bon qui rendait hommage à Master of Puppets ou le très bancal The Metallica Black List. Ici, c’est au tour du séminal Kill ‘Em All, premier album de Metallica, un album qui a fait l’unanimité même auprès d’une frange de metalleux prêt à basher la bande à Ulrich. Pour ce tribute album, il a été réutilisé la cover de Whiplash par Motörhead sortie en 2004. Pour le reste, du très solide avec The Almighty qui reprend son line-up originel pour la première fois depuis 1991, Raven qui était présent sur la première tournée de Metallica, Diamond Head (qui boucle la boucle car les Four Horsemen avaient eux aussi fait une reprise), Saxon, Testament ou encore Tygers of Pan Tang mais aussi les jeunes Tailgunners et les prog-metalleux de Soen. Plus inattendue, la participation de l’ex-Megadeth Dave Ellefson qui se fait un kiff en glissant des accords de For Whom the Bell Tolls et The Call of Kthulu dans sa version d’Anesthesia. Kill ‘Em All est un album qui a marqué des générations, pierre angulaire d’une époque où la radicalisation du metal commençait, un album où après, tout s’est accéléré pour arriver à des groupes cultes et des genres qu’on connait. Un album de ce calibre méritait un hommage de cet acabit. C’est chose faite.
#245 Whitechapel – Hymns in Dissonance (Metal Blade) (USA)

Retour aux sources pour Whitechapel avec ce neuvième album. Exit les inclinaisons groove/thrash/prog, Whitechapel revient à un deathcore bien énervé, bien découenné teinté de death metal. Hymns in Dissonance n’épargne pas les clichés inhérents au genre avec des gros breaks et une production massive, mais la section rythmique fait le taf avec en outre un batteur hyper carré, et sur le plan vocal, Phil Bozeman est un monstre.
#244 Savage Lands – Army of the Trees (Season of Mist) France/Belgique

Attention name-dropping plus énorme qu’un troupeau de sequoias sauvages. Derrière Savage Lands, il y a deux mecs de Black Bomb A, Sylvain Demercastel (ex-Artsonic) et le batteur Dirk Verbeuren au CV tellement rempli que, à part au mariage de ma sœur, on l’a forcément vu quelque part. Sur ce premier album, autour de la cause de la défense des forêts, une liste d’invités à faire blêmir n’importe quel organisateur de festival: Chloé Trujillo (Blvd of Eyes), Alissa White-Gluz d’Arch Enemy (enfin, ex), des mecs d’Obituary, Andreas Kisser de Sepultura, deux chanteurs de Heilung, Steven Corsini de LocoMuerte, Julien Truchan de Benighted, Stéphane Buriez de Loudblast, Nils Courbaron (Dropdead Chaos, Sirenia, T.A.N.K.), Aurélien Ouzoulias de Satan Jokers, Viber et David de Sidilarsen, Chris Harms et Pi Stopher de Lord of the Lost, Auré d’Akiavel, Niko de Tagada Jones et…..Aldebert (si, si!!!). Enorme liste d’invités peut vouloir dire niveau disparate mais ce n’est pas le cas ici. Musicalement c’est assez varié, mais la production est solide, les compositions de bonne tenue et même le morceau choral a de la gueule, ce qui est rarement le cas d’habitude. Et en plus, c’est pour la bonne cause.
#243 Gruesome – Silent Echoes (Relapse Records) (USA)

Né d’une volonté de rendre hommage à l’héritage de Death, Gruesome sort son 3ème album en 11 ans. Gruesome incarne l’esprit de la bande à Chuck Schuldiner, surtout la période Individual Thought Patterns/Symbolic/The Sound of Perseverance avec un death furieusement old school mais avec des plans de guitare hyper chiadés et des parties de batterie bien techniques. Chuck n’aurait pas détesté la relève.
#242 The Twin Souls – Highs & Lows (Autoproduction)

Parfois, on fait des erreurs et il faut savoir les assumer. Aussi, quand j’avais chroniqué Family & Friends, j’avais dit que c’était le premier album des Twin Souls alors que c’était une compilation des premiers EP du groupe. J’assume l’entière responsabilité de cet échec et j’ai décidé de retirer de…. PUTAIN JOSPIN, SORS DE CE CORPS!!! Donc, The Twin Souls sort son premier album, en autoproduction, et fidèle à ce que les frangins proposent depuis le début, à savoir un blues-rock/pop-rock/rock (oui, ça fait beaucoup de rock!) très agréable à écouter et franchement cool. Avec Highs & Lows, The Twin Souls livre un premier album plein de promesses (« oui, mais t’avais un peu dit la même chose la dernière fois » – oui, bon! ça va hein?).
#241 Personality Cult – Dilated (Dirtnap Records) (USA)

Sous cette pochette qui a dû coûter un œil (mouarf) se cache le troisième album de Personality Cult, groupe qui fait du garage punk. Dilated a beau être plutôt court, c’est un album hyper péchu et entraînant qui donne une irrésistible envie de bouger et tubesque en diable.
#240 Propagandhi – At Peace (Epitaph / Manitoba Film & Music) (Canada)

Il aura fallu 8 ans pour que Propagandhi sorte un nouveau disque. Le combo culte du Manitoba revient avec un album au titre ironique. A bientôt 40 ans de carrière, Propagandhi a toujours le poing levé contre le fascisme, le racisme, le sexisme et l’homophobie, mais c’est un groupe fatigué, las d’une situation qui n’a évolué que pour le pire. Le temps qui fuit est au cœur de ce nouvel album, la peur de vivre dans ce monde. Pour autant, Propagandhi garde son mordant, son envie d’essayer de nouvelles choses avec des petites touches de Tool et de Voivod. Sans être un album hyper énervé, At Peace n’en demeure pas moins solide.
#239 Dutch Nuggets – Fishbowl’d (Thousand Islands Records) (Canada)

Il a fallu neuf ans pour que Dutch Nuggets nous livre un second album. L’attente en valait la peine, comme le montre le soin apporté autant à la pochette qu’aux compositions, légèrement alambiquées, plutôt originales et audacieuses, fruits d’un groupe qui a envie de ne pas se cantonner au simple punk mélodique et de se démarquer d’une partie de la scène.
#238 Kicked in the Teeth – Watling Street Chambers (Rare Vitamin Records) (Angleterre)

Troisième album pour Kicked in the Teeth, groupe venu du Cheshire. Les gars ont beau venir d’Angleterre (ça se sent dans l’attitude), leur punk sonne résolument américain avec des mélodies immédiates, un chant qui rappelle Hot Water Music (à mon humble opinion), des compositions addictives, des sonorités à la Bad Religion ou à la Pennywise. Et c’est franchement bon.
#237 Panic Shack – Panic Shack (Brace Yourself Records) (Pays de Galles)

Premier album pour les Galloises de Panic Shack après un premier EP de bonne facture en 2022. Panic Shack nous offre un punk totalement décomplexé et hyper pêchu avec des inclinaisons indie-pop et même des petites touches d’électro. Panic Shack donne une furieuse envie d’entrer dans la mêlée et de danser frénétiquement avec des morceaux légers qui font du bien.
#236 Robert Jon & The Wreck – Heartbreaks & Last Goodbyes (Journeyman Records) (USA)

Environ une fois par an, Robert Jon & The Wreck sort un nouveau très bon album. Et la cuvée 2025 est de très bonne tenue. A l’heure actuelle, Robert Jon & The Wreck fait partie des groupes les plus réjouissants de la scène southern rock avec Taylor Bryant and the Shakedown, les Drive-By Truckers ou encore Blackberry Smoke. On a une nouvelle ogive dans la pure tradition d’un southern rock bien bluesy, désabusé et généreux riche en riffs immédiats et mélodies entêtantes, accompagné d’une jolie production qui apporte un peu de cachet supplémentaire. Entre morceaux prenants et plus énergiques, Heartbreak and Last Goodbyes est un album parfaitement équilibré.
#235 Bumblefoot – …Returns (Autoproduction) (USA)

Sous cette pochette totalement improbable et très drôle se cache le neuvième album de Ron « Bumblefoot » Thal, gratteux virtuose passé par Guns N’ Roses (où il avait remplacé Slash), Art of Anarchy et le supergroupe Sons of Apollo. Neuvième album solo mais premier depuis 10 ans. Et pour son retour, Bumblefoot se lâche et nous offre des compositions hyper chiadées et complexes où il exploite sa guitare double deck avec un manche avec frettes et l’autre sans et sur laquelle Bumblefoot joue avec un dé à coudre. Bumblefoot couvre donc une gamme de notes hyper vastes et part autant des registres hard rock à la Satriani et Vai que le jazz ou le rock prog et invite des pointures comme Brian May et Steve Vai (excusez du peu). Parfois un peu long et à la limite du branlage de manche, Returns demeure un album de très bonne facture et qui passionne tout du long, ce qui dans ce registre est rare.
#234 The Dreadnoughts – Polka Pit (Punkerton Records) (Canada)

On connaissait le celtic punk et le gypsy punk, les Dreadnoughts, eux, mêlent leur folk punk avec… de la polka. Si sur le papier, le mélange peut faire sourire, dans les faits, le mariage opère à merveille. Avec 8 albums au compteur, les Canadiens ont trouvé le bon dosage et ça s’entend. C’est festif, efficace, ça colle une sérieuse envie de danser et imaginer Gus Polinski (pour ceux qui ont la ref…) lancer un pogo, c’est jouissif.
#233 Witchrot – Soul Cellar (Fuźzed and Buzzed Records) (Canada)

Une pochette comme le stoner aime nous en gratifier et derrière laquelle se cache le deuxième album des Canadiens Witchrot. Soul Cellar est plutôt classique sur la forme avec son stoner-doom rugueux, riffu et enfumès, des rythmiques bien rentre-dedans et le chant puissant de sa vocaliste (qui n’a rien à envier à Laura Donnelly de King Witch). Les amateurs du genre ont là une friandise certes classique mais tout de même immanquable.
#232 Witchcraft – Idag (Heavy Psych Sounds) (Suède)

Encore un bon coup pour le label transalpin devenu référence en la matière Heavy Psych Sounds avec la signature de Witchcraft, groupe suédois qui fête ses 25 ans d’existence avec un septième album enregistré en anglais et en suédois (et le suédois pour du stoner, ça rend bien), le tout avec des compositions bien senties, une énergie communicative, un artwork qui tranche légèrement avec le contenu et une certaine efficacité d’exécution.
#231 Vígljós – Tome II : Ignis Sacer (Suisse)

Maaaa y a du bon album là! On ne dira jamais à quel point le metal essaime de thématiques aussi riches que variées. Et c’est pas Vígljós qui dira le contraire vu que les paroles (pour peu qu’on les entende) tournent autour des abeilles. Pas le genre de groupe à coller le bourdon donc. Et pour cette seconde récolte, nos happy kvlteurs suisses nous chantent/hurlent à propos d’un parasite qui cause l’ergotisme. C’est un peu barré au niveau du chant, mais c’est bien foutu, superbement exécuté, du bon travail d’ouvrière en somme. On est donc loin du simple happening pour faire le bzzz. Pour peu qu’on se laisse piquer, il y a de quoi décrasser la cage à miel.
#230 Warbringer – Wrath and Ruin (Napalm Records) (USA)

Septième album pour les californiens de Warbringer qui nous balancent une petite bombinette de pur thrash bien énervé. Napalm oblige, la production est plutôt soignée pour un groupe underground, ce qui nous permet d’admirer la virtuosité de la section rythmique. Une virtuosité qui ne cède jamais à la branlette et Warbringer balance des morceaux solides tant au niveau des compositions que de la technique pure. Quant au chant, on reste dans un registre plus classique. Avec ses 20 ans d’expérience, Warbringer prouve qu’il a du métier, il ne reste plus qu’à défoncer les pits, mais avec un tel album, c’est gagné d’avance.
#229 Burning Witches – Inquisition (Napalm Records) (Suisse)

Deux ans après The Dark Tower, Burning Witches revient avec un sixième album, affichant une régularité dans ses sorties digne d’un horloger suisse. Régularité dans les sorties, mais aussi dans la qualité malgré les changements de line-up (cette fois, c’est la rythmique Larissa Ernst qui laisse sa place à Courtney Cox, mais pas celle de Friends). Encore une fois, Burning Witches parvient à monter le curseur par rapport à l’album précédent, en misant sur ses forces (ambiances travaillées, chant impeccable, duo de six-cordes qui cavalent, batterie hyper carrée). Les helvètes ne révolutionnent pas leur genre mais proposent un heavy/power de très bonne tenue. Dans leur genre, avec la triste séparation de Crystal Viper, Burning Witches s’impose comme le meilleur groupe de power-heavy à chant féminin de la scène européenne.
#228 The Darkness – Dreams on Toast (Canary Dwarf / Cooking Vynil) (Angleterre)

The Darkness revient pour une huitième fournée, quatre ans après Motorheart. The Darkness fait partie de ces groupes qui se bonifient en prenant de l’âge et Dreams on Toast est un album solide qui démarre pied au plancher avec un tube en puissance et qui s’avère riche et varié entre hard rock, glam métal, glam rock et des élans acoustiques biberonnés à la country. Un mélange de genres qui fonctionne à merveille faisant de Dreams on Toast le meilleur album de la bande aux frères Hawkins, ainsi qu’une superbe surprise.
#227 Black Sabbitch – Unrest In The West (Ripple Music) (USA)

Adoubées par la famille Osbourne ou encore Paul Stanley, elles ont fait le Wacken devant 80 000 personnes, ouvert pour les Foo Fighters, collaboré avec Peaches et ont été saluées dans la presse à plusieurs reprises. Les Américaines de Black Sabbitch ont signé chez Ripple Music et sortent leur premier album, un live. Composé de la batteuse de studio Angie Scarpa, de la guitariste Emily Burton (Fireball Ministry), de la bassiste Melanie Makaiwi (Penny Dreadfuls) et de la chanteuse Alice Austin (Zola Turn), Black Sabbitch a dépassé le cadre du simple groupe hommage en réussissant à capter le groove si particulier de Black Sabbath. Si la bande au regretté Ozzy est irremplaçable, on ne peut qu’applaudir la performance du groupe en live. En plus, Black Sabbitch ne fait pas le choix de la facilité dans le set en incorporant quelques chansons rarement reprises. Le public ne se trompe pas, Black Sabbitch, c’est du solide.
#226 Castle Rat – The Bestiary (King Volume Records) (USA)

Des visuels bien kitschos, des pseudos sortis d’un jeu de tarot ou d’un bouquin de fantasy, Castle Rat lorgne sur les années 60-70. Musicalement, on est dans le heavy sabbathien, et le doom occulte à chanteuse comme les trop rares Jex Thoth. Sur ce deuxième album, la conjugaison entre la musique massive et les vocalises au charme délicieusement old school de la chanteuse fait toujours mouche.
#225 Your New Favorite Tape – Twenty Years Too Late (Autoproduction) (France)

Your New Favorite Tape est un tout jeune groupe qui sort ici son premier album. La pochette annonce la couleur, Your New Favorite Tape aurait pu faire un super groupe de fête étudiante dans un film américain il y a 20 ans. On a là un groupe aux influences californiennes marquées, amoureux du pop-punk/punk californien/college rock des 90s. A la fois catchy et doux amer, Twenty Years Too Late a beau débouler 20 ans trop tard comme le veut le titre, c’est un condensé de petites bombes en puissance, particulièrement jouissives, un album d’amoureux de bon vieux punk mélodique, du genre de ceux qu’on aurait bien aimé voir sur scène en France cet été dans certains festivals de punk du sud de la France…
#224 Tardis – For A While They Lived Together in a Treehouse (Specific Recordings) (France)

Troisième album pour Tardis, groupe basé à Nancy mais dont les membres viennent de France, de Belgique et du Luxembourg. Le credo de Tardis est simple : « et si les Pixies étaient emmenés par Graham Coxon« . Et c’est vrai qu’il y a dans la musique de Tardis du Pixies, du Blur, du rock alternatif, du rock indé et surtout un voyage temporel où le groupe serait resté bloqué dans les 90s. Dans ce troisième album au titre à rallonge et à la superbe pochette, on a aussi des incursions ska, folk-pop ou même légèrement pop tout court, le tout par touches et sans que Tardis fasse du hors sujet. Le résultat est celui d’un groupe qui ne cherche jamais à faire dans le linéaire ni la facilité, un groupe qui a envie de varier les plaisirs et qui sort un album sincère et franchement bien maitrisé.
#223 Daron Malakian and Scars on Broadway – Addicted to the Violence (eatURmusic) (USA)

La société anxiogène américaine pourrait être un terreau fertile des musiques engagées et le retour aux affaires du facho orange coïncide avec celui de Daron Malakian et son combo. Toujours fortement influencé par le groupe originel de Malakian, System of a Down (dont Malakian était une des têtes pensantes), les Scars on Broadway nous gratifient d’un metal alternatif frénétique, bouillant d’énergie, hyper efficace et ne retenant pas ses coups.
#222 Stinky – Solace (M-Theory Audio) (France)

Il a fallu cinq ans pour que les clissonais de Stinky livrent un successeur à Of Lost Things. Entre temps, le bassiste et la paire de gratteux ont été changés, et Clair a effectué un long cheminement personnel qu’on comprend en voyant les thématiques abordées et en entendant sa voix qui a un peu changé. Signé chez les Américains de M-Theory Audio, Solace jouit de deux featurings de poids: Lou Koller de Sick of It All (entre deux batailles contre un cancer qui le ronge) et Andrew Neufeld de Comeback Kid. Les nouveaux « cordistes » apportent des univers musicaux encore inédits pour Stinky comme le post-hardcore ou des touches pop-punk/emo, le tout sans se renier, et si Solace n’est pas aussi immédiat que son prédécesseur, c’est une franche réussite. Dommage hélas que ce soit aussi le chant de cygne du groupe, qui a depuis décidé d’arrêter.
#221 Before the Dawn – Cold Flare Eternal (Reaper Entertainment) (Finlande)

2025 est une année productive pour Tuomas Saukkonen. Quelques mois à peine après le dernier Dawn of Solace et un peu avant un EP de Wolfheart qui fait suite au dernier album sorti l’an dernier, Before the Dawn sort son neuvième album deux ans après le précédent. Saukkonen est comme ça, c’est un bourreau de travail à faire blêmir le président du Medef (de là dire que c’est un chantre du melodef, il y a un pas vers un jeu de mots que je ne ferai pas… oh wait). Depuis 2023, Before the Dawn a musclé son jeu, le chant de Laapotti s’est amélioré, on a un growl plus présent et le côté melodeath finlandais est plus équilibré par rapport au côté gothic. Cold Flare Eternal a nettement gagné en profondeur et en noirceur et c’est un pari réussi.
#220 Lacuna Coil – Sleepless Empire (Century Media Records) (Italie)

Trois ans après la ressortie de Comalies en mode fan service pour les 20 ans de l’album, Lacuna Coil livre enfin un successeur à Black Anima et continue un cycle entamé il y a presque 10 ans avec le très bon Delirium. Ces six années d’attente n’auront pas été vaines et, bien que Lacuna Coil continue sur la même recette depuis désormais trois albums, on retrouve un Lacuna Coil davantage inspiré. Andrea Ferro a encore amélioré son scream et les parties de chant entre Andrea et Cristina Scabbia (toujours aussi impeccable elle aussi avec sa voix puissante et chaleureuse) sont plus équilibrées. Musicalement, on retrouve certes les mêmes recettes mais il y a un penchant plus marqué vers le côté gothique dans les compositions. Les Italiens retrouvent leur meilleur niveau, tant dans le chant que les compositions, depuis 2016. Cerise sur le gâteau, le featuring de Randy Blythe est de toute beauté et s’intègre parfaitement. Maintenant, il reste plus qu’à espérer une petite prise de risque sur le prochain album.
#219 Maria Iskariot – Wereldwaan (Autoproduction)

Premier album pour Maria Iskariot, groupe belge proposant un punk mélodique bien frais et chanté en néerlandais. Du coup, on ne comprend pas grand chose, mais c’est pas grave parce que c’est entêtant et immédiat. Très prometteur.
#218 Rumkicks – Hit a Nerve (SBÄM Records) (Corée du Sud)

Troisième album pour les Rumkicks, trio venu du Corée du Sud. SIgnature chez SBÄM Records oblige (label qui produit CF98, Dead Krazuckies, Bowling For Soup…), le trio sort son premier disque en anglais. Les Rumkicks, c’est un bonbon de punk énergique et enjoué aux mélodies bien catchy et entêtantes. Tubesque à souhait, Hit a Nerve donne envie non seulement de voir les Rumkicks en live mais en plus de s’intéresser de plus près à la scène punk coréenne.
#217 Bad Cop / Bad Cop – Lighten Up (Fat Wreck Chords) (USA)

5 ans après The Ride, Bad Cop/Bad Cop revient enfin pour un 4ème album. Dans la lignée des albums précédents, Myra Gallarza, Linh Le ou encore Stacy Dee proposent un punk énergique, frais et globalement positif même quand elles évoquent des sujets plus difficiles comme la perte de parents ou la désintoxication. Des sujets parfois durs mais à chaque fois une musique enjouée, une démarche similaire à Rancid ou aux Interrupters et qui à chaque fois force le respect. Lighten Up a beau s’ouvrir à des sonorités différentes comme sur le morceau Note to Self qui convie le rappeur 2Mex, ça reste un album solidement ancré dans un punk mélodique jouissif qui, à n’en pas douter, conquerra de nouveaux adeptes en concert.
#216 Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs – Death Hilarious (Rocket Recordings) (Angleterre)

Cinquième album pour Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs, groupe venu de Newcastle et qui se démarque, déjà par son nom mais aussi des visuels complètement barrés. Entre sludge et stoner, le combo nous gratifie de compositions pour le moins déconcertantes, un brin foutraques, couplées à un chant plus simple mais efficace bien que parfois redondant. Sans se poser comme l’album du siècle, Death Hilarious reste un disque franco de porc (porc porc porc porc porc porc) et se glissera sans problèmes dans les disques de stoner de l’année.
#215 AFI – Silver Bless the Black Sun…(Run for Cover Records) (USA)

Après un début de carrière dans le punk hardcore puis le rock alternatif emo, AFI est passé au goth rock en 2013 et a continué depuis dans ce registre où le groupe est parfaitement à l’aise. Sur ce 12ème album on sent toute l’influence de The Cure avec toute la mélancolie qui émane de ces riffs élégants et doux-amers qui en aucun cas se contentent de singer ceux de Robert Smith mais posent le groupe en digne relève.
#214 Eisbrecher – Kaltfront°! (Hansa) (Allemagne)

Considéré comme des Rammstein junior (sauf le groupe ne fait ni dans la große pyrotechnie sur scène ni dans les backstages qui virent au glauque), Eisbrecher se taille son bout de chemin à coups d’albums de plutôt bonne qualité. Encore une fois, c’est le cas avec Kaltfront° bardé de tubes en puissance d’un Neue Deutsche Härte bien martial, efficace et rentre-dedans comme il faut avec des grosses nappes électro, des riffs bien plombés, une production maousse ou encore la voix magnifique d’Alexander Wesselsky qui, sans en faire des caisses, est un vocaliste solide. La recette ne bouge pas (en plus, les invités apportent une certaine plus-value aux morceaux) mais à quoi bon quand on a trouvé une formule qui marche?
#213 Jer – Death of the Heart (Bad Time Records) (USA)

La pochette ferait penser à un album de ragga des 90s mais Jer fait plutôt dans la partouze musicale made in Gainesville (comme Less Than Jake). Ici, on a un ska-punk au phrasé parfois rap, avec des touches de jazz et de funk inspiré par Fishbone, Skatalites mais aussi PUP. Un joyeux mélange qui donne un joyeux bordel superbement arrangé, rafraichissant et original.
#212 In Mourning – The Immortal (Supreme Chaos Records) (Suède)

Septième album pour In Mourning, groupe qui a mué de gothic doom-death vers un death mélodique. The Immortal est empli d’un spleen communicatif, d’une mélancolie qui colle à merveille au climat du pays. Profond, curieusement apaisant, chaque morceau s’avère un voyage introspectif.
#211 Nightfall – Children of Eve (Season of Mist) (Grèce)

S’il a fallu 8 ans entre Cassiopeia et At Night We Prey, il n’aura fallu que 3 ans pour que Nightfall sorte un nouvel album. Sur Children of Eve, on est toujours sur ce doom-death gothique tournant autour des mythes. Comme sur l’album précédent, Nightfall nous offre des compositions inspirées et bien épiques servant d’écrin au growl pachydermique d’Efthimis Karadimas. Un Nightfall qui, encore une fois, maintient le curseur haut dans la qualité d’ensemble de son album et continue à se poser dans les incontournables de la scène grecque.
#210 Blood Red Throne – Stiltskin (Soulseller Records) (Norvège)

Blood Red Throne enchaine un nouveau LP sans changement de line-up et fête ça dignement avec ce 12ème album en 27 ans (seulement un an et dix mois après le précédent). Encore une fois, c’est carré, la machine est hyper bien huilée, la production est solide, la section rythmique est d’une efficacité redoutable, la paire de gratteux fait des merveilles et le frontman dévore le micro comme un possédé. Ok, la pochette est pas ouf, mais le reste l’emporte largement.
#209 Fange – Purulences (Throatruiner Records) (France)

Chaque année (ou presque) Fange sort un nouvel album, toujours avec un titre en P (bon, je les vois mal sortir un disque du nom de Pétunia mais sait-on jamais). On reste toujours dans cette ambiance crapahutage dans la boue sous une pluie hivernale avec ce sludge industriel inhospitalier, crade au possible qui matche à merveille avec des paroles pas hyper joyeuses mais le groupe le fait toujours à merveille et ça reste encore une fois très solide.
#208 Carnal Savagery – Crypt of Decay (Moribund Records) (Suède)

Débarqué il y a huit ans, Carnal Savagery a montré depuis une belle productivité avec 7 albums depuis 2020, dont 2 en 2022 et deux en 2024 qui ont botté les culs à la pointure 45. Avec leur 7ème album, les Suédois montrent à nouveau que le couteau qu’ils avaient entre les dents quand ils ont commencé n’était pas en plastique. Résolument marqué dans le noble héritage du death suédois old school à l’instar des prédécesseurs, Crypt of Decay nous offre encore une fois un voyage dans le temps avec encore une fois une superbe exécution et la grammaire du genre récitée à la perfection. Carnal Savagery est une formation à suivre et les amateurs de la scène de Göteborg en auront pour leur argent. Carval Savagery, c’est plus solide qu’un meuble Ikéa, mais ça te démonte aussi facilement.
#207 Teen Jesus and The Jean Teasers – Glory (Community Music) (Australie)

Et de deux pour Teen Jesus and the Jean Teasers, groupe qui, en plus d’avoir un nom à muscler la langue quand on le prononce, s’avère franchement solide dans ses sorties. Encore une fois, on a un punk frais et énergique, toujours porté par cet engagement féministe riot grrrl et ces mélodies immédiates. Les australiennes ont de quoi s’installer dans le haut du panier de la scène punk du pays des kangourous.
#206 PUP – Who Will Look After the Dogs ? (Rise Records) (Canada)

Sixième album pour Pathetic Use of Potential a.k.a. PUP. PUP c’est du pop-punk aux touches indie venu de Toronto. PUP nous gratifie d’un album aux riffs abrasifs, aux mélodies accrocheuses, au rythme énergique et avec une pointe de mélancolie pour retranscrire le malaise de la génération actuelle. C’est juste, fort et captivant.
#205 Stereophonics – Make’em Laugh, Make’em Cry, Make’em Wait (EMI) (Pays de Galles)

Trois ans après Oochya, les Stereophonics reviennent avec un treizième album au titre très long et, paradoxalement, d’une durée de 30 minutes, soit l’album le plus court du groupe. Dans la droite lignée des ballades qui ont parsemé leurs albums précédents, Make’em Plein de Trucs est un album certes classique et très mélodique mais aussi envoûtant et prenant.
#204 Killed by Deaf : A Punk Tribute To Motörhead (BMG) (International)

Motörhead faisait partie de ces rares groupes qui transcendaient leur propre scène. Adoubée par les sphères metal et hard rock, la bande à Lemmy l’était tout autant par la scène punk avec qui Motörhead avait des liens forts, en atteste la chanson hommage aux Ramones et les featurings avec Wendy O Williams ou The Damned. C’est donc tout naturel que, pour les 10 ans du départ de cette terre de Lemmy, un album hommage ait été fait par des acteurs de la scène punk. Et quel casting nous avons là : Rancid, Pennywise, The Bronx, Lagwagon, Fear, GBH, The Casualties ou Anti-Nowhere League. Et contrairement aux craintes de haters (notamment pour Rancid et on se demande pourquoi d’ailleurs), les groupes assurent franchement l’exercice. Le seul bémol est de ne pas faire sonner la basse pareil, mais ça, ça appartient au Bombardier: seul Lemmy faisait jouir Murder One, sa Rickenbacker comme ça, et personne dans cet album n’a cherché à le copier. En dehors de ça, les mecs font plus que le job, les reprises sont bien carrées et respectueuses du matériau d’origine. Lemmy aurait apprécié.
#203 Poésie Zéro – Album Bleu Pt. 1 & Album Bleu Pt. 3 (Autoproduction) (France)

Groupe incontournable de la scène punk hexagonale dont le mantra est « la nullité mieux que personne », Poésie Zéro continue de sortir des albums courts avec une régularité qui force le respect. Comme d’habitude, la pochette c’est du pur Poésie Zéro et encore une fois ça s’appelle L’Album Bleu mais cette fois c’est un album en 2 parties (ou 2 mini-albums, à chacun son avis), la partie 1 et… la partie 3, parce que les mecs ne font rien comme les autres. Toujours en do-it-yourself, ce nouvel opus vogue entre punk pur jus et électro-punk (mais aussi punk acoustique malgré la chanson qui se foutait de ce registre il y a quelques albums), avec comme souvent chez le groupe, une cover (qui est LA reprise la plus fun, la plus addictive et la plus cool de l’année : Firework de Katy Perry à la sauce anarcho-punk). Si la partie 1 est meilleure que la 3, c’est un condensé de bombinettes toutes aussi jouissives, engagées et bien débiles (dans le bon sens). Vivement le live!
#202 Biohazard – Divided We Fall (BLKIIBLK Records) (USA)

13 ans se sont écoulés depuis Reborn in Defiance et, pour être honnête, j’en venais à me dire que le combo avait pris sa retraite et que Billy Graziadei était plus occupé avec Billybio et Powerflo, et Evan Seinfeld à faire des boulards avec sa femme pornstar. Et pourtant, les desperados sont de retour avec la formation d’origine et LE son Biohazard, ce mélange hardcore/hip-hop/heavy metal musclé, aux riffs guerriers, à la basse bodybuildée, avec une batterie qui boxe et du chant rugueux. Biohazard c’était un groupe qu’on se prenait en pleine poire, un groupe qui n’esbrouffait pas et puait la rue. Et ce retour, c’est ni plus ni moins que ce qu’on a toujours attendu de Graziadei, Seinfeld et leurs potes et notre patience est récompensée.
#201 Ghost – Skeletá (Loma Vista) (Suède)

En 15 ans seulement, Ghost a su s’imposer comme un mastodonte incontournable dans un registre clivant entre pop, rock, hard rock et heavy metal avec une imagerie occulte et un sens du théâtral hors du commun. Autant apprécié que détesté, Ghost n’a pas dévié de son cap et sort un sixième album, toujours dans cette même veine et sans se trahir avec un goût prononcé pour le hard rock poppy des stades des années 80. Encore une fois, c’est toujours aussi kitsch mais merveilleusement produit et très efficace, catchy dans les morceaux plus énergiques comme les ballades.
La première partie est passée, on digère un peu, on ravale l’écume qu’on a aux lèvres. La seconde partie promet du lourd. Stay tuned. En attendant, vous pouvez écouter la playlist ici : https://www.deezer.com/fr/playlist/14752973083
Par Nikkö
