septembre 26, 2025

Whitechapel – Hymns in Dissonance

Avis :

Groupe de Deathcore américain fondé en 2006, Whitechapel a fait rapidement du bruit grâce aux performances vocales de Phil Bozeman, qui est capable de faire toutes les tessitures possibles et imaginables que l’on a dans le genre. Personnage un peu torturé aussi, les américains s’érigent en fer de lance du genre, avec des paroles crues et un songwriting très inspiré. Seulement, entre 2019 et 2021, le groupe va sortir deux albums qui font grandement diviser les fans de la première heure. En effet, avec The Valley, et encore plus avec Kin, Whitechapel se calme, descend d’un cran son agressivité pour fournir des morceaux plus progressifs et deux albums qui auront des moments de grâce insoupçonnable. Si la violence est toujours là, elle n’est plus continue, jouant plus sur les textures et les émotions. Chef-d’œuvre pour certains (dont ici), certaines aficionados ont eu plus de mal.

Du coup, on pouvait se demander ce qu’allait nous pondre le groupe avec leur prochain effort. Les nouvelles ont été disséminées avec parcimonie, et Hymns in Dissonance va se révéler via deux morceaux, A Visceral Retch, d’une violence inouïe, recollant avec le passé de la formation, puis Hymns in Dissonance, un morceau fleuve qui n’arrête pas une seconde, et qui tendait à montrer une direction virulente de la part du groupe. Et on ne s’y sera pas trompé. Car oui, ce neuvième album pour Whitechapel est un gros uppercut dans les esgourdes, le genre de skeud qui torpille les tympans et qui n’est pas à mettre entre toutes les oreilles. Très clairement, les américains reviennent avec un son qui correspond à leur début, et notamment A New Era of Corruption, et on fait face à certainement l’un des albums les plus virulents de l’année.

Tout commence avec Prisoner 666, qui annonce clairement la couleur. On ne rigole pas ici, on fonce dans le gras et on ne montre aucune pitié. Du démarrage en growl qui beugle « I’m prisoner number 666 » suivi d’un « blegh » bien senti, on sent que l’on n’est pas là pour rigoler, et l’ensemble va bien nous fracasser la tête. Cela se confirmera avec le deuxième titre, Hymns in Dissonance, qui n’est que violence pendant plus de cinq minutes. La batterie blaste dans tous les sens, Phil Bozeman utilise son gargarisme pour nous bien nous entamer, avant d’utiliser une voix plus aigue et des vocalises plus criés par la suite. Le morceau est complet, et ressemble vraiment à une descente en enfer. Pour autant, malgré son côté ultra violent, le groupe n’oublie pas la technique, et on aura droit à un joli solo et sacrées variations.

Diabolic Slumber sera un morceau un peu moins percutant. On reste dans du Deathcore pur jus, mais on aura un peu plus de finesse dans les riffs, ainsi que dans les partitions. Certes, le début est toujours tonitruant avec un blast de batterie qui force le respect, mais on aura quelques mouvements de guitare aériens qui font plaisir. L’ensemble est rondement mené, même si parfois, on a l’impression que les gratteux font de leur instrument avec une scie. A Visceral Retch restera dans la même veine, balançant une hyper violence qui n’est pas là pour jouer avec les sentiments. Whitechapel continue son travail pour renouer avec ses premiers albums, et le but est de frapper de façon clinique pour mieux nous percuter. La vitesse d’exécution fait le reste pour peaufiner un bon travail de sape. Et malgré ça, on accroche tout de même. Pourquoi ?

Tout simplement parce que le groupe, tout en étant d’une virulence extrême, arrive à jouer avec les textures, avec les ambiances, et fait étalage d’une prouesse technique qui ne peut que forcer le respect. Par exemple, Hate Cult Ritual possède un refrain qui reste un long moment, avec un couplet de forcené, qui trouvera une bonne rédemption via un solo bien senti. Et malgré son côté exigeant, c’est peut-être le morceau le plus accessible de l’album. The Abysmal Gospel sera aussi une belle réussite dans le genre, trouvant à chaque fois des variations idéales pour que l’on reste accroché à cette virulence pesante et destructrice. Sans parler de Bedlam, beaucoup plus simple dans sa structure, mais d’une efficacité redoutable, avec des riffs lourds qui donnent envie de tout détruire. Sans oublier Mammmoth God, dans le même moule, ou encore le roulement de fin Nothing is Coming for Any of Us.

Au final, Hymns in Dissonance, le dernier album de Whitechapel, est un gros pavé dans la gueule. Un effort qui ne fait pas dans la dentelle, et qui n’est pas à mettre entre toutes les oreilles. Renouant avec leur style du début, les américains délivrent parpaings sur parpaings, entre hyper violence, solo de fous furieux et chant tout bonnement incroyable. Bref, qu’ils fassent dans l’émotion avec deux précédents chefs-d’œuvre, ou dans le Deathcore sans concession, Whitechapel n’a pas usurpé son statut de fer de lance d’un genre qui, sous ses airs bas du front, est beaucoup plus technique qu’il n’y parait.

  • Prisoner 666
  • Hymns in Dissonance
  • Diabolic Slumber
  • A Visceral Retch
  • Ex Infernis
  • Hate Cult Ritual
  • The Abysmal Gospel
  • Bedlam
  • Mammoth God
  • Nothing is Coming for Any of Us

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.