
De : Justin Steele
Avec George Eads, AnnaLynne McCord, Steven Seagal, Vinnie Jones
Année : 2014
Pays : Etats-Unis
Genre : Action
Résumé :
Jack Daniel, un joueur de poker, voit sa famille ainsi que sa propre vie menacées par la mafia suite à un pari ayant mal tourné.
Avis :
Depuis plusieurs années, Steven Seagal délocalise sa carcasse en Europe de l’Est pour y tourner des productions aussi conventionnelles que mal fagotées. Entre deux réalisations avec son fidèle comparse Keoni Waxman, il poursuit sa carrière cahin-caha avec des projets qui laissent parfois circonspects. Auparavant, on a pu le voir dans la peau d’un archéologue, d’un chasseur de vampires/zombies, d’un mafieux repenti en écrivain ou d’un pilote de chasse à l’embonpoint proéminent. En parallèle de ses innombrables personnages de flics et soldats bourrus, il tend à se tourner vers des rôles d’antagonistes, à tout le moins en criminel qui respecte un code de l’honneur. Ce fut le cas avec Machete et Force of Execution.

Aussi, Pokers semble confirmer cette propension à écorner son image de marque, du moins dans les intentions. En effet, cette orientation ne floue guère sur les nouvelles « ambitions » de Steven Seagal en matière de cinéma. D’ailleurs, on peut même considérer qu’il s’agit d’un prétexte pour réduire sa présence à l’écran. Ce type de personnage est également un bon moyen pour rester assis sur une chaise et éviter tout effort physique. À croire que l’acteur semble préparer sa retraite en se contentant de réparties minimalistes qui précèdent à des silences gênants. Hormis un coup de feu, il fait l’économie de ses gestes et de ses paroles « pleines de sagesse ».
« Les éléments pour avancer l’histoire sont pathétiques »
On pourrait penser que l’incursion dans le domaine du jeu illicite offrirait un cadre intéressant à exploiter. Le propos mensonger est similaire à ce que l’on avait pu constater avec Jeu fatal. La trame esquisse un semblant de contexte avant de s’en détourner au plus vite. À aucun moment, le monde des casinos, des parties clandestines ou des bookmakers n’est évoqué. Il faut se contenter d’une schématisation brouillonne du quotidien d’un looser désœuvré et désespéré, vraisemblablement prêt à n’importe quoi pour gagner quelques billets. L’approche dramatique ne tient guère la route, tandis que la connotation propre à un thriller de bas étage est d’une rare bêtise.
En effet, le scénario instille une part de mystères avec un individu énigmatique (Stephen Lang). Ses intentions restent nébuleuses à plus d’un titre. Sa relation avec le protagoniste (George Eads) l’est également. S’ensuivent des paris plus ou moins curieux qui jouent dans la surenchère. On devine que la situation ira de mal en pis. Le déroulement demeure somme toute prévisible avec certains retournements qui privilégient la carte de la facilité. De fait, on oublie progressivement l’idée initiale pour se complaire dans un jeu de manipulations sur fond de meurtre accidentel. Les éléments pour avancer l’histoire sont pathétiques, tout comme le comportement des principaux intéressés.
« le métrage demeure incapable de proposer un récit potable. »
On se retrouve alors avec une intrigue lénifiante qui ne tient aucune de ses promesses. Le réalisateur en profite pour exposer quelques effets stylistiques surannés et prétentieux, s’appuyant sur l’atmosphère nocturne et interlope de la mégalopole. Non seulement le métrage ne possède aucun sens du rythme, mais il demeure incapable de proposer un récit potable. Comme évoqué précédemment, Steven Seagal se contente d’un service minimaliste, tandis que les autres acteurs sont engoncés dans des personnages qui ne retiennent guère l’attention. L’ensemble est trompeur et d’une simplicité confondante quand il est question de trouver un dénouement convenu au possible.

Au final, Pokers aurait pu être une itération intéressante pour l’un de ses interprètes « principaux ». Cependant, le film de Justin Steele se révèle une vaste farce où le mélange des genres ne fonctionne jamais. Le contexte dramatique s’avère caricatural. L’action répond aux abonnés absents. Quant au thriller, on nous dessert un propos soi-disant sulfureux pour éventer le pitch initial par un traitement factice et stéréotypé au possible. En ce qui concerne le sujet des jeux d’argent et autres paris clandestins, on tient là un formidable subterfuge pour interpeller, puis mentir sur la marchandise. Il en ressort un DTV stérile qui ne parvient à contenter aucun public. À oublier…
Note : 05/20
Par Dante
Une réflexion sur « Pokers – Seagal Fait Tapis »