novembre 5, 2024

Force of Execution – Seagal, Seanul

De : Keoni Waxman

Avec Steven Seagal, Ving Rhames, Danny Trejo, Bren Foster

Année : 2013

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Un ténor du crime se retrouve face à un dilemme : continuer à accroître sa richesse ou arrêter ses activités souterraines pour reprendre une vie normale. Mais pendant ce temps, un nouveau criminel débarque en ville avec la ferme intention de le vaincre…

Avis :

Au regard de la collaboration entre Steven Seagal et Keoni Waxman, il serait facile de considérer cette fructueuse connivence comme un exemple typique d’incompétence cinématographique. Sous forme de DTV, comme de séries, l’amorce des années 2010 demeure pour le moins calamiteuse pour la tête d’affiche de Piège en haute mer. À croire qu’il a voulu réitérer ses bévues post-2000, mais en montant d’un cran dans la nullité et l’absurdité de ses projets en chaîne. En considérant la qualité déclinante des films et leur médiocrité initiale, on a l’impression que l’acteur a mis quelques idées saugrenues sur des petits morceaux de papier, les plie, puis les tire au sort sitôt que ses besoins financiers nécessitent de passer à nouveau devant la caméra !

Avec Force of Execution, on a droit à un véritable embrouillamini scénaristique dont la simple appréhension des enjeux est synonyme de migraine. Non par leur complexité, mais plutôt par cette propension à entremêler différents contextes et des situations contradictoires, sinon rocambolesques. Pour avoir un aperçu de l’ampleur de cette bêtise, le pitch évoque un ex-soldat des forces spéciales reconverti en baron criminel, mais qui donne des contrats pour satisfaire à ses associés. Rien de préjudiciable jusque-là si ce n’est cette misérable infiltration dans le milieu carcéral, la mutilation d’un fidèle bras droit pour faute professionnelle et des rivaux apparemment affublés de problèmes neurologiques.

« On pourrait considérer le présent métrage comme une comédie. »

La progression de l’histoire va de mal en pis. Cela ne tient pas uniquement à des détails, mais à des évènements ou des éléments qui ne relèvent pas du bon sens. On songe à l’exécution du contrat, aux motivations inconstantes d’Ice Man (Ving Rhames), au désintéressement du personnage principal face aux décisions de son mentor. De faux prétextes en confrontations mal amenées, les protagonistes n’adoptent jamais la réaction appropriée par rapport à leur posture et aux relations qu’ils nourrissent. Cela en devient tellement ridicule que les alliances se font et se défont sans que l’on prenne la peine d’amorcer un semblant d’explication, ne serait-ce qu’un point révélateur ou un comportement qui déplaît.

Si l’ensemble ne paraissait pas aussi « sérieux », ancré d’un premier degré lénifiant, on pourrait considérer le présent métrage comme une comédie. Le boute-en-train de service multiplie les frasques au grand dam du spectateur qui oserait s’aventurer à visionner pareille bobine. Qu’elles soient exagérées ou impavides, les expressions faciales prêtent à sourire, mais surtout, on reste pantois devant l’extraordinaire inventivité des répliques quand Ice Man ouvre la bouche. Qu’importe ! « Il est dans la place. » Cette simple phrase est répétée jusqu’à l’écœurement le plus total dans n’importe quelles circonstances ; pour conclure un accord, manger, se soulager et autres perspectives peu réjouissantes.

« Danny Trejo s’essaye à une guérison avec du venin de scorpion. »

On peut aussi s’amuser de cet épisode de rédemption des rôles principaux, dont le point culminant survient lorsque Danny Trejo s’essaye à une guérison avec du venin de scorpion. À l’appui de cette médecine familiale, les arguments font mouche… ou pas. De vrais comiques qui ignorent tout de leur talent. En ce qui concerne les combats, on a droit à des jeux de mains lourds pour Steven Seagal et des envolées virevoltantes pour Bren Foster. Apparemment, une nécessité pour démontrer ses capacités en taekwondo. Quant à ceux qui « sont dans la place », ils sont bons à encaisser les coups. Mention spéciale à Ving Rhames, inénarrable dans son rôle, où il tire les yeux fermés et lève la jambe avec toutes les difficultés du monde.

Au final, Force of Execution est un film d’action d’une bêtise sans bornes. Il paraissait déjà compliqué d’appréhender un scénario qui présente au moins une incohérence par ligne, sans compter un panel de caricatures grossières en guise de personnages. Non satisfait de s’immiscer dans les affres de la nullité, Keoni Waxman enfonce le clou avec des séquences absurdes et involontairement drôles. Cela tient autant à ces invraisemblances que l’on distingue sans mal qu’à ces dialogues écrits par une intelligence « limitée ». On en ressort éberlué par tant d’inepties et d’idioties en tout genre, comme ce faux raccord légendaire où l’on amène un présumé mort à l’arrière d’un pick-up avant de le retrouver au plan suivant dans le coffre d’une berline ! Ça ne s’invente pas…

Note : 03/20

Par Dante

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