avril 20, 2025

Motionless in White – Scoring the End of the World

Avis :

Fondé en 2005 par le chanteur Chris Cerulli (qui se fait appeler Chris Motionless), Motionless in White s’est rapidement fait un nom sur la scène Metalcore, notamment grâce à son mélange des styles, à savoir el Metalcore classique, mais avec des insertions gothiques qui ont su plaire à pas mal de monde. En effet, la formation va se trouver une identité, une image, un style propre à lui, et forcément, cela attire l’œil, autant que les oreilles. Et si Scoring the End of the World est leur sixième album studio, le groupe truste encore les réseaux sociaux « jeunes », comme Tiktok par exemple, où de nombreux comptes s’amusent à classer leurs chansons, ou encore à les citer comme groupe référence dans le genre. Mais Motionless in White est aussi un groupe qui divise, car techniquement, ce n’est pas la panacée, et cet album ne déroge pas à la règle.

En effet, Scoring the End of the World va s’amuser à placer des éléments électro un peu partout, soit pour modifier des voix, soit pour créer une atmosphère un peu plus futuriste, voire dystopique. La pochette ne ment pas sur les intentions du groupe, avec cette main robotique qui soulève une Terre en flammes. Et d’entrée de jeu, les américains posent le décor avec Meltdown. Les riffs sont syncopés, il y a une saturation de sonorités avec cette volonté de mettre en avant une mélodie très mélodique, voire même robotique. On a vraiment la sensation de revenir dans les années 2000, avec des groupes qui tentaient de mêler le Nu-Métal avec le Métal Indus, à l’image de Adema par exemple. Néanmoins, le titre se fait assez brutal, et on prendra quelques plaisirs coupables lors des passages criés, ou encore du breakdown.

Et à partir de ce morceau, on pourrait presque dire que l’album est découpé en deux catégories très distinctes, les titres énervés et virulents, et les morceaux plus calmes, plus gothiques, voire émo, où le chanteur s’écoute sans arrêt chanter. Par exemple, Sign of Life rentrera dans la première catégorie, même s’il contient un refrain qui devrait plaire aux sensibles du chant clair et de la mélodie à la fois lourde et mélancolique. A contrario, Werewolf rentre dans la seconde catégorie avec uniquement du chant clair et un côté 80’s totalement assumé. Le titre n’est vraiment pas marquant, embrassant totalement son aspect Pop et il incorpore énormément de moments « électroniques », le rendant difficile à défendre sur scène sans préenregistrement. Porcelain va continuer dans le délire, sauf que cette fois-ci, le groupe adopte son côté « poseur » qui est vraiment détestable.

Le chanteur débute le morceau en s’écoutant chanter, on l’imagine presque en train de se caresser en chantant, et c’est pénible, d’autant plus que le morceau n’a rien de vraiment très intéressant. Heureusement pour nous, la suite sera plus réjouissante avec Slaughterhouse, et notamment grâce à la venue de Bryan Garris de Knocked Loose. Ici, c’est de la violence pure et dure, un gros coup de mandale dans la tronche et c’est vraiment plus intéressant que le morceau précédent. La rythmique est dingue et ça envoie du gros pâté qui donne envie de se détacher la nuque. Mais tout cela est détruit ensuite avec Masterpiece qui est loin d’être un chef-d’œuvre. Encore une fois, le groupe tombe dans ses travers, avec ce genre de titre doucereux et dépressif qui n’aboutit à rien de vraiment innovant. On s’ennuie ferme face à un titre qui a tous les atours d’un bouche-trou.

Cause of Death revient à quelque chose de très nerveux et puissant, enfin de mieux nous percuter. Le morceau se défend bien malgré sa construction bateau et son refrain sirupeux en diable. Puis We Become the Night revient à quelque chose de proche de Werewolf, à savoir un titre vaguement gothique et qui fait beaucoup de références aux années 80. Ce n’est pas désagréable, mais ça reste surfait. Burned at Both Ends II se démarque un peu des autres grâce à une introduction plus travaillée d’un point de vue musical, et l’énergie se dévoile crescendo, ce qui en fait un morceau plus complexe que le reste de l’album. Puis B.F.B.T.G. Corpse Nation continue sur ce bon chemin, avec quelques éléments amusants. C’est bien fichu, ça frappe fort, et même si le son fait très numérique, ça donne une bonne patate.

Les trois derniers titres vont se faire avec des featurings qui sont assez surprenants. Cyberhex est en duo avec Lindsay Schoolcraft, qui a été connue pour être la chanteuse et claviériste de Cradle of Filth pendant un temps. Le titre est très classique pour du Motionless in White, et l’apport du featuring se fait très discret. Et ce sentiment sera partagé avec Red, White & Boom sur lequel Caleb Shomo (Beartooth) se fait transparent, sinon dans le refrain pour donner plus de poids. Mais tout cela reste, là aussi, très discret. Enfin, Scoring the End of the World se fera avec Mick Gordon, un type connu pour avoir fait des musiques de jeux vidéo, dont Doom Eternal. Ceci expliquant peut-être le côté très numérique de cet album. Le morceau est cool, mais rien de bien transcendant.

Au final, Scoring the End of the World, le dernier album en date de Motionless in White, n’est pas forcément désagréable, même s’il contient des scories propres au groupe, à savoir des moments d’écoute qui frôle la parodie. Oui, Chris Cerulli possède une belle voix, doit-il en faire des caisses pour autant ? Parfois, c’est à un tel point que c’est difficile de le prendre au sérieux. Néanmoins, l’ensemble tient la route, le concept fonctionne et on prend tout de même du plaisir à l’écoute, avec même, parfois, des envies de headbanger qui sont assez fortes.

  • Meltdown
  • Sign of Life
  • Werewolf
  • Porcelain
  • Slaughterhouse feat Bryan Garris de Knocked Loose
  • Masterpiece
  • Cause of Death
  • We Become the Night
  • Burned at Both Ends II
  • B.F.B.T.G. Corpse Nation
  • Cyberhex feat Lindsay Schoolcraft
  • Red, White & Boom feat Calen Shomo de Beartooth
  • Scoring the End on the World feat Mick Gordon

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.