avril 25, 2024

Kadavar – Rough Times

Avis :

Formé au début des années 2010 en Allemagne, Kadavar a rapidement charmé avec son son rétro et ses allures de groupe vintage. Piochant allègrement dans les mélodies à la Black Sabbath ou encore Led Zeppelin, le trio teuton s’est vite bien entouré, avec notamment les membres de Wolfmother s’attirant, dès leur deuxième album, les bonnes grâces de Nuclear Blast. Fort d’une personnalité pareille à nulle autre, Kadavar enchaîne les albums avec précision et charme de plus en plus, s’offrant alors tournées et gros festivals. En 2017, ils n’ont plus grand-chose à prouver, et pourtant, ils continuent sur leur lancée en offrant à qui le veut Rough Times. Un quatrième album qui est dans la continuité de ce que le groupe proposait auparavant, tout en arpentant des riffs plus lourds et une ambiance un peu plus morbide. Mais c’est aussi avec cet album que les allemands vont percer.

Le skeud débute avec le titre éponyme et ça commence très fort. Les riffs sont très lourds. Il se dégage d’emblée une puissance assez incroyable des guitares et des basses. Pour alléger tout ça, le groupe s’offre quelques petites envolées au clavier qui viendront ponctuer le morceau de manière judicieuse. Rough Times pourrait presque se voir comme un titre un peu Doom dans l’âme, mais avec des fulgurances psychés dignes des années 70. Oui, le groupe joue sur la carte rétro, mais réussit à y apporter une touche inédite, une patte qui ne ressemble qu’à du Kadavar. Et on retrouvera cela avec Into the Wormhole. La lourdeur des riffs, la rythmique assez lente, le refrain plutôt aérien dans la voix, bref, ce second titre va dans la continuité du précédent tout en restant assez différent. Le groupe arrive sans mal à proposer quelque de similaire, mais pourtant de différent.

C’est très malin de la part du groupe, d’arriver à manier un même style, avec une rythmique tout de même assez lourde, sans pour autant faire dans la redite. Et Skeleton Blues viendra confirmer tout cela. Car si la lourdeur sera toujours présente, avec une très forte présence de la basse qui claque fort, on aura droit à quelque chose de plus rapide, de plus nerveux, et de très addictif. Il réside dans ce morceau une maestria rarement atteinte. Car non seulement ça frappe fort, mais en plus, le titre dégage une vraie aura. C’est violent, mais on reste dans quelque chose de très accessible, qui lorgne vers le Heavy pur jus, tout en dégageant une atmosphère psychédélique un peu sombre. Les allemands étalent, en plus, tout leur talent, avec des fulgurances à la gratte qui forcent le respect. Bref, il s’agit-là d’un des meilleurs morceaux de l’album, assurément.

Après ce morceau, on va se rendre compte que le groupe change son fusil d’épaule. En effet, les riffs lourds et puissants vont laisser la place à quelque chose de plus doux. Mais attention, on reste dans du pur Hard Rock à la fois innovant et très référencé. Avec Die Baby Die, Kadavar renoue avec quelque chose de très 70’s, tout en affichant une certaine noirceur. Le refrain, très simple, rentre directement en tête, et les petits solos tapent bien, offrant alors un hit qui ne lasse jamais. Avec Vampires, les teutons rentrent dans un morceau plus complexe, plus long, qui se veut aussi plus calme. Pour autant, le titre se fait insidieux, rentrant en nous comme un doux poison et on se retrouve à dodeliner de la tête face à un titre à la fois puissant et envoûtant. Une véritable réussite qui appelle à plusieurs écoutes.

Tribulation Nation démarre comme un morceau très atmosphérique, avant de lâcher les riffs et de proposer un Hard à la fois puissant et presque chamanique. Comme pour Die Baby Die, le présent titre offre un refrain catchy à souhait et on se retrouve à chanter à tue-tête, prouvant la réussite du morceau. Ce qui ne sera pas le cas avec Words of Evil, un morceau plus simple, plus direct, mais qui lorgne vers un Hard très classique, puisant aussi des références chez Black Sabbath, par exemple. Efficace même si on sent planer le spectre d’Ozzy Osborne, le morceau est une belle réussite.  Puis déboule The Lost Child, qui propose quelque chose de totalement différent. Dépassant les cinq minutes, le titre est relativement calme, avec quelques fulgurances Folk et une ambiance morbide très marquée.

Certes, ce n’est pas le titre pour la scène, mais il se dégage quelque chose de très palpable sur ce titre, qui est bien plus complexe que le reste de l’album. On sent que le groupe cherche à faire plus original, s’éloignant de ses modèles, pour offrir un titre inédit, plus long, plus personnel. La rupture de ton s’opérera avec You Found the Best in Me. Le groupe s’éloigne de son image lugubre et macabre, pour fournir un morceau lumineux et d’une rare tendresse. Sorte de ballade rock, le groupe montre une nouvelle facette de son talent, mais aussi dans ses références. Bref, c’est encore une fois réussi. Enfin, l’album se termine avec A l’Ombre du Temps, un titre en français et en spoken words, qui peut surprendre, mais qui garde ce côté envoûtant propre au groupe.

Au final, Rough Times, le quatrième album de Kadavar est une sublime réussite. Les allemands, dont on reproche souvent le manque de recul par rapport à ses références, digèrent parfaitement leurs goûts musicaux pour rajouter une patte qui leur est propre. Débutant de faon très lourde pour terminer sur une note lumineuse, le groupe offre une galette riche, dense et maîtrisée à la perfection. Bref, Kadavar, avec Rough Times, montre qu’il fait partie de ces groupes à suivre de très près pour la suite, et a tout d’un grand.

  • Rough Times
  • Into the Wormhole
  • Skeleton Blues
  • Die Baby Die
  • Vampires
  • Tribulation Nation
  • Words of Evil
  • The Lost Child
  • You Found the Best in Me
  • A l’Ombre du Temps

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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