avril 25, 2024

Phil Campbell and the Bastard Sons – The Age of Absurdity

Avis :

Que devient-on quand le groupe pour lequel on a joué vient à disparaître en même temps que son leader, rattrapé par la grande faucheuse ? Si beaucoup de musiciens décident de prendre une retraite parfois bien méritée, d’autres, au contraire, décident de rejoindre d’autres groupes ou de créer une nouvelle bande. En 2015, le groupe légendaire Motörhead sortait son 22ème album studio avec Bad Magic, et quatre mois plus tard, Lemmy décédait et le groupe cessa toute activité. Il faut dire que Motörhead, c’était avant tout Lemmy, charismatique au plus haut point et que sans lui, rien n’aurait été pareil. Guitariste depuis 1983 pour ce groupe, Phil Campbell s’est retrouvé un peu orphelin, mais ce n’est pas pour autant qu’il allait arrêter la gratte. L’année suivant l’arrêt du groupe, il fonda Phil Campbell and the Bastard Sons et fournit un EP éponyme qui sembla satisfaire la presse spécialisée. Et pour cause, non seulement c’était très réussi, mais en plus de cela, la particularité du groupe est qu’il joue avec ses quatre fils. Ainsi, il s’agit d’une formation familiale, qui verse dans le bon gros hard rock qui tâche. Et c’est début 2018 que survint The Age of Absurdity, le premier album studio du groupe. Et autant vous dire que ça défouraille sévère.

L’album débute avec Ringleader, l’un des titres les plus longs de l’album, car il dépasse les quatre minutes. Oui, ce n’est pas grand-chose, mais la volonté de cet album est d’être percutant et de rentrer dans le lard sans faire de fioriture. Avec ce morceau, le groupe montre ce qu’il sait faire et dans quelle direction il veut aller. On pourrait croire à du Motörhead dès le départ, mais on va s’apercevoir, à force d’écoute que Phil Campbell s‘en éloigne avec une voix plus claire, des refrains plus marqués et surtout, plus de variation au niveau des rythmiques. Alors oui, ça va assez vite, on sent le spectre de Lemmy planer autour du groupe, mais il y a une certaine filiation sans pour autant faire dans la redite. Le morceau le plus explicite par rapport à ça serait sans conteste Dark Days. Marquant en quelque sorte le milieu de l’album, le titre va s’attaquer à un rock très pur, proche de ce que pourraient faire des américains, avec une jolie mélodie et surtout, un petit harmonica qui rajoute une plus-value non négligeable. Il s’agit certainement du meilleur titre de l’album, tout en restant plus rock que hard et prenant de la distance avec le reste de l’album.

Un album qui se veut puissant, entrainant et surtout très efficace. On remarquera une certaine redondance dans les compositions, et notamment les structures des titres. On restera dans quelque chose de très classique, à savoir couplet, refrain, couplet, refrain, solo et refrain pour terminer. Ce schéma se répète sur plusieurs titres comme Freak Show, Skin and Bones, Step Into the Fire ou encore Get on Your Knees. Des titres assez courts, mais terriblement efficaces, notamment dans leur refrain, puisque l’on va se surprendre à chanter à tue-tête en même temps que Phil Campbell, hochant la tête en rythme. Ce groupe, c’est un condensé d’énergie qu’il a fallu canaliser, tout en allant dans différents sous-genres. Car si Skin and Bones fait très hard rock, voire même métal, d’autres iront plutôt chercher des influences vers le punk comme Dropping the Needle, un titre qui dure moins de deux minutes, mais d’une vivacité incroyable, ou encore vers le rock plus classique à l’image de Dark Days, déjà évoqué, ou encore Into the Dark, qui clôture cet album de façon assez douce, avec une pointe de nihilisme dans les paroles. On ne quitte pas l’album joyeux, nous sommes tristes de devoir dire au revoir à ce groupe si fabuleux et à ses morceaux si énergiques. Alors tout n’est pas forcément parfait dans cet album, on peut y ressentir une certaine redondance, il est un poil trop court, et certains titres sont un peu plus transparents que d’autres, comme Welcome to Hell ou encore Gypsy Kiss, mais cela reste quand même le haut du panier du hard rock.

Au final, The Age of Absurdity, le premier album studio de Phil Campbell and the Bastard Sons est une réelle réussite. Si on ressent les influences de Motörhead au début, le groupe s’en affranchit pour fournir quelque chose de puissant, nerveux, sans concession et qui fait du rock pur et dur, donnant immédiatement envie de sauter dans tous les sens. Si on rajoute à cela une technique imparable, des solos parfaitement maîtrisés et une voix qui rentre parfaitement dans les canons du genre, nous sommes face à l’une des plus belles découvertes de cette année.

  1. Ringleader
  2. Freak Show
  3. Skin and Bones
  4. Gypsy Kiss
  5. Welcome to Hell
  6. Dark Days
  7. Dropping the Needle
  8. Step into the Fire
  9. Get on Your Knees
  10. High Rule
  11. Into the Dark

Note : 18/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=VyuYVuyysdM[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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