avril 27, 2024

Avatar – Avatar Country

Avis :

Avatar est un groupe assez intéressant, qui poursuit une évolution qui n’est commune à aucun autre groupe. Fondé au début des années 2000 en Suède, la formation devient rapidement stable et officie dans un Death Mélodique très classique. Cela suffit à faire connaître plus ou moins le groupe, mais c’est en intégrant la bande originale d’un jeu vidéo qu’Avatar devient vraiment connu. Puis, au fil des années et des albums, la formation va changer son fusil d’épaule, délaissant le Death mélo pour aller vers quelque chose de plus alternatif, piochant des références à droite et à gauche et intégrant un personnage, le Clown. Ainsi, chaque membre du groupe aura droit à son petit patronyme jusqu’au roi, le lead guitariste, qui aura même les honneurs d’un album complet. Un album concept, Avatar Country, qui nous préoccupe aujourd’hui, et qui est assez complexe à appréhender.

Après une écoute complète, il est difficile de dire dans quoi on met les pieds. Les suédois jouent avec leur thème du roi, puisque chaque piste possède le mot « king » à l’intérieur, mais on ne saura jamais vraiment si c’est du sérieux ou du foutage de gueule. Car après une introduction tonitruante et épique, le groupe propose une véritable pièce maîtresse avec Legend of the King. Dépassant allègrement les huit minutes, le groupe démontre son talent incroyable pour délivrer de longues plages instrumentales. L’introduction est longue, le pont permet de poser un solide solo, et on ressent toutes les influences du groupe. Passant du Death mélo au Nu-Métal en quelques secondes, Avatar semble ne pas vouloir choisir et délivre un petit foutoir bien orchestré. Mais cela ne va pas tout le temps se passer comme ça au sein de l’album, puisque certaines pistes seront moins tenaces.

Et on peut citer de suite The King Welcomes you to Avatar Country. Derrière ce titre se cache en fait un morceau rock et parfois country qui manque de panache et d’envolées. Ici, on navigue sur un moment un peu potache qui semble être fait pour délivrer une vidéo qui se veut drôle. Le groupe loupe le coche et offre alors un titre qui semble en dehors des clous. Et pour preuve, King’s Harvest va être une tuerie d’une rare violence qui va mettre tout le monde d’accord. Avec ce titre, les suédois renouent avec un Death qui tabasse et qui ne lambine pas. Le refrain est puissant et catchy, tout comme les riffs qui donnent envie de se décrocher la tête. Bref, en seulement deux chansons, on découvre deux visages, mais l’un à notre préférence. Malheureusement, on aura plutôt tendance à avoir celui qui nous convient le moins.

Bien évidemment, certains titres seront plus intéressants que les autres. A Statue of the King s’avère un morceau assez lourd et qui possède de très bons moments, tout comme la longue plage instrumentale qui clôture l’album, Silent Songs of the King Pt.2 : The King’s Palace. Ici, le groupe renoue avec une certaine violence et une envie d’en découdre. D’ailleurs, le chanteur sera plus à l’aise sur les moments criés et plus graves, que sur des titres où il tire vers les aigus et semble bien en mal d’aller bien haut. Sa maîtrise reste dans un registre Death où le rythme l’emporte sur l’ambiance. On sent cette aisance dans King After King par exemple, où il évite d’aller dans sa voix de tête pour les complets, qui sont réussis, mais qui ressort avec les refrains, moins percutants.

Enfin, difficile de voir dans cet album concept une légère arnaque. Si on enlève l’introduction, une des deux parties de fin qui ne sert que d’introduction pour le dernier titre et l’interlude complètement naze où le roi tient un discours car il a réussi à chier le matin même, on reste sur une maigre récolte de sept morceaux, et c’est assez faiblard. Si au moins chaque titre était une petite tuerie, on aurait pu passer sur cet outrage, mais ce n’est pas le cas et certains morceaux frôlent l’insolence. C’est dommage, car on sent tout le potentiel du groupe, qui a fait les premières parties de Slipknot en 2018, mais ils s’enferment dans un concept et une clownerie qui gâche complètement le ressenti global de l’album.

Au final, Avatar Country, le septième album des suédois d’Avatar, manque de panache et de cohérence dans sa structure pour pleinement convaincre. Si le sujet du roi, qui met en avant le guitariste du groupe, peut être une bonne idée sur le papier et sur scène, c’est tout autre chose sur album, car il manque un effet visuel qui aurait pu apporter un plus indéniable. Coincé entre plusieurs styles, le groupe ne choisit pas, mais ne trouve un bon équilibre pour offrir un album qui tienne vraiment la route. Certes, c’est loin d’être mauvais, et techniquement, c’est irréprochable, mais il manque ce petit truc en plus…

  • Glory to our King
  • Legend of the King
  • The King Welcomes you to Avatar Country
  • King’s Harvest
  • The King Wants You
  • The King Speaks
  • A Statue of a King
  • King After King
  • Silent Songs of the King Pt.1 : Winter Comes When the King Dreams of Snow
  • Silent Songs of the King Pt.2 : the King’s Palace

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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