avril 28, 2024

Nossolar Notre Demeure

Titre Original : Nosso Lar

De : Wagner de Assis

Avec Fernando Alves Pinto, Rosanne Mulholland, Rodrigo Dos Santos, Clemente Viscaino

Année : 2010

Pays : Brésil

Genre : Drame, Fantastique

Résumé :

La vie après la mort est le thème principal de cette histoire, sur la transformation d’un homme durant sa surprenante et éclairante expérience dans une dimension spirituelle de l’autre monde d’où nous venons.

Avis :

Aujourd’hui, on va faire un tour du côté du Brésil, pour s’arrêter sur un réalisateur totalement inconnu chez nous, Wagner de Assis. J’aime beaucoup savoir de qui je parle lorsque je découvre un film, j’aime savoir qui se trouve derrière la caméra, ce qu’il a fait, et comment il en est arrivé là et en ce qui concerne Wagner de Assis, mes recherches sont assez difficiles tant le metteur en scène n’a vraiment pas passé les frontières. Ainsi, dans le peu d’informations que j’ai pu trouver, Wagner de Assis a débuté à la fin des années 90 dans l’écriture de scénarios, notamment sur une série de métrages qui sont des suites, les « Xuxa … ». Il passe à la réalisation en 2004 avec « A Cartomante » (film qui demeure encore inédit chez nous). « Nossolar, notre demeure« , adaptation d’un roman de Chico Xavier publié en 1944, est son deuxième film.

Découvert par hasard, j’ai tout de suite eu envie de m’arrêter sur le film de Wagner de Assis à cause de son affiche futuriste, qui laissait imaginer un projet ambitieux, et je ne m’y suis pas trompé. S’il faut dire que le film s’est aussi posé comme une petite déception, car il finit par tirer en longueur et tourner en rond, « Nossolar, notre demeure » reste une curiosité intéressante aussi bien dans ce qu’il raconte que comment Wagner de Assis avait envie de raconter le destin de son personnage. Bref, entre beau et pas terrible, entre ambition et déception, cette première incursion dans le cinéma du réalisateur brésilien se laisse agréablement découvrir.

André Luiz, un médecin, vient de décéder des suites d’une maladie. À son réveil, il se retrouve dans un endroit ravagé et dévasté qui a tout l’air d’être l’enfer. André Luiz va alors souffrir comme jamais il ne l’aurait imaginé. Implorant Dieu de le pardonner, l’homme va être sauvé et emmené à Notre Demeure, un endroit au-dessus de la terre, où calme et paix y règnent. André Luiz n’a alors qu’une idée en tête, entrer en contact avec sa famille pour leur dire qu’il va bien, mais pour avoir ce droit, il faut gagner des points de mérite. C’est ainsi qu’André Luiz va reprendre son métier de médecin.

Super production brésilienne, en continuant mes recherches sur ce film, je découvre alors que le film de Wagner de Assis est l’adaptation d’un roman bien atypique, puisque « Nossolar » est un livre de Chico Xavier, qui est l’un des médiums les plus connus du pays, au point d’être une véritable icône. Le Brésil a même proposé sa candidature au Prix Nobel de la paix en 1981, c’est dire. Publié en 1944, « Nossolar« , même s’il est écrit par Chico Xavier, serait avant tout une autobiographie d’un médecin, André Luiz. Ce dernier serait entré en contact avec l’écrivain et se serait servi de sa main pour raconter la vie après la mort. Voilà pour la curiosité.

En ce qui concerne le film de Wagner de Assis, « Nossolar, notre demeure » est un film qui a une belle ambition, voire même une certaine démesure tant le réalisateur s’est attardé à construire les enfers et le paradis. Visiblement, même si le film a pris un coup de vieux, respire de partout les fonds verts, il y a une telle volonté d’offrir un spectacle visuel, qu’on se laisse totalement entraîner dans ce voyage spirituel, qui va poser de belles réflexions. Et d’ailleurs, c’est là que réside le grand intérêt de « Nossolar… ». Si le film respire la super production, si tout l’argent investi se voit à l’écran, c’est vraiment avec ce qu’il va raconter que le film est prenant. Enfin du moins sur une très grande partie de son récit, car au bout d’un moment, « Nossolar… » commence à tourner en rond et le temps nous paraît long sur sa fin.

Quoi qu’il en soit, à travers le récit de ce médecin, « Nossolar… » propose une vision de l’au-delà intéressante, d’autant plus que cette histoire se déroule au début du siècle dernier. Qu’est-ce qui fait l’être humain ? Qu’est-ce qui fait l’humanité ? Qu’est-ce que la vie et la mort ? Qu’est-ce que l’amour ? Et peut-il durer malgré le décès, la réincarnation, les signes, l’acceptation de la mort, de la séparation avec ceux qu’on aime ? « Nossolar, notre demeure » aborde tous ces thèmes et bien d’autres de plein front, et c’est très intéressant (L’avancée technologique est assez bluffante, surtout pour quelque chose écrit dans les années 40), même si parfois, il peut y avoir une touche de morale assez appuyée.

Bien sûr, le film demeure entre guillemets, une ouverture d’esprit. Quoi que, pour ma part, j’ai pris « Nossolar… » comme un film fantastique, qui m’a rappelé le superbe film de Vincent Ward, « Au-delà de nos rêves« . Les deux films ont des thèmes, des idées et une ambition commune.

Après, comme je le disais aussi, si le film explore bien ses thèmes, sur presque deux heures, au bout d »un moment, « Nossolar, notre demeure » laisse le sentiment d’avoir fait le tour de son sujet. À un moment donné, il y a quelque chose qui se fissure, et on a l’impression que malgré la volonté, finalement, « Nossolar… » n’arrive pas à aller plus loin et il donne la sensation de tourner en rond, cherchant à savoir comment se conclure.

Enfin, si les personnages sont intéressants dans leur façon d’aborder et percevoir l’au-delà, en ce qui concerne les acteurs, je reste plutôt dubitatif, oscillant entre l’excellence et un côté presque endormi dans leur jeu, ce qui donne un ensemble étrange.

« Nossolar, notre demeure » est une bonne curiosité. Si l’ensemble n’est pas incroyable, et s’il a ses défauts et ses faiblesses, le film de Wagner de Assis mérite son coup d’œil, notamment pour son ambition démesurée, mais aussi pour ses thèmes, qu’il aborde avec spiritualité. Si le film véhicule quelques déceptions, coup de vieux, fond vert extrêmement voyant, et une tendance à tourner en rond, je ne regrette pas de m’y être arrêté, car une curiosité comme celle-ci ne court pas les écrans tous les jours. Pour les curieux, le film est trouvable en DVD, mais ce dernier reste assez cher.

Note : 10/20

Par Cinéted

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