octobre 15, 2025

A Good Man – A Bad Movie

De : Keoni Waxman

Avec Steven Seagal, Victor Webster, Tzi Ma, Ron Balicki

Année : 2014

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Un ancien militaire essaie de mener une vie ordinaire en travaillant dans un complexe d’appartements. Mais l’un de ses locataires lui fait rapidement reprendre du service lorsqu’il se retrouve sous l’emprise d’un gangster russe. L’homme solitaire ressors alors les armes pour la bonne cause…

Avis :

À la télévision, comme en DTV, le couple Steven Seagal/Keoni Waxman semble inséparable. Spécialiste des productions d’action fauchées, le duo enchaîne les itérations anecdotiques à un rythme aussi effréné qu’effarant. Force of Execution, la dernière bévue en date, se perdait dans les méandres de la nullité. Bien que le patronyme du principal intéressé demeure similaire, A Good Man n’est pas une suite à son prédécesseur. Au vu de ce que l’acteur a déjà commis en la matière (Black Dawn – Dernier recours), il est nécessaire de clarifier ce point avant de s’atteler à une nouvelle envolée lyrique au pays des films d’action sans âme et interchangeables.

Comme à l’accoutumée, le scénario est un recyclage manifeste des précédentes productions de Steven Seagal. Au-delà du fait qu’il poursuit son périple filmographique en Europe de l’Est, on a droit à sa figure de héros rédempteur. On y amalgame la vendetta d’Ultime vengeance aux frasques de L’Affaire CIA, le tout saupoudré de crimes en série que renierait forcément l’exécrable Killing Point. Des agissements de la mafia en subornation de main d’œuvre, sans oublier les règlements de compte à l’emporte-pièce, on n’échappe guère au lot affligeant de clichés et de caricatures en tout genre. D’un point de vue narratif, la bêtise ne s’arrête pas en si bon chemin.

« les séquences d’action s’enchaînent en toute discontinuité. »

Pour rappel, l’action se déroule en Europe de l’Est, sans doute en Bulgarie. S’il est de notoriété plus ou moins publique que la mafia russe a ses entrées dans cette partie du globe, on y intègre une note exotique avec un trafiquant d’armes d’origine chinoise. Cela n’est pas forcément incohérent. Cependant, les crimes rituels asiatiques ont de quoi détonner dans les rues de l’ex-bloc soviétique. Le caractère invraisemblable de la chose tient à vouloir mettre en cause les triades chinoises en signant les méfaits du « fantôme blanc » ! Cela sans oublier sur les merveilleuses techniques de profilage de l’enquêtrice pour nous éclairer de ses lumières sur la culture asiatique après une simple recherche sur le web.

Mention spéciale à l’expression antinomique de « samouraïs chinois », ainsi qu’à ses différents amalgames entre culture nippone et chinoise. Pour autant, tout cela prête à peu de conséquence quand on considère l’importance des crimes au sein de l’histoire elle-même. Outre cet aspect secondaire, il faut aussi compter sur l’ingérence de mafieux empotés, relégués au rang de faire-valoir du principal antagoniste. Les prises d’otage, chantages et tentatives d’extorsion minent l’intrigue si bien que la succession des péripéties s’arroge les atours d’une imbécillité manifeste. En d’autres termes, les séquences d’action s’enchaînent en toute discontinuité.

« un Steven Seagal nonchalant et passablement engoncé dans sa veste en cuir. »

Bon nombre de combats font également l’objet de répliques de ce que l’on a déjà pu apprécier auparavant. Cela tient aux circonstances avec un Steven Seagal nonchalant et passablement engoncé dans sa veste en cuir. Les fusillades n’apportent aucune tension, tandis que les confrontations à mains nues se contentent du minimum syndical en matière de coups portés. À noter que certains échanges de politesse s’étirent sur la longueur, comme pour prolonger le supplice. Les bruitages sont grossiers, les efforts physiques absents et le terme des affrontements d’une prévisibilité sans borne. L’ensemble est donc calibré pour satisfaire un public peu exigeant sur la forme, comme sur le contenu.

Au final, A Good Man s’avance comme un film d’action pénible et sans la moindre fulgurance. Au-delà des invraisemblances scénaristiques, le spectateur se heurte aux habituelles scories des métrages de Steven Seagal. Cela tient au personnage lui-même, éternel héros solitaire, ainsi qu’à une progression guère maîtrisée. On y évoque une affaire criminelle anecdotique, le tout rehaussé par de sombres histoires mafieuses dont il est préférable d’en ignorer la nature (trafic d’armes ou d’êtres humains ?). Il en ressort une production longue dans son déroulement et bâclée dans ce qu’elle entreprend. Cela vaut aussi bien pour les combats ronflants que pour un récit dénué d’intérêt ou d’enjeux.

Note : 07/20

Par Dante

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