novembre 11, 2025

Les Sentinelles du Pacifique – Will is Dead

Titre Original : Da Hong Zha

De : Xiao Feng

Avec Bruce Willis, Yé Liu, Nicholas Tse, William Chan Wai-Ting

Année : 2018

Pays : Chine

Genre : Guerre

Résumé :

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’armée de l’air chinoise est en déroute face à la toute-puissance de l’armée impériale japonaise. Pour mettre un terme aux bombardements qui déciment la population, les Etats-Unis envoie le colonel Jack Johnson afin qu’il enseigne aux jeunes pilotes l’art du combat aérien. Ensemble, ils forment les sentinelles du Pacifique.

Avis :

S’il y a bien une chose qui fait mal au cœur quand on aime le cinéma, c’est de voir des icones de sa jeunesse finir leur carrière de manière lamentable. Et là, on ne parle même pas des acteurs de film d’action des années 80 qui tournent désormais dans des DTV bulgares (coucou Steven Seagal), mais de ces comédiens qui ont prouvé par le passé tout leur talent, et qui se retrouvent aujourd’hui obligés de cachetonner dans des nanars étrangers pour payer des factures. Et celui qui rend le plus triste, c’est bien évidemment Bruce Willis qui, avant de dévoiler sa maladie, a tourné dans un nombre incalculable de navets pour arrondir ses fins de mois. Et parmi la pléthore de daubes dans lesquels il a joué, il y a le film chinois Les Sentinelles du Pacifique, un film de guerre de piètre qualité.

Co-production chinoise et américaine, le film raconte donc un pan de la Seconde Guerre mondiale que l’on connait peu. En effet, les japonais pilonnent les chinois, qui subissent de lourdes pertes, et l’armée américaine décide d’envoyer un colonel pour enseigner aux pilotes chinois comment combattre les nippons dans les airs. Le début montre les velléités entre les deux pays, et on va vite se rendre compte que l’on est face à une purge qui ne se cache même pas. Les avions sont en images de synthèse de qualité médiocre, avec des plans serrés sur les pilotes qui sont en studio. Le long-métrage pue le budget ricrac et il ne s’embête pas vraiment avec une présentation des personnages. Ici, le but premier est de montrer la violence de l’armée japonaise, qui bombarde à tout va, avec une répétition de séquences qui prête plus à sourire qu’autre chose.

« on ne comprend pas ce que veut nous raconter le réalisateur. »

Le problème, c’est que visuellement, c’est catastrophique. Outre les CGI qui sont affreux, on a droit à un montage qui n’a aucun sens, avec des combats aériens où les pilotes se parlent à voix haute et arrivent à s’entendre (pas besoin de micro visiblement), des scènes qui se répètent comme les bombardements et des décors qui fleurent bon la mauvaise reconstitution en studio. Bref, c’est laid, et le scénario va aller dans le même sens. C’est-à-dire que l’on ne va pas comprendre ce que l’on regarde, ni même qui on regarde. Là, le film se découpe en trois parties distinctes, avec une équipe qui vole un camion avec des médicaments dedans, le colonel américain qui enseigne des stratégies de guerre, et un tripot où des gens jouent au mah-jong. Et pour chaque partie, on ne comprend pas ce que veut nous raconter le réalisateur.

Cela est dû à plusieurs facteurs qui sont des erreurs de débutant. Déjà, il n’y a aucune présentation des personnages. On ne sait même pas comment s’appellent les protagonistes que l’on suit, et comme ils ont tous la même tenue, on ne sait même pas les différencier. De plus, on ne comprend pas trop en quoi consiste la mission du camion volé, qui va se frayer un chemin en ramassant des gens en cours de route. Tout comme le rôle mineur de Bruce Willis, qui râle, jette des trucs contre les murs, mais n’enseigne jamais vraiment à ces pilotes, qui vont partir dans les airs le sourire aux lèvres. Et que dire de cette histoire de tripot, qui représente un aspect comique incongru au sein d’une histoire qui se veut tragique, mettant en avant des enfants qui vont mourir en se faisant bombarder. Bref, on suit cette histoire avec désintéressement.

« on va se retrouver avec des moments humoristiques qui sont de très mauvais goût. »

A cela, il faut donc rajouter des séquences complètement à côté de la plaque. Le but du film, dès le départ, et de montrer les atrocités de la guerre, et la difficulté de l’armée chinoise à faire face à l’armée japonaise. On retrouve de nombreux morts, le film ne fait pas de pitié en tuant des enfants, et pourtant, on va se retrouver avec des moments humoristiques qui sont de très mauvais goût. Cela se syncrétise autour du tripot et de ce joueur qui fait des blagues, tombe souvent, ou va même récupérer un obus qui n’a pas explosé pour le balancer ailleurs. En plus du fait que ce ne soit pas drôle, cela représente un manque de respect flagrant à ce conflit qui a fait des millions de morts. Même au niveau des pilotes, qui vont se faire massacrer, on se retrouve avec un humour douteux.

Enfin, il est difficile de passer à côté de cette comm’ douteuse qui met en avant ce pauvre Bruce Willis, alors malade et pas en pleine possession de ses moyens. Son rôle est mineur, et il consiste à juste parler à quelques soldats autour d’une table, voire à prendre une voiture de temps à autre. On sent l’acteur limité, et c’est un très triste constat. Mais ce n’est pas tout, la jaquette joue sur la présence d’Adrien Brody, que l’on va voir… deux minutes à tout casser. Il joue un médecin qui marche dans des couloirs, demande si tout va bien avant de se prendre un obus en pleine gueule. On sent qu’il est là pour le petit chèque et une plus-value américaine (si tant est qu’il puisse représenter une plus-value). Quant aux acteurs chinois, ils jouent tous comme des patates, surjouant constamment les émotions, et surtout les moments d’humour…

Au final, Les Sentinelles du Pacifique est une purge qui utilise sciemment l’image de Bruce Willis pour se faire un chemin dans les bacs de DTV. Très mauvais film de guerre aux CGI imbuvables et à l’humour plus que douteux, on ne retiendra rien de ce navet, si ce n’est la prestation terriblement triste de l’acteur américain qui, encore en 2018, n’avait pas annoncé la maladie dont il souffrait…

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.