février 10, 2025

Snoop Dogg – Neva Left

Avis :

S’il y a bien un rappeur qui fait souvent parler de lui, c’est Snoop Dogg. Il est l’un des piliers du Hip-Hop américain, commençant sa carrière au début des années 90 avec l’aide de Dr. Dre, et il est connu aussi bien pour son style si particulier, avec un rap relativement lent, que pour ses frasques amusantes dans la vie de tous les jours. Si ses paroles sont souvent autour de la rue, des règlements de compte ou de la vie sur la côte Ouest, il demeure un type sympathique qui arrive à rire de lui-même et ne se prend pas trop au sérieux. Forcément, avec une carrière comme la sienne, il peut se le permettre, d’autant plus que même s’il a dépassé les cinquante ans, il arrive à sortir des albums de façon régulière, tout en gardant son second degré et son humour.

Neva Left est le quinzième album studio du rappeur, et il est sorti en 2017. La pochette choisie montre une photo de l’artiste dans les années 90, où il pose devant un panneau qui fait référence au code pénal en Californie. Bref, tout est là pour laisser présager un moment sulfureux, avec des chansons qui resteront un long moment en tête. Mais même si le disque est généreux (sans doute trop) avec seize chansons pour plus d’une heure d’écoute, et avec des invités de marque comme Redman, Method Man ou encore Wiz Khalifa, on reste sur un skeud qui manque de moments marquants et qui se repose un peu sur ses lauriers. D’ailleurs, on retrouvera tous les atours du rap US avec des bruits de fusillades, une atmosphère un peu inquiétante par moments, ou des discussions entre potes. Bref, il n’y a là-dedans rien de très ébouriffant.

Neva Left, qui entame l’album, s’amuse à une courte présentation avant de lâcher l’instru qui est plutôt plaisante. On est sur du Hip-Hop très chill, qui utilise des cuivres pour donner une ambiance assez chaude, avec un rythme assez lent qui sied parfaitement au phrasé du rappeur. Les paroles s’orientent sur la façon de vivre sur la côte Ouest, et on aura rien de bien neuf ici. Moment I Feared sera plus rigolo sur son beat, et sur le feat avec Rick Rock. Le résultat est plus court, plus entrainant, et sur le deuxième couplet, on ressent bien le style de Snoop Dogg qui arrive à se démarquer. Bacc in da Dayz pourrait presque être la synthèse entre les deux titres précédents, tant la rythmique rejoint le précédent morceau, mais on a une ambiance plus sombre qui rejoint le premier titre. C’est plaisant sans être un immanquable.

Promise you This se veut plus drôle et parle du rôle de producteur de Snoop Dogg en rapport avec un autre rappeur qui veut émerger. L’instru reste assez répétitive, ce qui fait que le titre ne marque pas vraiment. Trash Bags revient à des fondamentaux qui donne un rythme lent mais un beat très marqué. C’est bien fichu, mais on reste dans le tout-venant, et on a connu l’artiste plus inspiré. Swivel est un morceau qui manque de mordant dans son instru, mais qui bénéficie d’un refrain entêtant, et qui fonctionne bien. On préfèrera Go On avec October London qui flirte doucement avec la Funk et le R’n’B des années 90. Le morceau est plus dansant et plus enjoué que le reste, ce qui fait du bien. Puis Big Mouth revient à quelque chose de simple, peut-être trop, qui se veut amusant, mais qui manque d’un truc en plus.

Toss It joue avec les codes du R’n’B, notamment dans le premier couplet avec une voix féminine, qui va ensuite laisser plus de place à Snoop Dogg pour poser son style. Puis 420 (Blaze Up) se fait plus simple, revient à un style plus épuré qui va beaucoup mieux au rappeur. Cette simplicité se fait presque touchante, et c’est sans doute ça qui manque depuis le début, de l’émotion. Comme Lavender (Nightfall Remix) va poursuivre ce chemin en allant cette fois-ci vers quelque chose de plus Synthwave torturée et c’est très agréable, car on sent que le rappeur prend des risques. Let Us Begin emprunte quelques éléments un peu jazzy pour donner un peu de chaleur à un morceau qui s’avère chaud, dans tous les sens du terme. On sent qu’il peut y avoir une fusillade à n’importe quel moment, et la tension est palpable.

C’est avec Mount Kushmore que l’on va le plus se régaler, et l’arrivée de Method-Man, Redman et B-Real y est sûrement pour quelque chose. L’instru est monstrueuse, la rythmique est très dansante, et on sent une vraie osmose entre les quatre personnalités. On regrette que tout l’album ne soit pas de ce tonneau. Vapors (DJ Battlecat Remix) est un titre sympathique, mais qui souffre de la comparaison avec le titre précédent, et se sera aussi le cas avec les deux derniers morceaux. I’m Still Here emprunte les sentiers du Reggae pour mieux nous surprendre, mais ça reste une note d’intention. Puis, Love Around the World revient à des élans jazzy lounge pour mieux nous câliner, notamment avec la voix chaude de Big Bub.

Au final, Neva Left, le quinzième album studio de Snoop Dogg, n’est pas un essentiel de sa discographie. Si l’effort se révèle plaisant, avec une palanquée d’invités plus ou moins prestigieux, on reste sur un skeud qui ne sort que très rarement de sa zone de confort et ne prend aucun risque. On a connu le rappeur plus inspiré, mais on ne passe pas un mauvais moment malgré tout, et c’est à ça que l’on voit l’expérience du type.

  • Neva Left
  • Moment I Feared
  • Bacc in da Dayz
  • Promise You This
  • Trash Bags
  • Swivel
  • Go On
  • Big Mouth
  • Toss It
  • 420 (Blaze Up)
  • Lavender (Nightfall Remix)
  • Let Us Begin
  • Mount Kushmore
  • Vapors (DJ Battlecat Remix)
  • I’m Still Here
  • Love Around the World

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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