avril 16, 2024

Agonica – Collapse

Avis :

L’Espagne n’est pas un pays très réputé pour ses groupes de métal. Il faut dire que le pays est très ancré dans une musique folklorique et des danses précises qui font partie de leur patrimoine et du coup, le grand public ne cherche pas forcément plus loin, hormis parfois les insertions des tubes débiles de l’été. Oui, on se souvient tous de Las Ketchup, c’est assez douloureux comme ça. Mais c’est dommage parce que lorsque l’on fait des recherches sur le métal espagnol, on trouve des groupes de qualité, notamment dans le métal symphonique comme Diabulus in Musica, ou encore dans le Power Métal avec Mago de Oz. Agonica n’est pas un groupe qui fait dans la finesse (le nom est assez équivoque), et le groupe se rentre dans la case Death Métal mélodique, ce qui est plutôt rare c’est nos amis ibères. Formé en 2004 mais effectuant leurs propres compositions depuis 2008, Collapse est leur second album trois ans après A New Onset qui était totalement indépendant. Ayant trouvé un label chez Blood Fire Death (là aussi ça sent la finesse), le groupe va en profiter pour traverser les frontières et tenter de conquérir d’autres territoires. Mais est-ce que cet album et ce groupe vaut véritablement le coup ?

Le skeud débute avec The King of Worms et on pourrait à un titre de Brutal Raw Death Métal, mais il n’en sera rien. Agonica va fournir d’entrée de jeu un morceau qui sera toute une synthèse de ce qu’ils savent faire. Les riffs sont rapides, la batterie tabasse fort et le chanteur livre un chant guttural parfaitement maîtrisé. Ce sera d’ailleurs un point très étonnant pour un aussi jeune groupe, car le chanteur, malgré la rudesse de sa voix, arrive à moduler son growl, lui permettant d’aller plus ou moins vite ou encore d’alterner son grain vocal. Ensuite, le morceau va même aller jusqu’à proposer un solo de gratte parfaitement exécuté. On peut se dire alors que le groupe a tout donné avec ce morceau, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Le groupe change de fusil d’épaule avec When a Man Refuses his Own Being, qui sera un titre plus court, mais moins réussi, notamment à cause d’un faux tempo. Le morceau est lourd, mais il manque de vitesse et reste moins en tête. Ce qui sera le contraire avec Unwritten Laws qui trouvera un bon équilibre entre vitesse et rupture, n’hésitant pas à lâcher les vannes après de petits moments de calme. C’est brutal mais parfaitement maîtrisé, et surtout, la production derrière le groupe assure pour rendre une copie à la qualité parfaite. L’ensemble fait très professionnel et le chant en anglais peut permettre au groupe de percer aux States, même si le genre est un poil bouché.

Néanmoins, tout n’est pas foncièrement parfait dans cet album. La première chose qui frappe, et malgré une durée acceptable (on dépasse les 45 minutes d’écoute avec seulement 9 pistes), c’est la redondance de l’ensemble. Non pas que les morceaux se ressemblent, mais au niveau de la rythmique, au reste tout de même sur quelque chose de similaire, et de ce fait, il n’y aura pas de moments marquants ou de morceau qui ressortira plus qu’un autre. On aura bien la violence exacerbée de Rising Fools, Divine Bloodshed ou Ruling With Violence qui clôture l’album, mais on reste dans du Death assez classique, qui manque réellement d’identité. Ensuite, même si, encore une fois, l’album demeure une réussite, il manque une vraie ambiance à cet album. Le seul morceau qui essaye d’installer un semblant d’atmosphère, c’est Collapse, mais elle est vite remplacée par des riffs plus rapides et un chanteur qui se languit d’en découdre avec son micro. Globalement, c’est bien foutu, c’est propre, mais il manque un petit truc pour qu’Agonica livre avec Collapse quelque chose de réellement accrocheur. Et même si Strangers Isolation ou Confortable Indifference sont de bons titres, ils ne restent pas forcément en tête à cause de leur manque d’identité.

Au final, Collapse, le dernier album en date d’Agonica, groupe de Death Métal mélodique espagnol, est un une galette sympathique, parfaitement maîtrisée et qui n’hésite pas à envoyer du bois quand on en a besoin. Le problème, c’est que cet album est très classique pour du Death et qu’il n’y a pas vraiment de titres qui sortent du lot. L’album s’écoute avec plaisir, mais il sort aussi rapidement de la tête, ce qui est dommage, d’autant plus quand on voit le faible nombre de titres qu’il y a dedans. En l’état, cela reste un bon disque, mais qui aura du mal à permettre à Agonica de sortir du lot.

  1. The King of Worms
  2. When a Man Refuses his Own Being
  3. Unwritten Laws
  4. Rising Fools
  5. Collapse
  6. Divine Bloodshed
  7. Strangers Isolation
  8. Confortable Indifference
  9. Ruling With Violence

Note: 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=umvjYAAUz9k[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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