avril 25, 2024

Lonewolf – Raised on Metal

Avis :

Les mauvaises langues diront qu’en France, il n’y a aucune chance pour que l’on ait un groupe de Heavy digne de ce nom. Mais ces gens n’auront sans doute jamais entendu parler de Lonewolf. Formé au tout début des années 90 à Claix, près de Grenoble, Lonewolf est un groupe de Heavy qui s’inspire grandement des allemands de Running Wild, proposant quelque chose entre le Speed, le Power et le Heavy. Très rapidement, le groupe va sortir des démos et des EP et se faire une petite notoriété dans le milieu. Néanmoins, et c’est là que l’on voit parfois la malhonnêteté des maisons de disques, le groupe va s’arrêter en 1996, suite à une déconvenue avec un label, lui proposant d’enregistrer un premier album, mais la piètre qualité de l’objet fait que l’album ne verra jamais le jour. Le groupe décide alors de raccrocher les guitares, dégoûté par ce monde de requins. Mais les fans furent toujours aux côtés de Lonewolf et c’est après quatre ans de silence que le groupe sort de son silence. Et à partir de là, la machine est lancée, le groupe sortant album sur album, quasiment un tous les ans. Signant des contrats avec différents labels dont Napalm Records, Lonewolf va assoir sa notoriété en Grèce et un peu partout en Europe. Et en France ? Pas grand-chose et c’est un peu triste, mais le groupe continue et livre en 2017 Raised on Metal, son neuvième album.

Le skeud s’ouvre sur Unleash the Wolves et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça envoie du pâté. Les français ne lambinent pas et lâchent un titre virulent, efficace, qui essaye même de poser une ambiance un peu dark avec des hurlements de loups. C’est clair, concis, la production est propre et ils n’ont pas à rougir face à des cousins allemands ou nordiques. Avec Souls of Black, le rythme est encore plus soutenu, avec un refrain tout simple qui consiste à répéter le titre, mais l’ensemble marche du feu de dieu et le solo en plein milieu, bien Heavy comme il faut, assure le show. C’est carré et c’est tout ce que l’on demande. Avec Through Fire, Ice and Blood, on revient à un style plus lourd, avec un rythme un poil plus lent, mais toujours doté d’un refrain catchy et relativement efficace. La voix du chanteur, bien graveleuse, sied parfaitement à ce genre d’exercice et globalement, le titre, même s’il demeure un peu redondant avec le précédent dans sa structure, reste un excellent moment. Arrive alors le titre éponyme de l’album, et là, ça va vite, très vite et que ce soit les guitaristes ou le batteur, il faut vraiment suivre. Malheureusement, si c’est excellemment fait, cela reste très classique, voire même un peu trop, et c’est l’un des défauts majeurs de cet album. Pour autant, le groupe se démarque avec Flight 19, qui démarre plus lentement et fait écho à un style plus léger, plus Hard dans l’âme. Et ça fonctionne parfaitement.

Seulement, à partir de ce titre, le reste sera un peu plus fade. Non pas que ce soit mauvais, loin de là, mais on revient à ce que j’ai dit juste avant, c’est très classique et un peu redondant. Extinction of the Stars est bien exécuté, mais le morceau demeure un peu passe-partout et assez générique, surtout pour du Heavy. En fait, ça ne sort pas forcément de la masse et même si on prend plaisir à l’écoute, cela ne reste pas en tête. Evil sortira un peu la tête de l’eau avec son rythme vacillant et son break doux et mélancolique, mais globalement, on reste face à quelque chose de déjà écouté des centaines de fois. Alors oui, cocorico, ils sont français et ça fait du bien d’entendre un tel groupe dans notre hexagone, mais ça reste trop carré à mon sens. Skinless Smile, malgré son introduction presque Thrash ne marque pas forcément les esprits à cause de son schéma structurel trop générique. Il en est de même avec No God, No Master, Dark World Order ou encore Demon’s Call. Cela démarre avec un gros riff de gratte, ou une batterie qui tabasse, mais par la suite, c’est toujours la même chose. Fort heureusement, Swansong sort son épingle du jeu avec une intro à la basse et un titre plus Hard qui change un peu du reste.

Au final, Raised on Metal, le dernier album en date de Lonewolf, n’est pas mauvais, loin de là, mais il reste très stéréotypé dans un Heavy un peu old school qui fait plaisir à entendre mais qui reste peut-être trop ancré dans les années 80. Cependant, il ne faut pas faire la fine bouche et ne pas oublier que les gars sont français et qu’ils sortent des sentiers battus de la musique en France, et que rien que pour ça, il mérite un respect éternel, d’autant plus que techniquement, les mecs sont bien au-dessus du game. Bref, un album qui a des défauts, mais qui mérite largement le coup d’oreille et un support infini.

  • Unleash the Wolves
  • Souls of Black
  • Through Fire, Ice and Blood
  • Raised on Metal
  • Flight 19
  • Extinction of the Stars
  • Evil
  • Skinless Smile
  • No Gad, No Master
  • Dark World Order
  • Swansong
  • Demon’s Call

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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