avril 28, 2024

Dorothy – 28 Days in the Valley

Avis :

S’il y toujours eu des femmes dans le monde du Rock, il semblerait qu’elle prenne de plus en plus d’ampleur avec le temps, et c’est tant mieux. Car non seulement elles ont démontré qu’elles pouvaient concurrencer les hommes dans le chant grave, voire le growl (Jinjer, Arch Enemy et consorts), mais elles amènent une texture vocale différente, plus touchante et parfois plus pêchue. Et dans les nouvelles révélations des années 2010, Dorothy se pose comme une évidence. Né de la rencontre entre Dorothy Martin et le guitariste Mark Jackson en 2013, le groupe va rapidement faire parler de lui, à un tel point que le magazine Rolling Stones le classe parmi les cinquante groupes à connaître absolument quelques temps après leur formation. Et leur premier album, Rockisdead, va connaître un joli succès, permettant alors d’enclencher sur un deuxième, 28 Days in the Valley.

Sorti en 2018, ce deuxième effort va montrer une nouvelle facette du groupe. Car si leur premier effort montrait des envies de Rock énervé, lorgnant vers un Hard très américain, ce second skeud va être plus calme, empruntant des mélodies à la Folk, à la Pop, mais aussi à la Country et à un Rock plus classique. Est-ce un échec ? Le groupe ressasse-t-il un temps révolu ? Pas du tout. Bien au contraire, on se retrouve face à un excellent album qui ajoute une nouvelle corde à l’arc de Dorothy, pouvant se permettre de toucher à tous les styles qui tournent autour du Rock.

L’album débute avec Flawless et on peut dire que ça commence fort. Le groupe le sait, il faut miser un maximum sur la voix de la chanteuse, et c’est presque a capella que cela commence, avec juste une guitare électrique derrière qui donne le rythme et un semblant de mélodie. La basse arrive après le premier couplet, puis tout se déclenche au bout de la première minute pour nous entrainer dans un titre Rock savamment pensé, avec un refrain qui reste immédiatement en tête. C’est relativement calme, ça emprunte aussi à la Folk, et on se laisse charmer par cette entrée en matière. Puis Who do You Love va passer à la vitesse supérieure. Ici, la rythmique est plus rapide, les riffs sont plus nerveux, et la chanteuse prouve que son timbre colle parfaitement à un Rock qui se rapproche d’un bon Hard des familles.

Puis en abordant Pretty When You’re High, on renoue avec un Rock plus doux, qui joue énormément sur son refrain, et sur le joli grain de la chanteuse. Dorothy sait y faire, tout en apportant une belle technique au niveau de la gratte. Si on retrouve de nombreuses références à une musique totalement américaine dans le style, elle touche au paroxysme avec Mountain. Là, on aura des fulgurances Country dans son refrain, et on se laissera porter par ce titre relativement calme, mais qui possède un réel charme. Le morceau s’enchaine de suite avec Freedom, qui ferait une excellente entrée sur scène. La production est solide, avec une excellente batterie, puis une chanteuse qui nous fait profiter de sa magnifique voix. On ressent dans ce titre une réelle chaleur qui fait du bien, et c’est clairement l’un des meilleurs titres pour chiller sans se prendre la tête.

Si l’album perd un peu de sa superbe avec White Butterfly, qui manque d’impact, ou encore 28 Days in the Valley qui fait office d’interlude mollassonne, le groupe se reprend avec On my Knees qui est un vrai morceau Rock, évoquant certains hits des années 90. C’est bien fichu et donne un vrai coup de fouet à l’ensemble. Ce qui contrebalancera Black Tar & Nicotine, un morceau Blues totalement maîtrisé, mais relativement lent. Mais Dorothy sait y faire et nous sert un titre parfait, qui reste profondément ancré en nous par la suite, grâce à un refrain catchy à souhait. Puis Philadelphia reste sur ce registre assez posé, tout en lorgnant cette fois vers un Soft Rock où les riffs restent tout de même sur des tonalités basses. On pourrait croire à un The Pretty Reckless sous acide, et c’est vraiment bien.

Pour les trois derniers morceaux, le groupe va rechercher des inspirations plus nerveuses, plus Rock, tout en gardant un aspect qui fait très américain. Par exemple, Ain’t Our Time to Die use d’une guitare qui peut évoquer le Funk, avant de partir sur un refrain plus nerveux, et donc des riffs un peu plus lourds. C’est très addictif, et vraiment fait pour la scène afin de faire danser les foules. We are STAARS part vers une toute autre direction, avec un titre plus court, plus concis, et beaucoup plus nerveux. Le groupe propose un morceau qui fait bouger le public, et il serait parfait en clôture de concert. Enfin, We Need Love suit le même chemin, pour terminer un album quasi parfait, en donnant une forte envie d’y retourner, pour saisir toutes les subtilités de chaque titre.

Au final, 28 Days in the Valley, le deuxième album de Dorothy, est une belle réussite, qui prouve bien que le groupe est à suivre de très près. Alternant des titres calmes avec d’autres plus nerveux, mais tout en gardant en tête une cohérence faite de guitares et de mélodies addictives, la formation américaine démontre une belle envie de faire bouger les foules, tout en offrant une jolie technique et une variété de sons qui ne mérite que le respect. Bref, un immanquable.

  • Flawless
  • Who do You Love
  • Pretty When You’re High
  • Mountain
  • Freedom
  • White Butterfly
  • 28 Days in the Valley
  • On my Knees
  • Black Tar & Nicotine
  • Philadelphia
  • Ain’t Our Time to Die
  • We are STAARS
  • We Need Love

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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