avril 27, 2024

Sabaton – The War to End All Wars

Avis :

Les amateurs de Métal sont souvent des gens assez exigeants, pour ne pas dire sectaires. En effet, il existe une partie de métalleux, comme on les appelle, qui estiment que le métal doit rester dans une niche, et donc ne pas se permettre d’être populaire, ou d’avoir trop de succès auprès du grand public. Et en ce sens, certains groupes de métal qui connaissent un certain succès de par leur accessibilité sont rejetés en masse par les amateurs du genre. Et les suédois de Sabaton ne doivent pas être loin de la première place. Fondé en 1999 par Joakim Broden et le bassiste Pär Sundström, le groupe a rapidement eu du succès de par des rythmes rapides et des refrains ultra catchy. Ici, point de complexité dans les morceaux, on vise direct et ça dégaine à tout va. Ce qui tombe plutôt bien quand on parle de la guerre.

Qui plus est, le groupe peut se targuer d’avoir un sacré rythme de production, avec un album tous les ans au départ, pour ensuite « baisser » le rythme avec un effort studio tous les deux/trois ans, mais avec en prime un album supplémentaire qui fait office d’add-on à l’album sorti. Par exemple, pour le présent effort, il est sorti à côté une version symphonique, reprenant le soldat de la jaquette, mais avec un violoncelle. Bref, Sabaton est un groupe de stakhanovistes, et cela peut en énerver plus d’un, la faute, parfois, à des albums qui manquent de personnalité et de technique. Ce dixième effort, The War to End All Wars rentre un petit peu dans cette catégorie, même si, de notre côté, on n’arrive pas à détester Sabaton, qui offre toujours un bon délire et des titres qui rentrent bien en tête.

Le skeud débute avec Sarajevo, qui pourrait presque se voir comme une longue introduction. Ici, une voix féminine narre les débuts de la Première Guerre mondiale, et le groupe de commençait avec une production colossale pour livrer un morceau en mid-tempo qui a le bénéfice d’un petit solo plutôt sympathique. Cependant, ce n’est pas avec ce titre que l’on va retrouver tous les tics de Sabaton. Stormtroopers sera plus symptomatique, avec son début tonitruant, sa production lyrique en arrière-plan pour donner plus d’épaisseur, et son chanteur qui use de sa grosse voix en roulant les « r » pour donner plus de rugosité à l’ensemble. Si le morceau n’a strictement rien d’exceptionnel, il reste fédérateur et donne envie de chanter ce refrain en chœur. Dreadnought sera un peu moins intéressant, car le titre est trop long pour ce qu’il raconte, et d’un point de vue technique, ça reste peu intéressant.

On retrouvera le Sabaton que l’on connait, celui qui balance des hymnes un peu ringards mais addictifs, avec The Unkillable Soldier. Si le break est assez nase, avec son chœur qui évoque les chants d’une église, on aura une forte envie de dodeliner de la tête avec cette mélodie si caractéristique du groupe. Il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans, mais ça fait amplement le taf. D’ailleurs, on pourrait presque rapprocher Sabaton à Powerwolf tant les deux groupes se ressemblent sur leur mélodies (mais pas sur leurs thèmes, bien entendu). Soldier of Heaven va par contre tirer une balle contre son camp, notamment à cause de cette introduction au clavier et à la batterie électronique, qui évoque les années 80 et ne colle pas vraiment aux thèmes de la formation. Et le morceau se fait assez lent, ce qui est plutôt dommage.

Le groupe est meilleur quand il rentre dans ses clichés qui lui sont propres. Heureusement, Hellfighters permet de renouer avec cela, offrant un titre solide et rapide, qui ne tergiverse pas. On retrouvera un peu de cela avec Race to the Sea qui, sans être un très bon titre, fait le boulot, offrant un morceau plutôt malin, qui rentre bien en tête. Mais finalement, ce sera plutôt Lady of the Dark qui restera bien dans les esprits. Durant à peine trois minutes, la rythmique syncopée, la batterie qui suit son propre rythme, son refrain ultra catchy, font que le morceau fonctionne à plein régime et donne envie de chanter. Par la suite, The Valley of Death suit à peu près le même schéma, mais se loupe lors de ses couplets, qui sont assez transparents. Puis Christmas Truce dure trop longtemps et se perd dans un mélo peu intéressant.

Au final, The War to End All Wars, le dernier album de Sabaton, n’est pas si désagréable que ça (oui, il se tape de sales notes sur internet). On retrouve tous les poncifs du groupe, qui ne se remet pas en question, et continue de ressasser la même recette jusqu’à la lie. Mais finalement, n’est-ce pas ce que l’on recherche quand on se lance dans l’écoute d’un Sabaton ? N’est-ce pas la définition même d’un plaisir coupable, peut-être pas si coupable que ça ? En l’état, l’album s’écoute sans déplaisir, et même si on ne retrouve aucune nouveauté, on ressent ce petit truc en plus qui donne envie de chanter, et ce n’est pas si mal que ça.

  • Sarajevo
  • Stormtroopers
  • Dreadnought
  • The Unkillable Soldier
  • Soldier of Heaven
  • Hellfighters
  • Race to the Sea
  • Lady of the Dark
  • The Valley of Death
  • Christmas Truce
  • Versailles

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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