avril 24, 2024

Blackrain – Dying Breed

Avis :

Fondé au début des années 2000, Blackrain officiera tout d’abord dans un genre assez rare en France, le Power Métal. Malheureusement, leur premier album, Black Rain, sera accueilli de façon assez froide, et ce n’est pas leur tournée au Japon, grâce à un ami, qui fera changer les avis de la presse. Dès lors, le groupe décide de laisser tomber le Power pour lorgner du côté du Glam et du Sleaze. Sorte de transfuge de Mötley Crüe, Blackrain assume totalement son nouveau style et va connaître un succès grandissant, surtout à l’étranger, certains les voyant comme de nouveaux prodiges du genre. En France, c’est plus compliqué et le groupe connaîtra une notoriété grandissante grâce à l’émission La France a un Incroyable Talent, où ils termineront à la quatrième place. Aujourd’hui, Blackrain est toujours là, et Dying Breed est leur sixième album, sûrement le plus abouti à ce jour.

Du Sleaze et des refs

Dès le départ, les français nous mettent dans le bain. Dying Breed nous emporte dans ses « na na na » calibrés et sans originalité, mais avec les riffs et l’entrain, ça fait grandement le job. On se retrouve des années en arrière, à écouter du gros Glam avec des musiciens aux longs cheveux soyeux. Le groupe remplit son contrat dès le départ, et ne va pas nous lâcher pendant près de quarante minutes. Avec Hellfire, Blackrain enchaine avec un nouveau hit en puissance qui donne immédiatement envie de hocher la nuque d’avant en arrière. Simple et concis, les frenchies ont compris qu’il ne fallait pas forcément faire compliqué, et qu’un bon riff, une bonne rythmique et un petit solo suffisent à nous rendre heureux. Dans le même style, on peut citer Nobody Can Change et sa ligne de basse qui tabasse, ou encore We are the Mayhem.

D’ailleurs, si ce dernier titre envoie bien au niveau des riffs, le groupe nous sert un refrain qui ressemble à s’y méprendre à un certain Bon Jovi. Car oui, si le groupe trouve une identité, il ne cache plus ses références et nous les ressort avec une belle maturité. Ainsi, si on peut compter sur des élans qui évoquent Bon Jovi, on peut aussi parler d’AC/DC avec Blast Me Up, qui a tous les atours du groupe australien. Notamment dans le refrain qui adopte la même rythmique et les mêmes gimmicks vocaux. Difficile aussi de ne pas comparer avec le groupe de Tommy Lee et Nikki Sixx, tant sur le look que sur le style musical. Like Me évoque les grandes heures de Mötley Crüe, et c’est plutôt bien fichu, même si le titre reste plus faiblard que certains.

 Des ballades qui ne servent à rien

Si on prend un certain plaisir à l’écoute de cet album, il n’est pas exempt de défauts. Si l’on se base sur des critères purement Sleaze ou Glam, une paire de titres passent à l’as. C’est-à-dire qu’ils manquent de punch et surtout qu’ils ne restent pas en tête. On peut citer Rock Radio qui bascule presque dans l’AOR et c’est sans grand intérêt, sauf si l’on verse dans le Hard Rock gentillet des années 80. Jenny Jen est aussi un titre qui manque de personnalité. On dirait un vieux tube de Bon Jovi qui aurait mal macéré dans l’alcool. C’est assez peu intéressant.

Si l’on prend le côté sirupeux de l’album, on se retrouve alors avec deux titres qui font office de ballade. Des ballades calibrées et qui manquent clairement d’ambiance et de cœur. All Angels Have Gone a des années de retard, et l’aspect revival ne prend pas du tout. Quant à A Call From the Inside, le morceau possède un aspect générique assez désagréable. Globalement, ce n’est pas mauvais, mais ça reste trop doucereux et sans véritable envie de toucher. On a l’impression d’assister à des passages obligés qui vont un peu ringard. D’ailleurs, pas sûr que sur scène, ce soit vraiment intéressant à voir et écouter…

Au final, Dying Breed, le dernier album en date de Blackrain, est un moment fort agréable et plutôt sympathique. Les français n’ont rien à envier à leur congénères américains, voire même allemands, puisqu’ils prouvent qu’ils sont carrément à la hauteur. Si cet effort possède quelques défauts, notamment avec une poignée de titres moins intéressants, on reste sur un mélange de Sleaze/Glam/Hard plutôt malin et qui donne une furieuse envie de bouger. Et ça, c’est déjà pas mal.

  • Dying Breed
  • Hellfire
  • Blast Me Up
  • Nobody Can Change
  • Like Me
  • All Angels Have Gone
  • We are the Mayhem
  • Rock Radio
  • Public Enemy
  • A Call From the Inside
  • Jenny Jen
  • Ça Plane Pour Moi

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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