juin 13, 2025

Sinners – Une Nuit en Enfer du Bayou

De : Ryan Coogler

Avec Michael B. Jordan, Hailee Steinfeld, Miles Caton, Jack O’Connell

Année : 2025

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Action, Thriller

Résumé :

Alors qu’ils cherchent à s’affranchir d’un lourd passé, deux frères jumeaux reviennent dans leur ville natale pour repartir à zéro. Mais ils comprennent qu’une puissance maléfique bien plus redoutable guette leur retour avec impatience…

Avis :

Ryan Coogler est un réalisateur américain qui a débuté sa carrière il y a un peu plus d’une dizaine d’années. Il a fait une entrée très remarquée avec le film indépendant « Fruitvale Station« . Depuis, il a confirmé qu’il était un cinéaste sur lequel le box-office pouvait compter, avec des films tels que « Creed« , ou les deux « Black Panther« . « Sinners » est son cinquième film, et c’est peut-être son plus intime, puisque l’idée de « Sinners » lui vient de souvenirs que le metteur en scène avait de son oncle. Un oncle passionné de musique blues, et au-delà de ça, qui aimait les légendes du bayou. Ce film, Ryan Coogler le veut comme un hommage à son oncle et à la musique afro-américaine.

On dit souvent que dans chaque carrière, il y a un film qui se démarque à un moment donné. Ce film, ce serait celui de la maturité. Ce serait le film qui amènerait son auteur autre part, et dans le cas présent, il se pourrait bien que pour Ryan Coogler, ce soit « Sinners« . Pour le coup, je dois dire que je ne m’attendais absolument pas à un film comme celui-là, et c’est bien mieux comme ça. Original tout en ayant un côté déjà-vu. Immersif et doté d’une ambiance, ainsi que d’une BO, folle, pour ne pas dire puissante, cette « … nuit en enfer » se pose comme un moment de cinéma réjouissant d’un bout à l’autre.

« cette « … nuit en enfer » se pose comme un moment de cinéma réjouissant »

Somke et Saxx sont deux frères jumeaux qui sont de retour dans leur ville natale. Les deux hommes sont partis il y a des années de ça pour Chicago, et aujourd’hui, après avoir réussi en ville, ils sont de retour pour ouvrir un club de blues. L’ouverture se fera en fanfare le soir même, les deux frères n’ont pas de temps à perdre. Ils recrutent de vieux amis, et parmi eux, leur petit cousin, Sammy, un jeune joueur de guitare, habité par le blues. Il est dit que certains ont un don. Il est dit que leur musique est capable de guérir les âmes, mais celle-ci attire aussi le mal…

Terrible ! Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce nouveau Ryan Coogler. Il était dit que le réalisateur y faisait une incursion dans l’horreur. Puis au-delà de ça, la bande-annonce ne montrait pas grand-chose, si ce n’est qu’elle donnait très envie. Puis avec elle, « Sinners » avait l’air d’être un morceau de cinéma atypique. Comme je le disais, je ne m’attendais absolument pas à trouver un film comme celui-là et l’expérience a été bien meilleure.

« C’est bon, c’est beau, c’est soutenu, c’est bien réalisé »

« Sinners » est un film qui prend son temps pour poser son ambiance et ses personnages. Il y a du mystère, il y a une ambiance qui se renforce petit à petit. Puis, il y a cette lettre d’amour à la musique, au blues. Ryan Coogler pose le contexte, l’époque, il prend le temps de faire sa peinture, de lui donner du relief. Le film, au fur et à mesure, aborde tout un tas de thèmes qui donnent une sacrée richesse à l’ensemble. En posant sa trame dans les années 30, au Mississippi, évidemment, le film aborde des thèmes comme le racisme, mais aussi la religion, puis les liens de parenté, l’héritage, les gènes… On sent que les personnages ont un passé, et l’histoire nourrit ce dernier.

L’histoire tient un mystère qui laisse présager d’une suite et c’est là que l’on se trompe, car une fois posé cela, Ryan Coogler va faire muter son film petit à petit, pour nous entraîner dans une histoire qu’on n’avait pas vu arriver. On s’attendait peut-être à un film de démon, un film de possédé, ou quelque chose de la sorte et non… Ryan Coogler nous offre autre chose, et si le film peut avoir un côté déjà-vu, notamment en rappelant beaucoup « Une nuit en enfer« , il arrive à se détacher de cela, pour offrir une nuit « neuve ». Une nuit pleine d’intrigues, de musique, de dangers. On se retrouve alors à suivre cette nuit et les horreurs qu’elle réserve à ses personnages avec énormément d’attention. C’est bon, c’est beau, c’est soutenu, c’est bien réalisé, et surtout, ça nous tient jusqu’au générique de fin, qui nous réserve sa plus belle scène.

« Ryan Coogler a parfaitement pensé son film. »

Avec ça, on ajoutera une réalisation aux petits oignons. On sent Ryan Coogler bien plus investi que sur les « Black Panther« . La première chose qui accroche, et qui frappe, c’est l’ambiance du film. Ryan Coogler a parfaitement pensé son film. Il tient sa trame et surtout, sa « pente émotionnelle ». Là aussi, le réalisateur prend son temps pour ne pas faire basculer son film trop vite. Et s’il y a quelques inserts maladroits, pour rappeler certains éléments logiques, ou encore certains moments où le film essaie de faire de l’humour sans que l’on sache pourquoi, pour le reste, le film est purement grandiose. Mieux encore, les deux heures vingt qu’il dure ne se voient absolument pas passer. « Sinners » aurait très bien pu durer une heure de plus que ça ne m’aurait pas dérangé.

Du côté de son casting, on trouve le fidèle Michael B. Jordan dans un double rôle, celui de frères jumeaux, et l’acteur est encore une fois très bon. Mais plus que lui, « Sinners » met aussi en avant des acteurs moins connus qui sont tout aussi bon, comme Miles Caton, que je découvre, ou encore l’excellente et pas assez reconnue Wunmi Mosaku. Pour le plaisir, on retrouve un Delroy Lindo en vieux Blues Man et un Jack O’Connell assez terrifiant dans la peau du mal absolu.

Bien mieux que le dernier film de son réalisateur, empreint d’une ambiance et d’une âme. Original dans ce qu’il raconte, tout en ayant son côté déjà vu, inattendu et tenu d’un bout à l’autre, cette « … nuit en enfer » façon blues et bayou, est un joli, très joli, morceau de cinéma, qui se pose très facilement dans ce que Ryan Coogler a réalisé de meilleur. Bref, je ne savais pas à quoi m’attendre, et j’en suis ressorti avec un coup de cœur, et au-delà de ça, une BO qui va sacrément tourner cette année !

Note : 16/20

Par Cinéted

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