Titre Original : Inside Out 2
De : Kelsey Mann
Avec les Voix Originales de Amy Poehler, Kensington Tallman, Maya Hawke, Liza Lapira
Année : 2024
Pays : Etats-Unis
Genre : Animation
Résumé :
Fraichement diplômée, Riley est désormais une adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général qui doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût – qui ont longtemps fonctionné avec succès – ne savent pas trop comment réagir lorsqu’Anxiété débarque. Et il semble qu’elle ne soit pas la seule…
Avis :
Kelsey Mann est un nom qui ne dit pas grand-chose comme ça. Diplômé des beaux-arts en 1998, il a très longtemps travaillé comme storyboarder. Ainsi, il commence sa carrière chez Cartoon Network, où il va travailler sur pas mal de séries télé. Mais c’est en 2009 que sa carrière prend une nouvelle tournure lorsqu’il entre chez Pixar. Dès lors, il va travailler sur des films comme « Monstres Academy« , « En Avant« , « Luca« , « Élémentaire » ou prochainement « Elio« . En parallèle, il commence aussi à mettre en scène. En 2013, il réalise « Party Central« , un court dont l’intrigue se passe quelque temps après celle de « Monstres Academy« . Enfin, en 2022, nouveau virage, puisqu’il est annoncé qu’il prendra la relève de Pete Docter, et mettra en scène « Vice-versa 2« , qui sera alors son premier long-métrage.
Le premier « Vice-Versa » fut l’une des plus belles surprises de l’année 2015, et aujourd’hui encore, le film se pose comme une merveille, et passer après Pete Docter, ce n’est pas une chose simple, tant le cinéaste américain est un génie, qui offre régulièrement de petits bijoux au cinéma d’animation. Pour cette suite, Riley arrive dans la difficile période de l’adolescence. Suite logique, prenant son intrigue deux ans après le premier, si l’effet de surprise n’est plus vraiment là, ce « Vice-versa 2 » se pose toutefois comme une excellente suite. Beau, intelligent, drôle et touchant en même temps, Kelsey Mann s’en sort haut la main, offrant un bonbon plein de bonne humeur.
« La période choisie, c’est-à-dire le début de la puberté, est une très bonne idée. »
Riley est aujourd’hui une adolescente qui s’apprête à passer le cap de la puberté, et lorsque ce cap est justement dépassé, au quartier cérébral, c’est un chamboulement qu’aucune émotion n’avait vu venir. Hé oui, alors que Joie, Peur, Tristesse, Colère et Dégoût réussissaient leur mission avec succès, voici que débarquent de nouvelles émotions, et parmi elles, il y a Anxiété…
Véritable succès il y a neuf ans de cela, le premier « Vice-Versa » fut un enchantement, et au-delà de ça, un film d’une grande originalité, aussi bien dans ce qu’il racontait, que dans l’univers qu’il a développé. Neuf ans plus tard, est-ce que les studios Pixar peuvent faire aussi bien ? Et bien la réponse se trouve quelque part entre le oui et le non, car si « Vice-Versa 2 » est un très bon film, il n’égalera pas les émotions du film de Pete Docter.
Pourtant, le scénario est excellent, creusant le bouleversement intérieur qu’apporte la puberté. Et la période choisie, c’est-à-dire le début de la puberté, est une très bonne idée, car ça permet de parler de l’adolescence, ou plutôt de ce moment où l’on passe de l’enfance à l’adolescence. Ce moment quelque peu bordélique, où tout se mélange, et la façon dont est amené cette histoire, au sein du quartier général, est très joliment amenée. De plus, l’aventure qui s’en suit au fin fond de Riley, avec beaucoup de sous-textes et de métaphores, renforce l’intérêt pour l’évolution de cette histoire et de son personnage, bien sûr. Après, comme je disais, l’effet de surprise n’est plus, et parfois même, il peut y avoir des effets de redite, avec des scènes ou des lieux visités qu’on connaît déjà.
« Seule petite ombre au tableau, un manque d’émotions. »
Avec ce nouveau chapitre, c’est aussi avec plaisir qu’on découvre les nouvelles émotions qui viennent activer Riley presque malgré elle, et là encore, c’est un bon choix, avec tout un tas d’émotions qui sont aussi drôles que chouettes à suivre, même si elles peuvent être un chouilla agaçantes. Puis enfin, toujours dans l’écriture, le film s’aventure sur de belles évolutions des émotions, avec une belle morale au final. Seule petite ombre au tableau, un manque d’émotions. Si le film est touchant, si les aventures et les émotions sont touchantes, c’est vrai que ce deuxième opus reste loin des merveilles d’émotions qu’avait pu offrir le premier film. Puis autre petite chose en y pensant, il est aussi dommage que l’histoire ne s’intéresse vraiment qu’à une seule nouvelle émotion, Anxiété, car avec Envie, Ennui, et Embarras, il y avait de quoi faire plus, aussi bien dans l’émotion que dans la drôlerie.
Du côté de sa mise en scène, l’ensemble est très beau, offrant un film qui tient un bel univers qu’on prendre plaisir à voir se développer, puis au-delà de ça, le film est dynamique, plein de fantaisie et de drôlerie. Au final, on sait où l’on met les pieds et le cœur, et l’on s’y sent bien même si c’est peut-être aussi ça le problème, qui fait que ce « Vice-Versa 2 » n’est pas aussi marquant que le premier, car, pas de surprise. Ici, on pourrait presque dire que tout se passe comme cela doit se passer.
Mais bon, au bout du compte, malgré la surprise en moins, et malgré peut-être un côté classique et trop sage, ce « Vice-Versa 2 » qui arrive neuf ans après le premier se pose comme un bon, voire un très bon, film qui sait nous amuser avec cette période si importante qu’est l’adolescence.
Note : 15,5/20
Par Cinéted