avril 24, 2024

Les Mots Bleus

De : Alain Corneau

Avec Sylvie Testud, Sergi Lopez, Cécile Bois, Camille Gauthier

Année : 2004

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Clara a peur des mots. Sa fille, Anna, a peur des autres. Vincent a peur de grandir… Mais il n’aura pas peur de les aimer.

Avis :

Réalisateur Français, Alain Corneau est de ceux qui ont laissé derrière eux une jolie filmographie, peuplée de films qui ne demandent qu’être découverts ou redécouverts. En quarante ans de carrière, il aura fait tourner une très grande partie du cinéma français, et bons nombres de ses films s’inscrivent directement dans notre patrimoine, « Le choix des armes« , « Série noire« , « L’aveu« , « Police Python 357« , « Fort Saganne » ou plus dernièrement « Stupeur et tremblements« .

Dans la dernière partie de sa filmographie, après avoir remarquablement adapté Amélie Nothomb, Alain Corneau revenait, toujours accompagné de Sylvie Testud, avec « Les mots bleus« , un film qui sur le papier tenait un joli synopsis et laissait imaginer un moment plein de tendresse et d’émotions. Oui, alors ça, c’est sur le papier, car à l’écran, c’est tout autre chose. Drame dans bien des sens, « Les mots bleus » est le genre de film typique du cinéma français qui en fait trop. « Les mots bleus« , c’est une caricature du cinéma français, c’est un film qui offre du drame sur du drame et il finit par s’embourber dans une histoire qui plus elle avance, plus elle essaie de se dévoiler et plus elle se fait inintéressante. Bref, c’est une très belle déception.

Clara est une mère célibataire qui essaie comme elle le peut d’élever sa fille seule. Sa fille, Anna, a un problème et aucun médecin n’arrive à comprendre ce que c’est et d’où cela peut venir. Anna, huit ans, ne parle pas. Anna n’est ni sourde, ni muette, simplement elle ne parle pas et plus elle grandit et plus cela devient compliqué car à l’école, elle se fait rejeter par les autres élèves, au point qu’on finit par dire à la maman d’Anna d’inscrire sa fille dans une école spécialisée. Dans cette école, Anna fait la rencontre de Vincent, un professeur au cœur d’or. Ces trois êtres, tous écorchés par la vie, sans le savoir, vont s’aider et peut-être qu’au bout du chemin, une vie meilleure les attend.

Alain Corneau est un grand metteur en scène et j’avoue qu’il suffit que je voie son nom à l’affiche pour avoir d’emblée envie de découvrir ce qu’il a à nous proposer. Plus connu pour ses films noirs, avec « Les mots bleus« , Alain Corneau a voulu se faire plus sensible qu’à l’accoutumée et malheureusement, il se rate totalement.

Si « Les mots bleus » avait un joli pitch de départ, à l’arrivée, le réalisateur nous a offert un long, très long moment de cinéma, qui finit par être totalement inintéressant et rien que cette idée-là, chez Corneau, ça nous fend le cœur. « Les mots bleus« , c’est le parfait mélange entre un scénario qui fait bien trop dans le drame, et une réalisation qui tire en longueur.

Quand on s’arrête sur le scénario des « … mots bleus« , l’idée que tient là Alain Corneau est jolie, mais très vite, le réalisateur nous plonge dans un drame devant lequel on ne ressent étrangement rien du tout. Avec ce film, Alain Corneau pousse à l’extrême tous les sentiments et les rebondissements, ce qui nous donne un film très lourd et surtout un film qui rajoute du drame par-dessus du drame. Là où il y a un joli sujet, Alain Corneau ajoute des personnages agaçants et des clashs pour rien. Là où il y aurait pu avoir de la sensibilité, Alain Corneau pousse le tout dans une déprime profonde, dont le moindre espoir de bonheur ou d’avenir est cassé par le drame sur le drame que rajoute l’intrigue. Et finalement, à force de réactions qu’on ne comprend pas, à force de traits grossis, tirés et poussés, on finit par passer totalement à côté de cette histoire. On n’est pas touché par ces personnages, ou par ces acteurs, qui demeurent bons, mais l’intrigue étant si lourde et si aberrante parfois, que finalement, ni Sylvie Testud, ni Sergi Lopez, ni la petite Camille Gauthier, n’arrivent à nous accrocher.

Ce sentiment d’ennui que l’on ressent devant cette histoire est aussi décuplé par la mise en scène d’Alain Corneau. De ce côté-là aussi, le réalisateur se rate, proposant un film qui traîne en longueur. Aucun sentiment, aucune émotion, pas de poésie, pas de profondeur, pas de sensibilité, Alain Corneau n’arrive jamais à nous faire croire en ses personnages et en son histoire. De plus, et c’est très étonnant, « Les mots bleus » est un film qui visuellement ne dégage pas grand-chose. On est à la limite du téléfilm et ce constat est terriblement étonnant et triste, quand on sait qui est derrière la caméra. Reste alors, seulement, une BO signée du chanteur Christophe, qui décline à merveille toutes les sonorités de ces « … mots bleus« .

Ce cru 2005 pour Alain Corneau est très loin d’être fameux. Long, ennuyant, agaçant, on ne comprend pas ces personnages, et malheureusement, on ne croit pas un instant à cette histoire, qui plus elle avance, plus elle devient ennuyante et surtout, elle tire tellement dans le drame, qu’elle en devient à elle seule une caricature du drame français. Bref, ces « … mots bleus » sont une belle et terrible déception.

Note : 05/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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