septembre 26, 2025

Eisbrecher – Kaltfront°!

Avis :

Si on interroge n’importe quel quidam sur le métal allemand industriel (oui, tant qu’à faire, autant aller dans une niche bien précise), le premier nom qui sort est forcément Rammstein. Il faut dire que la bande à Till Lindemann a marqué au fer rouge le monde du Métal avec un son caractéristique et un univers très puissant. Et cela sans compter des shows pyrotechniques impressionnants. Bien évidemment, le groupe a fait des émules, comme par exemple Eisbrecher qui, malgré sa musique qui rappelle celle de Rammstein (jusqu’à la voix du chanteur) n’a jamais vraiment eu le même impact. Constamment dans l’ombre du géant teuton, Eisbrecher, c’est pourtant plus de vingt ans d’existence et un dixième album qui voit le jour en 2025, avec pour titre Kaltfront°!. Et on peut aisément dire que l’album tient la route, même s’il souffre toujours de la comparaison avec son homologue.

La première chose qui frappe avec ce skeud, c’est qu’il contient tout de même quinze pistes, chose rare de nos jours, où les groupes préfèrent faire peu de titres pour mieux marquer son auditoire. Cependant, il faut tout de même retirer une introduction (Minus 90 Grad) et une outro (Auf Kalt) qui ne sont là que pour appuyer une ambiance glaciale en lien avec la pochette. Restant tout le temps dans le carcan des trois minutes, le groupe propose donc treize morceaux plutôt réussis, et qui couvrent un large spectre du métal industriel allemand. Ainsi, le premier vrai titre est Everything is Wunderbar, et on reste sur du très classique. Les ajouts électro sont plutôt bien vus, l’atmosphère est digne du groupe de Till Lindemann, et on ne sent jamais poindre l’ennui, sinon un refrain qui manque peut-être d’allant et de nervosité.

Cela sera contrebalancé avec Kaltfront et sa bonne rythmique qui donne une furieuse envie de headbanger dans tous les sens. Certes, c’est moins « puissant » qu’un Rammstein, c’est moins épais et rond dans les arrangements, mais on retrouve tous les éléments gagnants du Métal industriel. Cela sera confirmé avec Auf Die Zunge, un titre qui envoie la sauce, avec la présence de Schattenmann, groupe peu connu de Dance Métal allemand. Le résultat est vraiment poignant, et le titre est là pour faire bouger les fosses. Et en prime, on aura même droit à un petit solo qui fait plaisir. En abordant Waffen Waffen Waffen, on va plonger dans un univers incongru, celui du farwest, mais desservi avec une langue allemande qui s’avère étonnante. Le titre envoie du lourd, et le refrain est d’une redoutable efficacité. Puis Dein Herz va enclencher des riffs surpuissants pour mieux nous percuter.

Il est dommage que le refrain soit moins impactant que le reste, faisant de ce morceau un bon moment, mais pas aussi plein que le reste. Heureusement, Zeitgeist avec Joachim Witt, chanteur de rock allemand de 76 ans, revient à quelque chose de plus fort, à la fois drôle dans ses onomatopées, mais qui détient une vraie énergie communicative. Das Neue Normal revient à quelque chose de plus lourd et de plus simple, sans ajout électro trop prégnant, pour renouer avec un titre que ne reniera pas Rammstein. Le titre est bon, et le refrain empoigne les riffs avec une grande nervosité. Puis Die Hoffnung Stirbt Zuletzt, avec la chanteuse Sotiria, viendra adoucir l’ensemble, avec un morceau plus Pop, mais qui fonctionne parfaitement au sein de l’album, gardant un côté Indus qui est vraiment appréciable. Ce sera quasiment la même chose pour Einzelgänger.

Si on retrouve un refrain et une rythmique très métal, certains passages tissent du liant avec le titre plus Pop précédent. Les allemands ne laissent rien au hasard, et arrivent à fournir un travail cohérent. Jusqu’à Toi Toi Toi, qui débute avec une voix de robot pour ensuite laisser parler la poudre avec un riff surpuissant. Le retour à l’indus vient avec les couplets, dont la voix transformée, un peu robotique, permet de jouer avec les textures. Puis la surprise viendra avec la reprise Tränen Lügen Nicht, une ballade en allemand à laquelle il faudra s’accrocher. Heureusement, Satt vient remettre les pendules à l’heure, avec une ambiance plus mortifère qui vire au festif macabre rapidement. Enfin, Festung der Einsamkeit revient à quelque chose de plus construit, de plus « sérieux », et c’est une conclusion impeccable, qui donne envie de s’y remettre.

Au final, Kaltfront°!, le dernier album de Eisbrecher, est une bien belle surprise qui, si elle va souffrir de la sempiternelle comparaison avec Rammstein, réserve son petit lot de surprises, et cette envie de venir nous percuter à chaque fois. Mélange assidu d’électro, de métal et parfois de Pop, le groupe allemand a trouvé un juste équilibre qui donne une furieuse envie de headbanger et de bouger dans tous les sens. Bref, si on peut lui reprocher un manque d’épaisseur par moments, on reste sur de l’excellent Metal industriel de qualité allemande.

  • Minus 90 Grad
  • Everything is Wunderbar
  • Kaltfront
  • Auf Die Zunge feat Schattenmann
  • Waffen Waffen Waffen
  • Dein Herz
  • Zeitgeist feat Joachim Witt
  • Das Neue Normal
  • Die Hoffnung Stirbt Zuletzt feat Sotiria
  • Einzelgänger
  • Toi Toi Toi
  • Tränen Lügen Nicht
  • Satt
  • Festung der Einsamkeit
  • Auf Kalt

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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