octobre 15, 2025

Spiritbox – Tsunami Sea

Avis :

Rares sont les groupes à cartonner dès leur premier album. En règle générale, même dans un genre de niche comme le métal (et même si ça devient de plus en plus mainstream), il faut faire ses preuves, et donc fournir du grain à moudre à travers plusieurs efforts studios. Ce n’est pas le cas de Spiritbox qui va marquer les esprits dès son premier skeud, Eternal Blue. Mais si l’on gratte un peu, on va vite s’apercevoir que les membres du groupe ne sont pas des novices, tout du moins la chanteuse, Courtney LaPlante, et son mari, Mike Stringer, qui est accessoirement le guitariste de la formation. En effet, ils ont fait parler d’eux avec un autre groupe, Iwrestledabearonce, du Mathcore un peu débile, mais qui a permis aux deux de se rencontrer, de tomber amoureux et de quitter ledit groupe pour trouver plus de créativité.

C’est donc ainsi que né le projet Spiritbox, piochant dans le Metalcore, tout en lui apportant des éléments plus modernes, et permettant à la chanteuse de montrer l’étendue de son talent. Fort d’une communication active sur les réseaux sociaux, une pléthore de clips et des featurings qui font plaisir, le groupe canadien va rapidement attirer les oreilles du monde entier, jusqu’à faire les premières parties de Ghost. De ce fait, après un tel succès, le second album était très attendu, et c’est avec Tsunami Sea que la formation déboule, après nous avoir vendu trois titres relativement différents. Mais maintenant que la bête est disponible, et qu’elle est encensée par la presse spécialisée, qu’en est-il vraiment ? Spiritbox confirme-t-il son succès ? Ou sombrons-nous dans un mélo vaguement virulent qui n’arrive pas à trouver l’équilibre entre densité, violence et mélancolie ?

D’un point de vue global, l’album est pensé comme une descente sombre, avec des titres violents et noirs, où l’on va percevoir un brin de lumière sur son final. Les canadiens délivrent un bon storytelling, avec un songwriting savamment orchestré pour nous tenir accrochés pendant les quarante-trois minutes que dure le show. Le démarrage est bien percutant avec Fata Morgana, qui utilise tous les atours du Metalcore pour nous faire rentrer dans l’ambiance. Les riffs sont rugueux, l’ambiance est lourde, mais elle est contrebalancée par un refrain en chant clair qui permet à Courtney LaPlante de jouer avec les textures vocales. C’est bien, mais on reste dans un titre assez conventionnel. En abordant Black Rainbow, les choses sérieuses commencent, avec un démarrage qui fait très Métal Indus, avant de balancer une lourdeur phénoménale. Le morceau est là pour faire bouger dans les fosses, et c’est très réussi.

Après cet uppercut d’une rare violence, on se retrouve avec Perfect Soul, l’un des titres vendeurs de l’album. Ici, on se retrouve avec quasiment que du chant clair, mais l’atmosphère dégagée est très appréciable, et on est balancé entre douceur et riffs vigoureux qui nous rappellent de façon incessante que l’on n’est pas là pour faire dans la tendresse. Keep Sweet va encore aller plus loin dans les mélanges des genres, avec notamment une introduction qui ferait presque musique urbaine. Bien évidemment, cela s’arrête assez vite lorsque déboule les premiers riffs, puis malgré le chant clair, on va avoir de gros passages bien virulents en chant crié. Soft Spine va revenir à quelque chose de plus bruyant et de plus percutant, n’ayant aucun chant clair, et balançant un riff d’une rare violence. Le résultat est impressionnant de densité et de maîtrise.

Tsunami Sea apporte quelques éléments électro pour épaissir sa production, et cela est plutôt malin, pour un morceau assez calme, et qui possède un refrain ultra entêtant. A Haven With Two Faces sera un peu la synthèse de tout ce que représente Spiritbox. On a droit à un passage en chant clair plutôt mélancolique, puis on retrouvera un gros break qui nous amènera doucement vers quelque chose de plus rageux, en growl. Il en résulte l’un des morceaux les plus complets et complexes de l’album, mais qui est vraiment très réussi. Car oui, les canadiens apportent aussi quelques éléments progressifs qui sont bienvenus. No Loss, No Love viendra nous mettre un gros coup de boule dans la tronche en mode Jinjer, pour ensuite calmer les choses avec Crystal Roses, le titre le plus calme, qui annonce deux derniers morceaux ultra mélancoliques et réussis avec Ride the Wave et Deep End.

Au final, Tsunami Sea, le second album de Spiritbox, est une superbe réussite, qui confirme bien tout le bien que l’on pense de ce groupe. Les canadiens offrent un Metalcore différent, ils n’hésitent pas à casser les codes pour fournir quelque chose de nouveau, et qui a pourtant du sens. Le glow up vocal de Courtney LaPlante est impressionnant, la maîtrise technique est totale, et on se retrouve avec des moments aussi rugueux que touchants. Bref, une belle galette qui risque fort de truster les tops de fin d’année.

  • Fata Morgana
  • Black Rainbow
  • Perfect Soul
  • Keep Sweet
  • Soft Spine
  • Tsunami Sea
  • A Haven With Two Faces
  • No Loss, No Love
  • Crystal Roses
  • Ride the Wave
  • Deep end

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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