novembre 4, 2024

Bullet for my Valentine – Gravity

Avis :

Fondé en 1998, il n’aura pas fallu longtemps à Bullet for my Valentine pour se faire connaître du grand public. En effet, après des EP relativement remarqués, le groupe sort son premier album en 2005, The Poison, et c’est un succès fulgurant qui les attend. Considéré comme les nouveaux Metallica, le groupe confirme tout le bien que l’on pensait d’eux par la suite avec les excellents Scream Aim Fire et Fever. Le groupe fait les gros titres dans le domaine du métal, il intéresse aussi bien pour son côté violent que pour son côté un peu poseur qui plaira aux filles et on imaginait un avenir radieux pour ce groupe. Sauf que par moments, faire la même chose est usant et c’est un peu ce qui est arrivé à Matt Tuck, frontman du groupe, qui sort alors en 2013 Temper Temper et c’est la douche froide. Le groupe veut amorcer un virage et propose un album différent, où les solos de grattes se font rares et les sonorités sont plus pop. Les fans furent déçus et le groupe retourna un temps à son Heavy/Thrash avec l’excellent Venom en 2015. Sauf que visiblement, cela ne satisfaisait pas Matt Tuck, qui surprend tout le monde avec Gravity, un album qui ressemble bizarrement à du Linkin Park, un mélange de Métal et de Pop assez étrange, qui fonctionne par moments, mais qui ne montre pas toutes les capacités du groupe, se voulant certainement plus incisif, mais aussi plus mercantile.

Le skeud commence de façon assez inhabituelle pour un groupe tel que Bullet for my Valentine. Un petit son électro, quelques notes de guitare assez timides, une voix suave, le groupe semble parti pour commencer doucement avant de lâcher un peu plus les riffs et de proposer un refrain un peu plus teigneux. Du moins, beaucoup moins que ce qu’on a eu l’habitude avec le groupe, qui semble rester sur quelque chose de simple d’un point de vue structurel et qui n’a pas envie de faire des solos ou de perdre les auditeurs dans des sonorités complexes. On aura bien droit à un pont avec un chant crié de quelques secondes et des riffs lourdingues avec une couche plus aérienne pour apporter un peu de légèreté, mais c’est bien tout et on a vraiment l’impression d’écouter du métal des années 2000, un peu à la façon de Linkin Park. Et la comparaison ne va pas s’arrêter là, puisque certains morceaux sont très proches du groupe de feu Chester Bennington, comme Coma qui rappelle immédiatement Crawling par ces petites notes en introduction. Bullet for my Valentine se rapproche aussi dangereusement de ce que peut proposer un Bring me the Horizon ou encore un Asking Alexandria avec des titres comme Under Again ou encore Piece of Me. Alors on pourrait croire à du plagiat ou, moins grave, à une volonté de sortir de sa zone de confort, malheureusement, cela s’apparente presque plus à de la fainéantise.

En effet, certains morceaux de l’album sont absolument imbuvables, à l’image de The Very Last Time, un titre polémique à la sortie de l’album, car il est mou, presque tout en électro et qu’il n’innove quasiment rien. Il s’agit-là du titre le plus pénible de l’album, mou, mièvre et sans aucun intérêt, à l’image de Breathe Underwater qui clôture l’album de la pire des façons, ne montrant aucun aspect de ce que peut être Bullet for my Valentine. Alors bien évidemment, avec ces quelques lignes, on pourrait croire que cet album est une purge et que le groupe, de la pochette jusqu’à ses sons, se tire une balle dans le pied, mais heureusement, certains morceaux rehausse un peu le niveau. A titre d’exemple, Don’t Need You est un titre pêchu, nerveux et qui envoie du lourd au niveau des riffs. Même si les solos sont absents, ça reste un titre efficace, direct et qui ne fait pas intervenir une musicalité par couches, avec des ajouts superficiels inutiles. On peut aussi évoquer le très efficace Letting you Go qui joue beaucoup sur son refrain hyper catchy ou encore Piece of Me et ses guitares bien rapides et hargneuses. Cependant, il manque vraiment quelque chose à cet album pour le rendre intéressant. Les paroles sont vaines, reprenant des évènements marquants de la vie de Matt Tuck, mais tout cela reste très superficiel et sans grand intérêt pour le public. Je veux dire, on s’en bat un peu les noix de ses histoires d’amour tristes, et surtout, on comble le vide par des « lalala » ou des « hohoho » et ça, c’est relativement insupportable…

Au final, Gravity, le dernier album en date de Bullet for my Valentine, laisse plus un sentiment décevant qu’une bonne surprise. Voulant proposer autre chose que du Heavy teinté de Thrash, le groupe propose un album de Métalcore teinté de Pop et de refrains entrainants pour un résultat déroutant, parfois efficace et parfois complètement à côté de la plaque. Il faudra donc attendre le prochain album pour savoir si le groupe entame une nouvelle métamorphose ou si Gravity n’était qu’une errance passagère.

  1. Leap of Faith
  2. Over It
  3. Letting You Go
  4. Not Dead Yet
  5. The Very Last Time
  6. Piece of Me
  7. Under Again
  8. Gravity
  9. Coma
  10. Don’t Need You
  11. Breathe Underwater

Note : 09/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Len0qLhmhL0[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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