
Titre Original : The Thicket
De : Elliott Lester
Avec Peter Dinklage, Levon Hawke, Juliette Lewis, Esme Creed-Miles
Année : 2025
Pays : Canada
Genre : Western
Résumé :
Texas, début du XXème siècle. Chasseur de primes et tireur d’exception, Reginald Jones est recruté par le jeune Jack afin de sauver sa sœur kidnappée par l’impitoyable tueur « Bill l’égorgé » et son gang. Avec l’aide d’un ancien esclave et d’une prostituée, ils partent à leur poursuite. Une longue traque à travers le Texas qui les mènera jusqu’au Big Thicket, une forêt maudite redoutée de tous…
Avis :
Britannique qui a fait ses armes de cinéaste aux Etats-Unis, Elliott Lester s’est tout d’abord illustré dans la publicité et dans le clip vidéo. Après avoir pas mal de temps bourlingué, en 2006, il signe deux clips pour le groupe Thirty Second to Mars, dont l’un d’eux sera primé aux MTV Awards. À partir de là, on peut dire que tout se précipite pour le jeune réalisateur qui signe son premier film la même année. Puis, il enchaîne les tournages, « Blitz« , « Nightingale« , « Chop Shop« , « Sleepwalker » et « Aftermath« . Si Elliott Lester n’a jamais cherché à faire des chefs-d’œuvre, avec cette filmographie, il se pose comme un bel artisan du cinéma.

Pour son septième film, Elliott Lester change de genre et s’essaie au western, et l’on peut aisément dire que c’est réussi. Posant son intrigue à une époque assez peu explorée par le cinéma, c’est-à-dire le néo western, « Du sang dans la neige » tient une intrigue des plus simples, mais force est de constater que ça fonctionne bien. Traque d’une heure quarante-cinq, « Du sang dans la neige » est un bon petit film qui sait nous tenir accroché jusqu’à son générique de fin, alors même que l’on ne va pas se mentir, son final, on le voit arriver bien avant qu’il ne se produise… Comme quoi.
« Ce qui va surprendre, c’est l’époque choisie par Elliott Lester«
Jack, la vingtaine, part de chez lui avec sa jeune sœur et son grand-père. Ensemble, ils vont chez leur tante, car leurs parents sont morts de la variole. Mais rien ne va se passer comme prévu, et le petit convoi va se faire attaquer par Bill, une tueuse très recherchée. Laissé pour mort, Jack se réveille et il n’a qu’une idée en tête, retrouver sa jeune sœur qui a été enlevée par la tueuse.
Seul western de cette édition 2024 du festival de Deauville, « Du sang dans la neige » est un film qui peut surprendre, autant qu’il se fait aussi assez simple dans son intrigue, puisqu’il s’agit d’une traque à travers l’état du Texas au tout début du XXe siècle.
Ce qui va surprendre, c’est l’époque choisie par Elliott Lester, le tout début du XXe siècle, ce qui donnera un western où l’on va y trouver parfois des véhicules motorisés. Après, pour son intrigue en elle-même, comme je le disais, c’est très simple. Une jeune femme s’est faite kidnappée par une folle furieuse et son gang, et un jeune homme, ici son frère, se lance à leur poursuite, et évidemment, en chemin, il va emmener avec lui tout un tas de personnages auxquels on va s’accrocher.
« certains des rebondissements sont bien vus »
Elliott Lester sait alors bien fournir cette traque pour pas que l’on s’y ennuie. Mieux encore, certains des rebondissements sont bien vus, même s’il faudra aussi dire qu’à force de vouloir intégrer à la petite bande des personnages, l’intrigue parfois s’éparpille. Là, on pense à l’arrivée de Sue, personnage au demeurant sympathique, mais un peu trop, car avec elle, le film s’ouvre sur autre chose. Une ficelle qu’il va d’ailleurs abandonner en cours de route.
Puis ce qui est surprenant aussi, et qui démontre bien le talent de son metteur en scène, c’est le fait que son intrigue arrive à nous tenir, alors qu’elle a un côté déjà vu au bout du compte, et un final que l’on voit arriver. Si on peut regretter dans un sens un manque d’originalité, dans un autre sens, on restera quand même accroché d’un bout à l’autre. Et mieux encore, alors que certaines disparitions sont évidentes, lorsqu’elles se produisent, elles touchent, voire même elles agacent, parce que l’on aurait bien voulu qu’un tel ou un tel s’en sorte.
« »Du sang dans la neige » est un thriller sombre et assez violent »
Côté mise en scène, « Du sang dans la neige » est un thriller sombre et assez violent, qui offre ce que l’on est venu chercher, c’est-à-dire une traque, des gungfights et des interrogatoires musclés. Mais ce que l’on n’avait pas vu venir, c’est Juliette Lewis en psychopathe de service, qui se fait terriblement étrange, car le scénario pose comme ça quelques éléments de culture indienne, et plus loin même, le kidnapping de la jeune fille peut poser la question d’un sacrifice dans le futur, ou quelque chose qui s’en approche. Mais bon, revenons à la mise en scène, qui en plus de nous offrir un film qui a son cachet, et un bon rythme, il se pose aussi comme un joli dépaysement, Elliott Lester profitant des décors naturels et immenses qui l’entoure pour un joli dépaysement, pour ne pas dire, un joli (mais tendu) voyage.
Dans son casting, « Du sang dans la neige » est très bien tenu, et si Juliette Lewis pourrait voler une grosse partie de l’écran lorsqu’elle est là, il ne faudra pas compter que sur elle, ou Peter Dinklage, car « Du sang dans la neige« , c’est aussi Levon Hawke et Esme Creed-Miles, qui incarnent ce frère et cette sœur qui cherchent à se retrouver.

Avec son histoire de kidnapping et de traque à travers le Texas, Elliott Lester livre un néo-western simple, c’est vrai, mais très efficace, et qui sait nous tenir d’un bout à l’autre. Si le film ne marquera pas autant que d’autres westerns sortis ces dernières années, sur l’instant, on passe un bon moment et il se sera toujours l’occasion de le redécouvrir d’ici quelques années. À voir donc.
Note : 14/20
Par Cinéted