
Avis :
Il y a de plus en plus de groupes de métal qui s’engagent pour l’écologie, et qui font des titres, ou des actions, en lien avec cela. Parmi les groupes les plus cultes, il y a Gojira, mais d’autres formations ont toujours eu à cœur de mettre en avant les problèmes climatiques de notre planète, et le fait que l’on ne fasse rien pour arrêter ce dérèglement. Histoire d’aller encore plus loin, voici que déboule Savage Lands, qui n’est pas vraiment un groupe, mais une ONG portée par l’activiste musicien Sylvain Demercastel, et le batteur de Megadeth, Dirk Verbeuren. Les deux hommes luttent activement contre la déforestation au Costa Rica, et pour soulever des fonds, ils ont décidé de sortir un album, avec l’aide du label Seaon of Mist, mais aussi avec une pléthore d’invités sur les dix morceaux qui composent ce premier skeud.
En tant que membres permanents, on peut compter sur le chanteur Poun et le bassiste Etienne Treton de Black Bomb A, ainsi que sur le batteur Florian Pons de Locomuerte, Dirk Verbeuren n’étant que coordinateur du projet. Autour d’eux, on retrouve de nombreux invités de marque comme Andreas Kisser de Sepultura, Alissa White-Gluz de Arch Enemy, ou encore des groupes comme Akiavel, Tagada Jones, Sidilarsen et même des membres de chez Heilung. Bref, un joli panel qui donne l’eau à la bouche pour un style qui oscille entre Heavy, Alternatif et quelques saillies Punks. Mais on peut aligner un casting de rêve sans pour autant réussir son pari (comme au cinéma), et il faut bien avouer que si l’intention est louable et importante, le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances, avec un album décousu et un manque flagrant de musicalité dans certains titres.
Le skeud débute avec Black Rock Heart, qui compte des membres de Heilung pour accompagner tout cela. Le titre est très sympathique, il bénéficie du chant si caractéristique de Poun, aussi bien quand il « crie » que lorsqu’il utilise son chant clair, et globalement, c’est assez bon. Sauf au niveau du riff. Franchement, c’est très basique, il y a peu de changement de rythme, et globalement, on s’y ennuie un petit peu. Et le refrain n’est pas assez marquant. Ruling Queen sera un peu mieux. Certes, on n’est pas sur de la nouveauté, mais la présence d’Alissa White-Gluz suffit à apporter un petit truc en plus. Les riffs sont plus nerveux, plus impactants, et l’ambiance se fait aussi plus sombre que le titre précédent. Mais encore une fois, certains passages étonnent par leur mollesse et ne rentrent pas vraiment dans la rythmique du titre.

Avec The Last Howl, les choses s’améliorent grandement. Il faut dire que Andreas Kisser intervient dans le morceau, tout comme John Tardy de chez Obituary. De ce fait, le morceau est plus percutant, plus puissant, et détient une mélodie qui reste bien en tête. Et puis, c’est un titre pour alerter sur la disparition du singe hurleur au Costa Rica, donc un message ultra important. No Remedy va surprendre, car il change complètement de registre. Ici, on entre dans un style plus alternatif, plus mainstream, et le morceau se fait moins violent sur les riffs. Il reste un moment sympathique, mais auquel il manque tout de même de bonnes saillies. D’ailleurs, sur certains passages, on a l’impression d’entendre du Placebo, ce qui n’est pas désagréable, mais marque une grosse différence avec les titres précédents. Puis Out of Breath, avec Lord of the Lost, déboule.
Ici, on renoue avec une certaine virulence, mais il y a encore des passages qui manquent de liant avec le reste. Le refrain est très en rupture avec le reste du morceau, et cela peut être dérangeant. Better Man revient à quelque chose de plus simple, et de plus doux sur les couplets, malgré de gros riffs puissants. Le morceau n’est pas désagréable, mais il reste anecdotique. Puis Never Be Up va aller vers quelque chose de plus punk, voire Rock n’Roll, où Poun se laisse aller avec sa voix de tête. Mais le titre le plus intéressant (et finalement le plus bordélique) est Army of the Trees, ou la grande réunion de quasiment tous les groupes français possibles. Le résultat est vraiment bon, même si cette grande messe part dans tous les sens, entre growl, aspect punk et refrain qui manque légèrement d’impact.
Au final, Army of the Trees, le premier album de l’ONG Savage Lands, est plus que jamais important, et mérite absolument tous les soutiens du monde. Le réchauffement climatique, la déforestation, l’extinction de masse de notre écosystème, tout cela est extrêmement important, et construire un groupe afin de sensibiliser et d’apporter un tout petit peu de soutien à ces actions est plus que jamais une bonne action. Et en ce sens, il est presque difficile de dire du mal de ce skeud. Mais force est de constater qu’il lui manque plein d’éléments essentiels pour être bien, et que l’ensemble ressemble à un gros fourre-tout fait un peu à la va-vite…
- 01. Black Rock Heart
- 02. Ruling Queen
- 03. The Last Howl
- 04. No Remedy
- 05. Out of Breath
- 06. Better Man
- 07. Never Be Up
- 08. Army of the Trees
- 09. Visions of Life
- 10. Addicted
Note : 12/20
Par AqME