novembre 14, 2024

Skillet – Unleashed

Avis :

Il y a des groupes de métal/rock qui marchent du tonnerre aux Etats-Unis, mais qui, en France, galèrent quelque peu à trouver un public. Skillet fait partie de ces rares groupes à connaître une immense notoriété outre-Atlantique (avec par exemple plus de deux millions d’abonnés sur Youtube), mais à ne pas avoir de retentissement chez nous. Pourtant, quand on jette un œil sur leur carrière et une oreille sur ce qu’ils ont fait auparavant, tous les éléments étaient présents pour fournir l’un des groupes phares pour les midinettes dépressives à tendance émo. Oscillant constamment entre un rock nerveux et des mélanges électro ou des ballades niaises au possible, avec si possible un petit écho religieux, le groupe de John Cooper avait tous les ingrédients pour devenir une sorte de Linkin Park béni oui-oui. Mais le destin en a décidé autrement et si Skillet remplit les salles à l’étranger, chez nous, ce n’est pas vraiment le cas. Mais revenons-en à nos moutons et surtout à Unleashed qui est le dixième album de la formation et qui a connu un certain écho chez nos amis américains, puisque l’album s’est fortement vendu, qu’il s’est retrouvé dans pas mal de top en 2016 et qu’un morceau fait même partie d’un film dans sa bande-originale. Il n’en fallait pas plus pour que l’on jette une oreille à cet effort et malheureusement, c’est à l’image de ce que le groupe propose depuis quelque temps, un objet bien formaté, sans surprise et qui manque de hargne.

Le skeud s’ouvre pourtant de la plus belle des manières avec Feel Invincible, qui fut choisi en premier pour vendre l’album. Malgré un couplet en autotune détestable et un aspect très pop, l’introduction et le refrain font le job et montrent que Skillet en a sous la pédale et peut fournir du nerveux, proche d’un gros métal puissant. Bien évidemment, le groupe préfère l’argent facile à une énergie surpuissante et livre un refrain catchy qui fonctionne malgré tout et il ne faut pas trop en demander plus au groupe. Derrière, il enchaine avec Back From the Dead, qui s’avère là aussi relativement efficace. Moins dense que le premier titre, le morceau est par contre plus dynamique, plus franc, et même si la structure reste la même que précédemment, on fait face à quelque chose d’efficace et qui donne envie de bouger. On regrettera simplement le manque de finesse dans les compos et cette impression d’éviter à tout prix le solo pour en pas perdre l’aspect mercantile et radiophonique. D’autres titres viendront marquer les esprits avec de la nervosité comme par exemple Out of Hell qui est le titre le plus virulent de l’album et qui lorgne grandement du côté de Five Finger Death Punch, jusqu’à caler un solo de gratte que ne reniera pas le groupe de Ivan L. Moody. Dans une moindre mesure, on peut également citer Burn it Down ou encore Undefeated, qui restent dans le domaine du sympathique.

Mais le groupe va vite s’enliser dans un mid-tempo dégueulasse et des morceaux qui oscillent constamment entre le moyen et le très mauvais. Voulant toujours apporter son lot de mièvrerie avec des ballades libidineuses, le groupe propose alors Stars, qui servira au film Le Chemin du Pardon avec Sam Worthington. Mou du genou, avec un son électro basique et déjà entendu mille fois, la groupe se fourvoie complètement dans un titre sans intérêt et qui ne met même pas en valeur la voix du chanteur qui se contente du minimum syndical. On peut aussi évoquer le très mauvais Lions, un morceau qui se veut fédérateur et tout doux, mais qui est plutôt insupportable, commercial au possible et sans aucun intérêt musical. C’est bien simple, on flirte avec le mauvais goût et la pop acidulé que l’on retrouve à toutes les sauces. C’est mauvais, et tout simplement inacceptable au sein d’un album de groupe qui se veut rock, voire métal. Et parmi les autres trucs pénibles, on peut citer Watching for Comets, une ballade d’amour molle et qui finit d’enterrer l’auditeur, complètement repu de sucrerie jusqu’à la fin de sa vie. Et encore, on n’a pas parlé de Famous et son faux rythme indécent ou encore de Saviors of the World et son rock électro tout pété. Bref, avec cet album, on garde constamment le mauvais en tête et c’est bien dommage car il n’y a pas que ça au sein de cet effort. Cependant, c’est incompréhensible que cet album soit parmi les plus belles surprises de 2016.

Au final, Unleashed, le dernier album en date de Skillet, est une petite déception de la part d’un groupe que l’on n’attend pas vraiment au tournant. Servant inlassablement un rock fast-food sans réelle saveur, le groupe s’enlise dans des ballades détestables et des mélanges électro plutôt douteux ne mettant jamais leur talent en avant. Et là où l’on sent la vraie frustration des artistes provient du dernier titre, à la toute fin, où l’on obtient quelques secondes instrumentales du plus bel effet, prouvant alors que le groupe est capable de jolies choses jamais exploitées.

  • Feel Invincible
  • Back From the Dead
  • Stars
  • I Want to Live
  • Undefeated
  • Famous
  • Lions
  • Out of Hell
  • Burn it Down
  • Watching fo Comets
  • Saviors of the World
  • The Resistance

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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