mai 13, 2024

The Night Flight Orchestra – Aeromantic

Avis :

De nombreux musiciens et chanteurs de groupes décident parfois de faire des side-projects, c’est-à-dire des projets plus ou moins personnels qui peuvent prendre la forme d’une carrière solo ou carrément d’un autre groupe abordant un autre style. C’est le cas de The Night Flight Orchestra. Jouant dans un registre entre le Hard Rock FM et l’AOR, il est pourtant le projet singulier du chanteur de Soilwork et du bassiste de Arch Enemy, deux groupes suédois de Death Métal. Forcément, on ne s’attend pas à ce que les deux bonhommes fassent un genre assez doux, et pourtant, depuis 2007, et 2012 avec leur premier album, The Night Flight Orchestra continue d’exister et de produire des albums de façon plus ou moins régulière. En 2020, les suédois proposent Aeromantic, leur cinquième album, et malgré quelques facilités, l’effort est plaisant et contient même quelques morceaux nerveux.

Car c’est l’un des principaux problèmes de l’AOR, de produire des titres sirupeux autour d’histoires d’amour quelconques, et on peut vite se lasser, surtout quand le clavier prend le dessus. Et même si ici, on a des chansons d’amour et beaucoup de nappes de clavier, on reste dans un registre très Rock, que l’on doit à la voix de Bjorn Strip, mais aussi aux jeux de guitares et de basses. Le premier morceau pose l’ambiance, avec son envie de parler d’hôtesses de l’air et d’histoires de cœur dans des avions. Servants of the Air annonce donc la couleur avec un clavier d’entrée de jeu, mais qui va un peu s’atténuer pour laisser la place aux guitares et à un jeu assez rapide. La batterie ne sera pas en reste et impose une rythmique dense et fluide. En gros, c’est du Hard FM mais avec une bonne gorgée de Red Bull.

Tout en épousant un autre style que le Death, les suédois arrivent à trouver un juste équilibre entre vitesse et mélodie, ne sombrant que rarement dans le mièvre. Divinyls pourrait nous faire croire en quelque chose de simpliste et niais, mais c’est tout le contraire qui se passe. La mélodie s’encre rapidement en nous, et on va se surprendre à hocher la tête en rythme au bout d’une seule écoute. Si on ressent une grosse vibe 80’s, le morceau à l’intelligence de fournir quelques éléments plus modernes, avec notamment un excellent refrain. If Tonight is Our Only Chance pousse les potards encore plus loin, mais le titre se sauve grâce à un refrain ultra efficace qui reste immédiatement dans nos têtes. On aurait aimé plus de poigne dans les couplets, mais on a vraiment la sensation d’écouter un titre des années 80, comme un vieux vinyle sorti d’un grenier poussiéreux.

Ce côté « revival » est assez grisant, et on retrouvera cela avec This Boy’s Last Summer et son aspect lumineux. Les riffs légers de gratte donnent une excellente sensation, et il sera difficile de ne pas bouger son popotin sur ce morceau. Il est dommage que Curves, qui reste dans une ambiance chaude, n’arrive pas à maintenir une rythmique plus dansante. Le titre est plus lent, lorgnant presque sur le Reggae, mais malgré la superbe voix du chanteur, on reste dans sur un morceau timide et où la sauce ne prend pas vraiment. Heureusement, Transmissions, et son aspect électro 70/80, viendra nous réveiller. Assez long, le titre ne suscite pourtant aucun ennui et délivre une montée crescendo dans les émotions. On se régalera d’ailleurs de la batterie électrique, qui scande un rythme qui ne cesse jamais. Bref, il s’agit d’un très bon morceau.

Avec Aeromantic, le groupe continue son excellent travail de modernisation du genre, notamment grâce à un excellent boulot de la guitare, et d’un joli solo. Même le refrain est dingue, restant un long moment en tête, avec en prime une pointe de français dans le texte. Golden Swansdown laisse croire, en son début, à un titre un peu gnangnan, mais il n’en sera rien, et grâce à son chanteur, le morceau sera vraiment touchant et réussi. Taurus, malgré sa nervosité, passera un peu au travers, la faute à un quelque chose de trop calibré pour vraiment marquer. Heureusement, les trois derniers titres seront de belles réussites, à l’image de Carmencita Seven, doucement Heavy dans les guitares, Sister Mercurial et son énergie débordante, ou encore Dead of Winter et sa conclusion qui donne tout simplement envie d’y retourner une nouvelle fois. Bref, un excellent trio de clôture.

Au final, Aeromantic, le cinquième album de The Night Flight Orchestra, est plutôt une bonne surprise. Même si on ne doutait pas de la qualité technique des différents membres du groupe, les deux meneurs ont réussi à trouver un bon équilibre pour ne pas sombrer dans un truc cucul la praline, ou à un revival inutile. On retrouve même quelques élans nerveux, ce qui permet de varier les plaisirs et de démontrer que l’AOR n’est peut-être pas aussi ringard qu’on veut bien le croire. Bref, un album plaisant, pas forcément réussi à 100%, mais qui reste fortement conseillable.

  • Servants of the Air
  • Divinyls
  • If Tonight is Our Only Chance
  • This Boy’s Last Summer
  • Curves
  • Transmissions
  • Aeromantic
  • Golden Swansdown
  • Taurus
  • Carmencita Seven
  • Sister Mercurial
  • Dead of Winter

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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