décembre 9, 2024

Le Chacal – Injustement Mal Aimé

Titre Original : The Jackal

De : Michael Caton-Jones

Avec Bruce Willis, Richard Gere, Sidney Poitier, Diane Venora

Année : 1997

Pays : Etats-Unis, Angleterre, Allemagne, Japon

Genre : Thriller

Résumé :

Le FBI est sur les dents. Un tueur implacable a été engagé par une mystérieuse organisation pour supprimer l’une des plus importantes personnalités politiques des Etats-Unis. Surnommé le Chacal, cet homme reste insaisissable, changeant constamment d’identité. Carter Preston, directeur adjoint du FBI, affronte la plus difficile mission de sa carrière. Pour la circonstance, il fait équipe avec Valentina Koslova, major des services de renseignement russes. Ils demandent à Declan Mulqueen, un familier de l’espionnage et du terrorisme ayant côtoyé le Chacal, de s’associer avec eux.

Avis :

Parfois, il arrive que des films mal aimés et ayant de mauvaises critiques nous plaise. C’est un fait, puisque l’art, de manière générale, est subjectif et dépend du vécu de chacun et de ses attentes. On peut détester un tableau connu comme La Joconde et adorer un film d’Uwe Boll, alors même que ce dernier est peut-être le pire cinéaste de la planète (et pourtant, jetez un œil à Rampage…). Bref, tout ça pour dire que l’on est en droit d’aimer ou non une œuvre de n’importe quel médium en fonction de ses expériences. A titre d’exemple, on peut évoquer le film Le Chacal de Michael Caton-Jones sorti en 1997 dans nos contrées et promettant une rencontre au sommet entre Bruce Willis et Richard Gere. Le film se tape des critiques désastreuses, et pourtant, il reste un divertissement honnête qui est certainement sorti au mauvais moment.

La première question qu’il faut se poser c’est : pourquoi se tape-t-il des notes catastrophiques sur internet (36% sur Metacritic et 23% sur Rotten Tomatoes par exemple) ? Il faut savoir que le scénario est tiré d’un roman à succès, Chacal, de Frederick Forsyth, sorti en 1971, et qu’un film a déjà été adapté de cette histoire, avec le même titre, en 1973. De ce fait, faire un remake d’un film réussi plus de vingt ans plus tard, c’est mal vu, et pour ceux qui ont vu l’original, ce nouveau long-métrage va souffrir de la comparaison. De plus, il semblerait que ce film soit plus fidèle au roman que la nouvelle mouture, voulant sans doute faire plus spectaculaire. Du coup, Michael Caton-Jones ne part pas avec toutes les cartes en main pour que son film soit un réel succès. Et cela malgré un gros casting.

« On reste dans un thriller typique des années 90. »

L’histoire, ici, nous propose de faire fi de la guerre froide et de montrer que les russes et les américains peuvent faire cause commune pour combattre le crime et les revendeurs d’armes. Après une scène un peu calamiteuse (il faut le dire) dans un bar, avec une mise en scène digne d’un téléfilm, un mafieux veut venger la mort de son frère, et il va donc embaucher un tueur à gages célèbre pour abattre le chef du FBI. Les polices américaines et russes, qui espionnent le mafieux, tentent de retrouver le tueur, sans succès, et leur seule piste réside dans un prisonnier irlandais, ancien membre de l’IRA, qui a vu une fois le tueur et connait ses méthodes. Tout ce petit monde va alors tout faire pour retrouver le professionnel avant qu’il ne passe à l’acte.

Le film se découpe clairement en deux axes qui vont se rejoindre sur la fin. D’un côté, on va avoir la traque de ce tueur, avec des policiers qui se posent des questions, qui mènent une enquête pour comprendre le mode de fonctionnement du meurtrier. Et de l’autre côté, on a droit au méchant qui met en place son plan, passe par plusieurs identités pour pouvoir s’acheter son matériel. Le film est relativement fluide dans sa construction, et on sent que petit à petit, l’étau se resserre autour du bad guy, qui ne va pas abandonner, révélant alors un compte à régler avec l’ancien de l’IRA. Si c’est très classique, il réside dans ce long-métrage un certain dynamisme qui fait que l’on ne s’ennuie jamais. Si le montage est parfois hasardeux, on reste dans un thriller typique des années 90, offrant un spectateur un divertissement simple mais redoutable.

« C’est l’un des très rares films où Bruce Willis joue un méchant. »

Le casting y est évidemment pour quelque chose. C’est l’un des très rares films où Bruce Willis joue un méchant, et il le fait bien. Mutique, sans aucune émotion, il campe un tueur de sang froid qui ne commet quasiment aucune erreur, et qui va voir cette mission comme un jeu, surtout quand un ancien « allié » devient un ennemi en plus à abattre. Richard Gere est plus simple dans sa composition, mais il est très sympathique, on ressent de l’empathie pour ce type qui se bat pour ses convictions, mais aussi par un amour de jeunesse qui n’a jamais vraiment disparu. Il est juste dommage que la dualité entre les deux hommes ne soit pas mieux mise en avant. Tout comme les personnages secondaires qui manquent un peu de consistance, à l’instar de Diane Venora en militaire russe badass, ou encore Sidney Poitier en agent du FBI.

On peut aussi regretter que le film ne pointe pas plus du doigt les dysfonctionnements entre les Etats-Unis et la Russie, notamment dans les méthodes pour interroger les méchants. Mais ce n’est pas la volonté du scénario qui, au lieu de miser sur un thriller d’espionnage avec de la géopolitique, préfère jouer sur l’action et la chasse à l’homme. Une chasse dynamique, qui s’octroie même la prime jeunesse de mettre en avant des scènes un peu fracassantes comme le meurtre du type qui construit la mitraillette (scène qui m’avait marqué étant jeune, où un pauvre Jack Black se fait arracher le bras). Certes, le film aurait pu être plus intelligent, plus finement écrit, mais il reste très efficace et se veut différent de son modèle, ainsi que du livre dont il s’inspire.

Au final, Le Chacal, la version de 1997, réalisé par Michael Caton-Jones, demeure un film injustement mal aimé. Nerveux, ne faisant que peu de concession quand il faut faire parler la poudre, affichant un Bruce Willis en bad guy convaincant (et l’acteur a trop peu joué les méchants), il est difficile de comprendre les mauvaises notes que se tape ce film, alors qu’il reste un divertissement honnête et efficace, avec deux acteurs au meilleur de leur forme.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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