avril 18, 2024

Avantasia – Moonglow

Avis :

Fondé au début des années 90, Edguy est un groupe de Power Métal mené d’une main de maître par un certain Tobias Sammet. Le premier album du groupe sort en 1995 et l’accueil sera plutôt chaleureux. Durant les deux années suivantes, le groupe va sortir deux albums, puis encore deux autres, ne s’arrêtant quasiment jamais. C’est bien simple, en six ans d’existence, la formation a sorti pas moins de six albums. Un rythme effréné qui pourtant ne semble pas suffire à Tobias Sammet qui, au tout début des années 2000, va former Avantasia, un groupe de Power/Epic Métal qui ne devait être qu’un double album concept à la base. Sauf que le succès est arrivé et le chanteur a dû cumuler les deux casquettes, pour Edguy d’un côté et pour Avantasia de l’autre. Et fait étrange, le dernier album d’Edguy date de 2014 et le groupe est en pause, alors qu’Avantasia continue son petit bonhomme de chemin avec Moonglow, huitième effort sorti début 2019. Long, dense, riche, dépassant largement l’heure d’écoute, on peut dire que Tobias Sammet n’a pas fait les choses à moitié et l’album résonne comme une grosse pièce massive qu’il va falloir longuement digérer. Car même si c’est généreux et produit de façon mirobolante, on reste face à un album tellement riche qu’on ne sait pas trop par où commencer.

Le skeud débute avec Ghost in the Moon, un long morceau qui dépasser allègrement les neuf minutes. Démarrant tranquillement, imposant une ambiance plutôt bucolique, le titre va s’avérer très classique dans son déroulement et ne surprendra guère l’auditeur. Il faut dire que Tobias Sammet nous a déjà habitués à de telles mélodies et que l’on commence à s’y faire. Le principal défaut de ce titre, c’est qu’il est bien trop joyeux et a énormément de mal à imposer une ambiance lourde ou tout du moins qui fait écho au monde de la nuit, comme le laisse entendre l’album et le titre du morceau. Fort heureusement, la suite sera un peu mieux. Book of Shallows est un morceau bien plus sombre, plus percutant, plus court aussi, mais qui n’oublie jamais ses gros riffs et sa rythmique infernale. On aura même droit à un pont bien puissant qui démontre toute l’étendue technique du groupe, qui s’en donne à cœur joie sur ce titre. Moonglow va faire redescendre la pression avec un chant féminin tout soyeux qui va permettre à Avantasia de plonger corps et âme dans une ballade féérique plutôt plaisante et qui peut se targuer d’un refrain ultra catchy qui rentre immédiatement en tête. C’est alors que déboule The Raven Child, la pièce maîtresse de l’album, dépassant les onze minutes d’écoute. Dense, varié, on retrouve toute la grandiloquence de Tobias Sammet dans ce titre. Le début, très calme, pourrait se trouver dans un film de Fantasy, puis le morceau décolle paisiblement pour ne plus jamais nous lâcher. Difficile ensuite de retomber sur nos pieds, avec des titres qui seront bons, mais plus courts et peut-être moins épique. Starlight sera un moment Power très efficace, mais finalement relativement classique, alors que Invincible retombe un peu dans les travers du groupe avec une ballade plutôt jolie mais un peu fainéante sur les bords.

Il faudra alors attendre la seconde moitié de l’album pour retrouver toute la fougue du groupe. Alchemy frappe fort, dépasse les sept minutes sans jamais créer d’ennui et permet à Avantasia de se relancer. Plutôt sombre dans son démarrage, avec ce qu’il faut de violoncelle et d’ajouts électro dark, le titre va profiter alors de riffs sur-saturés pour piquer notre curiosité et nous donner envie de headbanger dans tous les sens. Chose que l’on retrouvera moins dans The Piper at the Gates of Dawn, qui lorgne beaucoup plus du côté de la synthwave joyeuse des années 80 avec des riffs de gratte très rapides pour se rendre plus percutant. On a de vrais moments qui ressemblent un peu à un revival des années 80 et même si cela est plutôt cool, ce n’est pas vraiment rafraichissant et tout cela manque d’un renouveau créateur. Lavender peut se voir comme un titre un peu bouche-trou et même s’il est plutôt bon dans son ensemble, il ne restera pas dans les mémoires, la faute à une structure trop simple et une rythmique en mid-tempo plutôt décevante. Reste alors Requiem for a Dream (rien à voir avec l’excellent film de Darren Aronofsky), qui débute comme une orchestration symphonique pour monter crescendo et nous toucher au plus profond. C’est beau, c’est parfaitement exécuté, et c’est le Avantasia que l’on aime, maniant habilement l’épique avec le métal. Pour finir en beauté, le groupe se permet une petite reprise, et elle collera parfaitement à cette image de revival des années 80 avec Maniac. Le titre est sympa parce qu’on connait par cœur le morceau et on chantera avec plaisir, mais ça reste complètement anecdotique.

Au final, Moonglow, le dernier album en date d’Avantasia, est à la fois une réussite sur certains titres et à la fois un trop gros morceau bien trop lourd à digérer. Long, bien trop long, Tobias Sammet met toutes ses tripes sur la table pour proposer un joli voyage un peu lancinant, qui parfois manque d’aventures, mais qui se révèle fort plaisant. Si l’on occulte un peu l’aspect années 80 qui revient de temps à autre, Moonglow reste un album recommandable, et à plus fort titre si vous êtes un fan absolu de Power/Epic.

  • Ghost in the Moon
  • Book of Shallows
  • Moonglow
  • The Raven Child
  • Starlight
  • Invincible
  • Alchemy
  • The Piper at the Gates of Dawn
  • Lavender
  • Requiem for a Dream
  • Maniac
  • Heart

Note: 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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