septembre 26, 2025

In Mourning – The Immortal

Avis :

On a souvent tendance à réduite le Death métal mélodique à une paire de groupes suédois, comme In Flames ou Dark Tranquillity. Il faut dire que ces derniers ont marqué la scène avec des débuts fracassants, et une certaine constance dans la sortie d’albums, ne disparaissant jamais vraiment de l’actualité. Néanmoins, cette scène est plus vivace encore quand on fouille un petit peu, et encore plus lorsqu’on y rajoute quelques ingrédients en plus, comme par exemple un aspect Progressif. C’est le cas de Opeth et son génie Mikael Akerfeldt, mais aussi de In Mourning, un groupe un peu moins connu, mais qui existe pourtant depuis les années 2000. Fort d’un line-up plus ou moins stable en 2006, le groupe sort son premier album en 2008, et ne cessera plus d’exister avec des efforts tous les deux/trois ans. The Immortal est leur septième opus.

Cela faisait quatre ans que nous n’avions plus de nouvelles du groupe, et c’est vraiment l’écart le plus important entre deux albums, depuis le début de carrière de la formation suédoise. Pourtant, il n’y a rien de notable, sinon un énième changement de label (ils ont quitté Dalapop pour aller chez Supreme Chaos Records), ainsi que le départ du batteur en 2022, qui sera alors remplacé en 2024. Bref, rien d’insurmontable, et The Immortal arrive à point nommé, dans une période un peu creuse au niveau des nouvelles sorties, et avec une envie de prouver au monde que le Death mélodique peut aussi se coupler avec un côté Progressif très marqué. En ce sens, le groupe fait peu de morceaux, mais ils sont souvent longs et baignent dans eaux houleuses avec de nombreux changements de rythme et d’émotions. Et tout commence avec une douce intro instrumentale, The Immortal.

Par la suite, on prendra beaucoup de plaisir sur Silver Crescent. Le titre débute de façon virulente, avec des riffs très rapides et inspirés, mais qui bénéficie aussi d’une certaine douceur dans l’intensité. On retrouve tous les ingrédients d’un Death mélodique assez classique, avec un chant growlé et un ralentissement de rythme dans le refrain, avec la venue d’un chant clair. Cependant, la structure même du titre est plus complexe, avec beaucoup de technique, un excellent solo et une montée en intensité qui se fait touchante. Song of the Cranes démarre presque de la même façon, mais le titre sera beaucoup plus intense dans ses moments violents. Les riffs sont plus percutants, et l’ensemble frappe plus fort. Néanmoins, on retrouve ce côté mélodique en filigrane, qui vient parsemer l’ensemble du morceau, nous rappelant que In Mourning est maître en la matière.

En abordant As Long as the Twilight Stays, on se demande si le groupe ne va pas répéter une recette identique jusqu’à la lie. Mais ce ne sera pas le cas, puisqu’ici le morceau est tout en douceur au départ, pour monter crescendo et nous laisser dans un état de béatitude. Manier la douceur et la violence est un exercice d’équilibriste, et les suédois font preuve d’une belle agilité. The Sojourner va par contre nous prendre à revers, car après le calme tout relatif du titre précédent, ici, on va en prendre plein les dents dans les couplets, pour retrouver un refrain aérien d’une beauté sidérante. Pour nous remettre de tout cela, il faudra bien Moonless Sky, un interlude tout doux qui permet de se reposer avant de se manger le dernier tiers qui va se faire ultra puissant, et de ce fait bien plus percutant.

Staghorn n’est clairement pas là pour faire dans la dentelle. Si on retrouve les partitions en chant clair, ce qui marque le plus reste le break aux riffs abrasifs et la construction labyrinthique du titre, qui donne plus de poids aux refrains en growl. Il se dégage du titre une puissance phénoménale, et un final en feu d’artifice. Puis North Star va venir nous balayer d’un coup. Si le titre démarre lentement, avec un joli riff et un entrain certain, on y ressent une forte mélancolie qui va venir nous enserrer le cœur. Comment ne pas y ressentir les influences d’un certain Opeth ? Enfin, pour clôturer l’album, les suédois nous proposent The Hounding, une plage de plus de huit minutes qui nous cueille d’entrée avec une mélodie catchy, à la fois doucereuse, insidieuse et percutante. On est clairement à la limite d’un Post-Black envoûtant.

Au final, The Immortal, le dernier album de In Mourning, est une superbe réussite dans le genre. En empruntant les chemins assez balisés du Death mélodique, le groupe suédois arrive à y insuffler un côté progressif via des pistes longues et techniquement irréprochables. A la fois doux, mélancolique et puissant, le groupe célèbre de la plus belle des manières ses vingt-cinq ans d’existence en nous offrant un septième opus réussi et relativement addictif.

  • The Immortal
  • Silver Crescent
  • Song of the Crane
  • As Long as the Twilight Stays
  • The Sojourner
  • Moonless Sky
  • Staghorn
  • North Star
  • The Hounding

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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