septembre 26, 2025

Daron Malakian and Scars on Broadway – Addicted to the Violence

Avis :

Durant les années 2000, System of a Down a marqué les esprits avec une tonalité différente des autres groupes de Nu-Métal, case dans laquelle il fut injustement rangé, malgré une quasi absence de Rap. En effet, la bande de Serj Tankian avait pour habitude de faire des textes très engagés, politiquement parlant, et donc d’avoir un fond plus intéressant que certains autres groupes. Mais après cinq albums, la formation d’origine arménienne se met en pause, et chaque membre va vaquer à ses occupations. Le guitariste Daron Malakian fonde alors Scars on Broadway et va connaître un succès fulgurant avec le premier album. Souffrant d’un line-up instable, le groupe se met en hiatus avant de refaire un effort studio en 2018, Dictator. Le résultat est là aussi probant, mais la formation décide de refaire une pause. Il faudra alors attendre 2025 pour un nouvel opus.

Avec Addicted to the Violence, Daron Malakian revient en grande forme, posant alors un album très engagé dans ses paroles, critiquant ouvertement toute forme de violence, mais aussi les méfaits des réseaux sociaux et notre addiction à la bêtise. S’entourant ici d’Orbel Babayan pour une partie des instruments folkloriques, et de Roman Lomtadze pour la batterie, l’ex membre de System of a Down s’occupe de tout le reste, faisant alors de Scars on Broadway un presque One Man Band. Mais finalement, peu importe qui est dans le groupe, et qui s’occupe de quoi, notre préoccupation première est de savoir si ce troisième effort est bon ou non. Et on peut presque dire qu’il est découpé en deux parties distinctes. Dix morceaux, les cinq premiers titres s’avèrent nerveux et collent au style de SOAD, alors que l’autre moitié s’avère plus douce et plus langoureuse.

L’album débute alors avec Killing Spree, et sa petite essence à la System of a Down. Le rythme est rapide, on retrouve un chant dans les aigus, et le refrain est marqué par un petit gimmick plutôt drôle. Le titre est court et bien rentre-dedans, donnant alors envie de continuer la découverte. Satan Hussein (quel trouvaille ce titre !) déboule alors, et il reste dans la même énergie déployée. Les riffs sont relativement lourds, et le refrain, qui se retrouve repris par des back-ups, rentre immédiatement en tête. En seulement deux morceaux, Daron Malakian démontre un talent certain pour le songwriting, avec des paroles qui rentrent immédiatement en tête. Puis Done me Wrong va nous retourner le cerveau, avec une rythmique déjantée et, encore une fois, un refrain que l’on va se mettre à chanter immédiatement. On peut aussi compter sur un petit solo bien plaisant et inattendu.

En abordant The Shame Game, on va se rendre compte que le groupe se pose un peu, et propose un titre plus calme, mais plus insidieux dans son ambiance. Allant vers un côté plus Rock que Métal, le groupe se permet tout de même des paroles pleines de sens que l’on va rapidement se mettre à chanter. Malgré sa rythmique plus lente, le morceau demeure une belle réussite. La violence refait surface alors avec la basse tendue de Destroy the Power, qui permet alors à la guitare d’avoir encore plus de poids. Puissant et sans concession avec une répétition jusqu’à la lie du titre, le groupe renoue avec un métal alternatif qui fait mouche, notamment grâce à sa petite guitare folklorique qui ajoute un joli petit gimmick. Puis Your Lives Burn sera un interlude surpuissant, comme le faisait System à son époque, permettant alors d’entamer la seconde moitié de l’album.

Imposter, malgré un début très rugueux et prometteur, se calme rapidement, et rentre dans un schéma assez classique, qui évoque le Métal alternatif des années 2000. C’est très agréable, on a même droit à un petit solo techniquement irréprochable, mais on reste dans un mid-tempo au niveau du refrain qui manque d’allant. You Destroy You aurait pu promettre un gros morceau, mais il reste un titre sympathique, mais relativement mou, qui brille surtout par la présence d’instruments folkloriques. Watch That Girl manque aussi d’entrain, mais il bénéficie néanmoins d’une construction plus massive et plus longue. Enfin, Addicted to the Violence clôture l’album d’une belle façon, même si l’on est loin d’un esprit un peu plus Punk. Ici, tout est maîtrisé, la mélodie est très belle, et dénote avec les paroles, qui reproche à notre société son amour pour la violence et sa faculté d’oubli.

Au final, Addicted to the Violence, le dernier album de Daron Malakian and Scars on Broadway, est un bon disque, qui est réellement découpé en deux parties. Le début est plus tonitruant, percutant, et ressemble à du System of a Down, alors que la seconde moitié est plus calme, avec des ajouts folkloriques plus prégnants, permettant aux titres d’exister malgré quelques défauts. Bref, sans être le meilleur album du groupe, il n’en demeure pas moins un bon moment musical, et surtout un pamphlet contre la violence, plus que jamais nécessaire.

  • Killing Spree
  • Satan Hussein
  • Done me Wrong
  • The Shame Game
  • Destroy the Power
  • Your Lives Burn
  • Imposter
  • You Destroy You
  • Watch That Girl
  • Addicted to the Violence

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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