novembre 11, 2025

Bukowski – Cold Lava

Avis :

Dans la catégorie nos français ont du talent en matière de rock et de métal, on pioche entre ces lignes le groupe Bukowski. Fondée en 2007 suite à la dissolution de deux groupes (Wünjo et Kwamis), la formation parisienne va rapidement faire parler d’elle, notamment grâce à un premier album sorti en 2009 sur le label Booster Productions, Amazing Grace. L’album est très chaudement accueilli par les critiques, et la consécration arrivera en 2011 avec le deuxième effort studio, The Midnight Sons. A partir de là, Bukowski aura un statut solide de valeur sûre du rock français, avec des fulgurances métal qui font mal. Malheureusement, ce genre de musique est mal distribué en France, et il ne faudra pas trop compter sur les gros médias pour parler de Bukowski, qui continue son petit bonhomme de chemin, jusqu’au drame de 2021.

En effet, le 16 Octobre, Julien Dottel, bassiste et frère du guitariste et chanteur Mathieu, décède. C’est un grand chamboulement pour le groupe, qui accouche alors dans la douleur d’un album éponyme en 2022. Mais parfois, l’écriture et la composition sont les meilleurs remèdes au deuil, et c’est trois ans plus tard, avec un line-up stable depuis 2022, que sort Cold Lava, septième album de Bukowski. Et que dire sinon que c’est un énorme banger qui frappe bien et fort, et viendra nous décrasser les oreilles avec un talent certain. Ici, point de tergiversations, point d’orchestrations symphoniques, simplement du Rock, du dur, du pur, qui vient nous réveiller et nous donner envie de sauter dans tous les sens. L’essence même de cette musique est retrouvée, le plaisir de jouer, de frapper, tout en jouant sur les textures et les émotions. Bref, un septième album réussi et poignant.

Le premier morceau est Headlights et il s’avance comme une entrée fulgurante et puissante. Les riffs sont engagés, la rythmique est parfaite, et globalement, il s’agit-là d’un titre idéal pour commencer un concert. Le chant est puissant, et la batterie suit parfaitement, avec une belle énergie. Il faut ajouter à cela un refrain entêtant, et on obtient un morceau qui est simple, mais d’une redoutable efficacité. A Thousand Knives aura une rythmique plus scandée, et surtout, un chant un peu moins puissant lors des couplets. Cependant, il dépote sur les refrains et laisse même une ouverture à une certaine sensibilité qui fait du bien. Il réside une parfaite osmose entre mélancolie et puissance, montrant tout le talent du groupe dans les compositions. Et puis le break, tout calme, rappelle une certaine époque révolue du métal français dans les années 2000 avec la team nowhere.

Criminals sera un morceau lourd et puissant, qui déverse une hargne de tous les instants. C’est massif, dense, et le refrain en chant crié est vraiment excellent. Ici, on se prend une beigne en pleine tronche, et on aime ça. En abordant Cold Lava, on va ressentir la volonté du groupe à venir nous arracher quelques larmichettes. La mélancolie est puissante, le chant un peu éraillé vient nous cueillir, et la montée en tension est parfaitement gérée. Encore une fois, le groupe trouve les mots justes pour nous toucher, et démontrer que derrière la façade un peu rugueuse du Rock et du métal, il y a un petit cœur qui bat. Puis Isolation va nous entrer en tête pour ne plus jamais nous lâcher avec son refrain mémorable et d’une beauté frappante. Impossible d’y résister, et les riffs lourds apportent en prime une belle sensation.

Neverending Fall est un morceau qui monte rapidement en puissance pour ne plus jamais nous lâcher. Le début est doux, mais il pose une ambiance assez lourde, qui va rapidement partir en énergie brute. Le résultat est tout simplement grisant. Et pour nous faire redescendre, rien de tel que Whispers et sa guitare douce qui vient nous apaiser avec délicatesse… juste avant de monter dans les tours et de finir dans un maelström de puissance. On pourrait voir dans le tout début de Communication in Silence un hommage au Faint de Linkin Park, mais l’identité de Bukowski reprend très vite le dessus dans ce titre grisant et puissant, où Reuno de Lofofora vient clôturer l’ensemble de sa voix grave. Over the Vines reviendra à quelque chose de plus conventionnel et de plus sensible. Mais Gunpowder viendra nous remettre une couche de claques, alors que Howls renouera avec un aspect Stoner.

Au final, Cold Lava, le dernier album de Bukowski, est une petite merveille, et une réussite sur quasiment tous les points. Oscillant constamment entre Rock brut et Métal alternatif, les parisiens livrent une galette à la fois nerveuse et touchante, qui peut résonner comme une catharsis pour le chanteur. Un album parfait pour faire taire les bouches qui estiment que le rock français est mort, et que rien ne sort de bien. Bukowski est la preuve vivante du contraire.

  • Headlights
  • A Thousand Knives
  • Criminals
  • Cold Lava
  • Isolation
  • Neverending Fall
  • Whispers
  • Communication in Silence feat Reuno
  • Over the Vines
  • Gunpowder
  • Howls

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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