novembre 11, 2025

Snake Outta Compton – Navet is in Da House

De : Hank Braxtan

Avec Ricky Flowers Jr., Motown Maurice, Donte Essien, Aurelia Michael

Année : 2017

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Horreur

Résumé :

Un groupe de rap s’apprête à signer leur premier contrat d’enregistrement dans l’endroit le plus dangereux de l’Amérique : Compton, la banlieue ghetto de Los Angeles. Les membres de ce groupe de gangsta sont le seul espoir de la ville dans une bataillecontre un serpent géant en mutation et génétiquement modifié par accident…

Avis :

Au cinéma, comme sur le marché du DTV, il est des films où l’on pressent une incursion médiocre, sinon guère recommandable. En certaines circonstances, ces métrages peuvent dépasser nos pires craintes. Le genre d’idioties sur pellicules qui se vautrent dans la fange du 7e art, non sans complaisance. Sous couvert d’un traitement prompt au quinzième degré, voire au-delà, les producteurs et réalisateurs se permettent de concrétiser des projets qui interpellent par leur existence même. Assurément, Snake Outta Compton fait partie de ces ignominies qu’on aurait préféré ignorer et qu’on aimerait oublier. Au vu de la débilité intrinsèque de la chose, cela paraît improbable, tant sa connerie marque au fer rouge.

Si tant est qu’on puisse le définir ainsi, le présent métrage s’inscrit dans le registre parodique. Une sorte d’amalgame nauséabond entre Scary Movie et Sharknado. À cela s’ajoute une ingérence manifeste dans les films de serpents, comme les piètres Boa ou Python. Au vu du cadre et du contexte, on y distingue aussi des clins d’œil ostensibles à Training Day. Preuve en est avec ce duo de pseudo-acteurs qui tentent de singer Denzel Washington et Ethan Hawke. Le premier des trublions n’est d’ailleurs pas avare en réparties débilitantes sur de multiples allusions sans queue ni tête. Sans cohérence, on retrouve Star Wars, Le Seigneur des anneaux et consorts.

« Dans les intentions, Snake Outta Compton se veut drôle. Or, il ne l’est à aucun moment »

Dès le départ, on assiste à une vision restreinte et caricaturale de la culture urbaine. Ici, on se contente des rêves de célébrités pour percer dans le monde du rap avec en bonus des billets qui pleuvent et des femmes en tenue légère. Soit dit en passant, on ne nous épargne guère les blagues potaches et autres allusions sexuelles. Dans les intentions, Snake Outta Compton se veut drôle. Or, il ne l’est à aucun moment. Chaque séquence confère, au choix, à l’embarras, l’indifférence ou l’agacement. C’est bien simple, on ne parvient pas à imaginer l’esquisse d’un sourire tant les dialogues ou les situations s’avèrent ridicules et pathétiques. Et les exemples sont légion.

Entre l’incursion dans la supérette, la scène du SDF ou cette battle improvisée dans une boîte de nuit, il est difficile de distinguer les pires moments de la bobine. L’enchaînement des tares et autres bévues est tel que cela en devient fatigant et long, même pour un calvaire qui excède à peine les 80 minutes. On peut aussi s’attarder sur la stupidité des mutations qui viennent malmener les reptiles et les humains. Ces derniers peuvent se métamorphoser en créature délurée qui, par la suite, se lance dans une carrière de super-héros lorsqu’ils ne mutent pas en zombies reptiliens. Cela sans oublier des triangles amoureux et des romances en pagaille qui fleurent bon les mièvreries aux relents vomitifs.

« Snake Outta Compton est ce que l’on peut qualifier d’étron cinématographique »

Et le serpent dans toute cette histoire ? D’un vermisseau, on passe à une bestiole au gabarit similaire à un anaconda. Puis on aboutit à une créature qui lorgne vers les monstres de D-War – La Guerre des dragons. Toujours est-il que les trucages numériques sont tout aussi misérables que le reste. Ses déplacements l’apparentent à une savonnette. Ses expressions annihilent tout semblant de crédibilité à son encontre. Quant à son comportement, on oscille entre déficience mentale et grande intelligence. Tout dépend des moments, où du temps de confrontation avec ses victimes avariées. On fera l’impasse sur le dénouement qui multiplie les inepties pour achever de nous abrutir.

Au final, Snake Outta Compton est ce que l’on peut qualifier d’étron cinématographique, au sens littéral du terme. Ce qui s’apparente à un film parodique est en réalité une fumisterie éhontée qui se voudrait cool et drôle dans ses ambitions. Affublée des pires clichés du rap, cette compilation de saynètes présente une culture urbaine de pacotilles, et ce, de bien piètre manière. Entre ces individus qui s’agitent n’importe comment devant l’objectif, un serpent mal embouché, des blagues sous la ceinture éculées… Il en ressort un risque mortifère pour un public guère averti sur la chose. Une production minable et affligeante qui hisse le crétinisme à un standard cinématographique inédit. Apparemment, Asylum a trouvé son maître…

Note : 00/20

Par Dante

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