avril 29, 2024

Gueules Noires – Dans les Mines, l’Enfer

De : Mathieu Turi

Avec Samuel Le Bihan, Amir El Kacem, Jean-Hugues Anglade, Thomas Solivérès

Année : 2023

Pays : France

Genre : Horreur

Résumé :

1956, dans le nord de la France. Une bande de mineurs de fond se voit obligée de conduire un professeur faire des prélèvements à mille mètres sous terre. Après un éboulement qui les empêche de remonter, ils découvrent une crypte d’un autre temps, et réveillent sans le savoir quelque chose qui aurait dû rester endormi…

Avis :

Dans le paysage du nouveau cinéma français de genre, on trouve Mathieu Turi. Après plusieurs années à avoir été assistant de réalisation, notamment pour Quentin Tarantino, Guy Ritchie, Fred Cavayé ou Clint Eastwood (pour ne citer que les plus prestigieux), c’est en 2017 que Mathieu Turi « franchit » le cap de la réalisation. Il l’avait déjà fait avant, mais il était resté dans le court-métrage, alors que là, il s’aventure dans le long. Ce premier film, ce sera « Hostile« , un survival en plein désert et en pleine nuit. Dès son premier film, Mathieu Turi démontre une belle ambition, et malgré un film qui ne sera pas incroyable, il marque les esprits. Trois ans plus tard, il reviendra avec un nouveau survival, « Méandre » qui se fera mieux que « Hostile« .

Après « Méandre« , je dois dire que j’attendais le prochain film de Mathieu Turi avec beaucoup d’envie et de curiosité. Où est-ce que le réalisateur allait bien pouvoir nous emmener ? Et dès les premières informations sur « Gueules noires« , le film est devenu l’un de ceux que j’attendais le plus pour cette fin d’année . Mais attendre autant un film, ça peut aussi se poser comme une déception, car ce dernier pourrait être tout autre et se faire moins bon que prévu. Bon, ici, ce n’est absolument pas le cas, et mieux encore, car cette plongée sous terre est folle.

« Une plongée vers les enfers qui saura nous tenir avec suspens . »

Séance sous tension permanente, original, intense, puissant, intéressant car il va plus loin que son matériel de base, « Gueules noires » est un film comme rarement on en a vu ces dernières années dans le cinéma français.

1956, dans le Nord de la France, une bande de mineurs descendent dans une mine à plus de mille mètres sous terre. Cette descente-là n’est pas comme les autres, car ce jour-là, il y a une sorte de scientifique avec les mineurs. Descendant plus profond que d’ordinaire, la bande de mineurs va tomber sur un tombeau, et malheureusement pour eux, ils vont réveiller quelque chose…

La France, au milieu des mineurs, dans les années 50, une descente dans une profondeur encore « jamais atteinte », une bande de mineurs venus de tout horizon, un scientifique qui cache son vrai but et une créature impressionnante et terrifiante qui se cache dans le noir, voici une partie du programme de « Gueules noires« , une plongée vers les enfers qui saura nous tenir avec suspens et intrigue de bout en bout de film.

Avec « Gueules noires« , Mathieu Turi livre le troisième volet de ce qui apparaît désormais comme une trilogie avec comme idée, survivre. Survivre à tout, survivre dans des conditions extrêmes, que ce soit en pleine nuit dans un désert, piégée dans une voiture accidentée, ou dans des couloirs étranges où il va falloir ramper, ou maintenant dans une mine dont il est quasiment impossible de sortir.

« Mathieu Turi nous entraîne dans un survival qui a de la gueule. »

Intéressant dans ce qu’il raconte, « Gueules noires » est un film qui se fait prenant dans chacune des ficelles qu’il tire. Après une scène d’introduction déjà sous tension de par beaucoup d’éléments, Mathieu Turi nous entraîne dans le nord de la France, dans les années 50, et avec cette deuxième introduction, bien avant de faire plonger son film dans l’horreur, le réalisateur en profite, l’espace d’une vingtaine de minutes, pour parler de la France de cette époque-là et des mineurs. Le film offre pas mal de détails qui sont intéressants, et avec ça, on se plaît à découvrir les personnages qu’on va suivre dans cette descente vers l’horreur et la pénombre.

Puis une fois ceci fait, Mathieu Turi nous entraîne enfin au « centre de la terre », pour plus d’une heure asphyxiante. « Gueules noires » est un film qui joue avec son décor, et avec ça, il arrive à livrer une intrigue qui ne cesse de s’enrichir au fur et mesure que cette histoire avance. Suspens, rebondissements inattendus, révélations et surtout une confrontation terrifiante et musclée entre des mineurs bien bâtis et une chose indéfinissable dont l’aspect met très mal à l’aise. Si on peut reprocher un côté convenu au sein de cette histoire, dans le sens où la direction de certains personnages est connue d’avance et avec ça, l’ensemble manque quelque peu d’émotions, sur l’ensemble du film, Mathieu Turi nous entraîne dans un survival qui a de la gueule et qui sait faire redoutablement son effet. C’est un plaisir à suivre, d’autant plus que l’aspect du film est ô combien sublime.

« Mathieu Turi a souhaité tout reproduire en vrai, et ça, ça donne un côté viscéral au film. »

N’ayant aucun fond vert, Mathieu Turi a souhaité tout reproduire en vrai, et ça, ça donne un côté viscéral au film. Effets spéciaux, effets mécaniques, ou encore vision d’horreur avec des touches de gore, sont parfaitement réussis. Alors bien sûr, on peut toujours reprocher quelques idées qu’on a déjà vues, mais à ça, on peut lui opposer la maîtrise parfaite de son réalisateur, qui nous offre un travail incroyable et vise le divertissement, ainsi que l’intérêt de son public à tout instant. À noter aussi que le film est formidablement accompagné par la BO d’Olivier Derivière. Le compositeur pousse un peu plus le cran de la grandeur et de l’horreur.

Puis enfin, il est difficile de passer à côté de ses « Gueules noires« , avec ce casting de gueules justement, et pour certains, comme Thomas Solivérès, ils en sont incroyables et marquants, tant ils sortent de leur zone de « confort ». À noter aussi la belle révélation qu’est Amir El Kacem dont c’est le seul personnage qui sera un tant soit peu touchant. Après, pour les autres, que ce soit Samuel Le Bihan, Marc Riso, Bruno Sanches, Jean-Hugues Anglade ou Diego Martin, tous sont excellents et malgré de mauvaises décisions parfois, on a tout le temps envie de les suivre.

Ainsi donc, cette descente vers les tréfonds de la terre, vers une créature terrifiante, est tout bonnement excellente. Si le film a bien ses défauts et ses manques, ces derniers sont comme gommés par l’excellence de tout le reste. Prenant de bout en bout, étouffant, terrible et funeste, cette rencontre du troisième type se pose comme le meilleur film de son réalisateur à ce jour. Puis avec elle, le curseur de l’intérêt face au cinéma de Mathieu Turi est encore plus décuplé !

Note : 17,5/20

Par Cinéted

2 réflexions sur « Gueules Noires – Dans les Mines, l’Enfer »

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