De : Mathieu Turi
Avec Gaia Weiss, Peter Franzen, Romane Libert, Frédéric Franchitti
Année : 2021
Pays : France
Genre : Thriller, Science-Fiction, Horreur
Résumé :
Une jeune femme se réveille dans un tube rempli de pièges mortels. Pour ne pas mourir, elle devra constamment avancer…
Avis :
Jeune réalisateur d’une trentaine d’années, avec « Méandre« , Mathieu Turi, trois ans après « Hostile« , propose son deuxième film. Si le jeune homme en est à son deuxième long-métrage, malgré son jeune âge, il a déjà une belle carrière derrière lui. Après des études de cinéma dont il est sorti diplômé, il va enchaîner les tournages en tant qu’assistant-réalisateur et ainsi, sa filmographie comporte des noms comme Quentin Tarantino, Clint Eastwood, Guy Ritchie, Stephen Sommers, Fred Cavayé, Luc Besson, ou encore Lasse Hallström, pour ne citer qu’eux.
Après une sortie en toute discrétion de « Hostile« , Mathieu Turi revient donc dans les salles avec un nouveau film. Un film à concept, qui évoque évidemment le « Cube » de Vincenzo Natali. Mélangeant différents genres au sein même d’un seul film, qui arrivera à créer et tenir son univers, « Méandre » se pose donc comme une belle proposition de cinéma, un bon divertissement, et l’on a d’ores et déjà très hâte de voir ce que Mathieu Turi proposera dans un avenir qu’on espère très proche.
Lisa se réveille dans une pièce. La jeune femme ne sait comment elle est arrivée là et évidemment, elle ne sait pas ce qui l’attend. Dans cette pièce, le seul indice qu’elle découvre, c’est un énorme bracelet lumineux qui est autour de son poignet. Mais bientôt, une porte s’ouvre, laissant entrevoir un tube. Lisa s’y engouffre et un décompte commence. Dès lors, la jeune femme, pour survivre, va devoir avancer…
Et bien en voici une très belle proposition de cinéma. Pour son deuxième film, Mathieu Turi fait très simple, on pourrait même dire à première vue qu’il a fait minimaliste, puisque « Méandre« , c’est l’histoire d’une femme enfermée dans un tube, qui doit avancer, affronter et déjouer des pièges pour survivre. Évidemment, comme je le disais plus haut, d’emblée, « Méandre » rappelle le culte « Cube« , mais c’est un film qui va aller plus loin que ça et c’est aussi un film qui va créer une belle surprise, car quand on survole le synopsis, « Méandre » apparaît comme ultra simple, mais finalement, le film de Mathieu Turi va se révéler bien plus complexe que ça. Un film qui ira chercher dans le spirituel, pour qui veut bien pousser la chose un peu plus loin. Oui, était-on vraiment sûr de ce que l’on vient de voir et surtout de l’histoire qui nous a été racontée ? À plus d’un élément, « Méandre » est un film qui est sujet à interprétation et le fait qu’il ne se livre pas si facilement, apporte assurément une petite saveur en plus.
Puis derrière ça, il faut aussi laisser à « Méandre » d’être parfaitement géré par Mathieu Turi. Le jeune metteur en scène arrive, grâce à une écriture malicieuse, à toujours piquer la curiosité et l’intérêt, en enfonçant son personnage dans des dédales horrifiques très appréciables. C’est même assez jouissif de voir comment le réalisateur arrive à toujours offrir quelque chose qui réinvente le parcours de son personnage. Côté jouissif aussi, on notera les petites références et autres clins d’œil, bien pensés, qui pour certains peuvent même nous faire sourire l’espace d’un moment, ce qui fait du bien, au milieu d’un film qui ne fait que se tendre.
Car oui, l’autre réussite de « Méandre« , c’est la vision que Mathieu Turi a pour cette histoire-là. Oscillant entre plusieurs genres, horrifiques, science-fiction, enquête, survival, spirituel, drame humain et le tout parsemé d’effets gores savoureusement dégueulasses, Mathieu Turi nous entraîne dans un film qui ne nous laisse que peu de temps pour respirer. La tension est maintenue pendant tout le film et « Méandre » peut aussi se vanter d’une esthétique prenante. On le sait, les films de genre français n’ont pas vraiment de gros budget ici, à peine plus de deux millions d’euros, et franchement, le résultat est saisissant, d’autant plus que Mathieu Turi joue très bien avec le peu d’espace qu’il a pour mettre en scène son intrigue qui, on le rappelle, pour la plupart, se passe dans un tube.
Enfin, il ne faudra pas oublier la dernière qualité de « Méandre« , Gaïa Weiss. Actrice française qu’on avait remarquée chez Gérard Jugnot, mais que beaucoup connaissent grâce à la série « Vikings« . Seul personnage à l’écran, Gaïa Weiss est formidable, et tient toute l’émotion du film sur ses épaules. Certes, il y a quelques maladresses, quelques répliques qui peuvent sonner étranges, mais c’est bien peu face à ce que l’actrice fournit et elle déguste la pauvre.
« Méandre » se pose donc comme une belle surprise diablement efficace. Tenu, rythmé, original et conceptuel, proposant autre chose dans le paysage du cinéma français, franchement le film de Mathieu Turi fait plaisir à voir et vivre. Sentiment d’autant plus renforcé avec son coté « sujet à interprétation », qui est pour le coup la mention plus qui fait s’envoler « Méandre« . Ainsi, après avoir crapahuté dans ces tubes, après avoir souffert dans ces tubes, après avoir kiffé dans ces tubes, on attend avec beaucoup de curiosité le prochain Turi.
Note : 15/20
Par Cinéted
Une réflexion sur « Méandre »