mai 1, 2024

Le Prix du Sang

Titre Original : Driven to Kill

De : Jeff King

Avec Steven Seagal, Igor Jijikine, Inna Korobkina, Dmitry Chepovetsky

Année : 2009

Pays : Etats-Unis, Canada

Genre : Action

Résumé :

Ruslan, un ancien gangster russe, est maintenant un écrivain de roman policier à succès. Lors du mariage de sa fille, il découvre que son nouveau gendre n’est autre que le fils de son ennemi juré Mikhail Arban. Sa famille menacée, Ruslan doit malgré lui renouer avec son passé, avec armes, haine et violence…

Avis :

Même si l’on peut considérer la carrière de Steven Seagal définitivement enterrée dans les affres du bis, voire du Z pour certaines incursions, sa filmographie fait l’objet de fluctuations dans le domaine de la médiocrité. Ainsi, on a pu apprécier une modeste prestation dans Urban Justice avant de se confronter à Jeu fatal, polar peu mémorable. Au sortir de ces deux métrages, on replonge ensuite dans l’ignominie cinématographique avec Against the Dark et Killing Point. Ce dernier fut déjà réalisé par Jeff King. On se souvient d’un thriller psychologique de pacotilles, enlisé dans une mise en scène aussi effroyable que le montage fut épileptique.

Il est donc à craindre une nouvelle bévue avec Le Prix du sang. En effet, il est rare qu’une équipe responsable d’un tel naufrage parvienne à sortir de son marasme, sinon de son incompétence intrinsèque. Cela étant dit, le pitch initial n’est pas déplaisant pour un film d’action. Le milieu du crime organisé, plus spécialement de la mafia russe, présente un intérêt évident pour justifier l’intrigue. Sans comparaison possible, on est loin du magistral Les Promesses de l’ombre ou d’autres métrages qui exploitent une thématique similaire. D’ailleurs, on sent que le succès du film de David Cronenberg sert de prétextes pour la présente production.

« Elles (les scènes d’action) ont beau rester basiques, les fusillades et les affrontements directs tiennent la route. Ce qui relève déjà de l’exploit. »

Avec un tel matériau et budget entre les mains, il est vrai que Jeff King ne réalise pas de miracles pour porter ce DTV. On songe à ces sempiternels subterfuges pour dissimuler le manque de moyens ou cette mise en scène qui ne se départit guère de cet aspect de « téléfilm du dimanche ». Pour autant, Le Prix du sang marque une évolution sensible au regard de Killing Point, précédente collaboration entre Steven Seagal et le cinéaste. À commencer par un montage potable, y compris pour les séquences d’action. Celles-ci s’avèrent plus fluides et moins erratiques dans leur exposition. Elles ont beau rester basiques, les fusillades et les affrontements directs tiennent la route. Ce qui relève déjà de l’exploit.

De même, on évite des flashbacks dispensables pour présenter un background laborieux. L’ensemble demeure simple, parfois cliché, mais il se départit d’incohérences grossières ou grotesques. Les dialogues sont d’une utilité toute circonspecte, même si les intervenants nous épargnent des propos binaires ou des réparties à l’emporte-pièce. Étant donné que le tournage des deux films s’est effectué de manière consécutive, il est d’autant plus étonnant de constater un tel retournement de situation dans la production. Là encore, sans faire d’étincelles, le résultat interpelle par un tel contraste. Difficile de considérer une éventuelle remise en question. Cependant, la direction a clairement changé en l’espace de quelques mois.

« On peut s’amuser de l’accent russe de Steven Seagal. »

Certes, Le Prix du sang n’échappe pas aux scories habituelles. On peut s’amuser de l’accent russe de Steven Seagal ou de cette vendetta qui souffre de plusieurs approximations dans son parcours. Cela ne concerne pas le rythme. Plutôt les réactions des personnages, les objectifs des antagonistes et la progression aléatoire dans un cadre urbain, sans oublier l’ingérence des forces de l’ordre qui se contentent de constater l’étendue des dégâts et de leur impuissance. On aurait apprécié une bande-son moins caricaturale, ainsi qu’un ultime règlement de compte plus réaliste où le principal intéressé semble combattre à 1 contre 50, littéralement.

Au final, Le Prix du sang surprend dans le bon sens du terme. Une fois n’est pas coutume, ce DTV parvient à divertir sans prétention ni incohérences flagrantes. On a beau rester dans le domaine du bis avec une progression linéaire et une prévisibilité de tous les instants, il n’en demeure pas moins que l’incursion s’avère correcte au vu des dernières frasques de Steven Seagal. Par ailleurs, le rapprochement avec sa précédente collaboration avec Jeff King a de quoi détonner tant les deux productions paraissent antinomiques dans la forme. La réalisation a fait l’objet d’un traitement qui gagne en sobriété et en stabilité. Il en ressort un film d’action sommaire et basique à bien des égards, mais décent au regard de ce que l’acteur a déjà pu commettre.

Note : 10/20

Par Dante

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