D’Après une Idée de : Alice Oseman
Avec Kit Connor, Joe Locke, Corinna Brown, Kizzy Edgel
Pays : Angleterre
Nombre d’Episodes : 8
Genre : Romance, Drame
Résumé :
Nick et Charlie s’installent dans leur nouvelle relation, Tara et Darcy sont déstabilisées par des complications inattendues, et Tao et Ella se demandent s’ils seront un jour plus que des amis. La bande, aux prises avec la vie, l’amour et l’amitié, a de quoi s’occuper avec les examens qui approchent, un voyage scolaire à Paris et un bal à organiser.
Avis :
Autrice et illustratrice britannique, Alice Oseman est de celles qu’on pourrait très facilement surnommer de surdouée. Née en 1994, elle arrive à se faire publier en 2014, soit à l’âge de vingt ans, et depuis, elle n’a cessé de multiplier les projets. Ainsi, elle continue d’écrire des romans, puis elle publiera aussi des ebooks, qui vont être basés sur certains personnages de ses romans, afin de les développer. En 2017, elle se lance dans le projet d’une bande-dessinée web. Cette dernière prend alors des personnages de son premier roman, Nick et Charlie, et ce sera « Heartstopper« . Pour cela, l’autrice va y mettre énormément d’elle et de son expérience, et c’est ce projet-là qui va connaître plus d’intérêt que les autres. La série intéresse Netflix qui souhaite en faire une série, et dès lors, Alice Oseman, alors âgée de vingt-six ans, se retrouve showrunneuse de sa première série « télé ».
Sortie assez discrètement l’année dernière sur Netflix, « Heartstopper » s’est très vite imposé comme l’une des plus jolies nouvelles séries de la plateforme. Il faut dire que « Heartstopper » a tout de la mignonnerie. On peut même dire que ça change de ce que l’on a l’habitude de voir, car ici, il n’y a pas de complots, de grands drames, ou encore de suspens. Non, « Heartstopper« , c’est un bonbon qui est là pour faire fondre nos cœurs et au cours de huit premiers épisodes, la romance entre Charlie et Nick a atteint tous ses objectifs.
J’avais alors très hâte de découvrir les aventures de ces deux personnages adorables, et voici que cette deuxième saison débarque et elle va emprunter exactement les mêmes sentiers que la première, même si, derrière ça, elle va se faire peut-être un poil plus « dramatique », explorant des sujets de société intéressants, pour ne pas dire essentiels (oui, en tant que homosexuel, j’aurais adoré, je pense, avoir une série comme celle-là, dans mon adolescence).
Charlie et Nick sont ensemble, et leur relation se passe pour le mieux. Nick aimerait bien faire savoir son amour pour Charlie, mais c’est très compliqué pour lui. Si l’idée et l’envie de faire son coming out en théorie est plaisante, en pratique, cette dernière est difficile, car il faut savoir à qui le dire, pourquoi le dire et une fois ceci « fait », il faut trouver aussi le bon moment…
« Heartstopper » s’étoffe de huit nouveaux épisodes avec une deuxième saison qui fait la part belle au coming out. Faire son coming out est loin d’être facile, même en 2023, et cette deuxième saison va prendre le temps de très bien traiter son sujet. Ce qui est excellent avec « Heartstopper« , c’est le fait qu’elle sait parfaitement allier sujets de société et aventure romantique on ne peut plus mignonne (oui, le mot mignon risque fort bien de revenir souvent tant la série l’est).
Ainsi, au cours de ces huit épisodes, « Heartstopper » va creuser ses personnages et se faire très riche dans ce qu’elle va explorer. En ce qui concerne le coming out, la série explore tout d’abord le coming out envers soi-même (chose qu’elle avait déjà bien faite avec la première saison), puis elle va continuer son chemin avec les amis, la famille, les gens de confiance, et finalement, et peut-être lorsqu’on sera prêt, lorsqu’on se sentira suffisamment en sécurité, ou alors qu’on se fichera du regard et du jugement des autres, il y aura le coming out aux autres, aux connaissances ou aux inconnus. La qualité de l’écriture est parfaite, Alice Oseman et Euros Lyn (qui est toujours à la réalisation), nous font très bien ressentir les doutes, les hésitations, les peurs, les craintes, mais aussi les moments de soulagement, ou encore ces moments où l’on est suffisamment en confiance.
Bien sûr, la série n’idéalise pas tout, racontant aussi les jugements, les préjugés, les difficultés, l’acceptation, ou encore l’homophobie et les conséquences du harcèlement. De plus, la série n’aborde pas seulement ses deux personnages principaux, et elle va creuser aussi toute la petite bande de potes qui entoure Charlie et Nick. Avec eux, la série aborde plusieurs relations amoureuses, et derrière ça, il y a toujours la difficulté d’exprimer ses sentiments, surtout à cet âge-là.
Après, il faut toutefois noter que parfois la série en fait un peu trop, notamment lorsqu’elle explore les professeurs, qui eux aussi seront gays. Si c’est amusant pour le coup, ça résonne comme en trop, et la série n’en avait pas besoin, tant elle a déjà beaucoup de personnages divers et variés, mais qui en même temps se ressemblent un peu dans leurs « problèmes ».
Du côté de sa réalisation, Euros Lyn continue sur la lancée toute mignonne de la première saison, ce qui fait que « Heartstopper« , derrière son côté naïf, voire parfois trop niais, reste un plaisir à suivre. La série est pleine de charme, c’est plein de couleurs, plein de bons sentiments, et avec ça, elle sait savoureusement distiller ses moments émouvants. Bref, c’est beau, c’est touchant, c’est joliment filmé, et toutes les petites incrustations d’animés caractérisent bien la série et ses personnages.
Enfin, il y a toujours ce plaisir de retrouver cette bande de jeunes comédiens qui sont pleins de talent et de charme. Kit Connor et Joe Locke sont toujours aussi bons et mignons ensembles. On prendra plaisir lorsque la série développera les personnages de Tara, Darcy, Isaac, Toa, Ella, ou Ben. Puis bien sûr, la série s’aventura du côté des parents avec une surprise, le père de Nick, joué par Thibault de Montalembert.
Si l’effet de surprise est peut-être passé, cette deuxième saison de « Heartstopper » est toujours aussi adorable et touchante à suivre. Explorant très bien son sujet, évitant les clichés (même si on en retrouve certains), n’oubliant jamais d’être un joli divertissement, « Heartstopper » est une mignonnerie parfaite qui offre tout un arc en ciel dans nos cœurs, et perso, j’ai très, très envie d’une troisième saison, car je vois bien où cette dernière va aller, et je suis très curieux de voir comment Alice Oseman et Euros Lyn vont traiter leur sujet et leurs personnages.
Note : 15/20
Par Cinéted