novembre 4, 2025

Black Phone 2 – Le Retour de l’Attrapeur

De : Scott Derrickson

Avec Ethan Hawke, Mason Thomas, Madeleine McGraw, Demian Bichir

Année : 2025

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Thriller

Résumé :

Depuis son enlèvement, Finney, aujourd’hui âgé de 17 ans, éprouve beaucoup de mal à reprendre le cours d’une vie normale, alors que rien ni personne ne saurait arrêter Gwen, sa sœur de 15 ans. Mais le sinistre téléphone se met à sonner dans les rêves de l’adolescente, où elle voit sans cesse trois garçons se faire pourchasser dans un camp de montagne appelé Alpine Lake. Déterminée à mettre fin à ces cauchemars et à en percer le mystère, Gwenn persuade son frère de se rendre sur place, malgré le blizzard qui frappe la station. C’est là qu’elle découvre l’horrible vérité derrière le lien entre l’Attrapeur et sa propre famille. Les deux adolescents vont alors devoir affronter un tueur que la mort a rendu presque invincible et à qui leurs destins sont beaucoup plus liés qu’ils n’auraient pu l’imaginer.

Avis :

Réalisateur américain, Scott Derrickson s’est imposé comme l’un des cinéastes les plus solides du cinéma de genre contemporain. De « L’Exorcisme d’Emily Rose » à « Sinister« , il a toujours su marier horreur et émotion avec une grande maîtrise. Après un détour par les blockbusters avec « Doctor Strange« , il revient en 2022 à ses premières amours avec « Black Phone« , film d’horreur psychologique inspiré d’une nouvelle de Joe Hill.

Le premier opus avait séduit autant par son atmosphère rétro que par son approche émotionnelle du trauma et de l’enfance. Face à son succès, Scott Derrickson a voulu prolonger l’univers sans tomber dans la simple redite. « Black Phone 2 » n’est donc pas une suite au sens classique, mais une extension explorant ce qu’il reste des fantômes du passé. Le premier « Black Phone » avait réussi à me surprendre avec une histoire que je n’avais pas vu venir. Et c’était très bien. Mais avec la fin et la mort de son “Attrapeur”, l’idée d’un second opus pouvait laisser dubitatif.

« Scott Derrickson étonne avec un film qui s’aventure là où on ne l’attendait pas »

Qu’est-ce que le film pouvait bien raconter ? Une relève ? Une vengeance ? Un membre de la famille pas content ? Difficile à imaginer… et pourtant, encore une fois, Scott Derrickson étonne avec un film qui s’aventure là où on ne l’attendait pas. C’est osé. Ça va en laisser plus d’un sur le carreau, mais personnellement, j’ai énormément apprécié ce parti pris et la manière dont cette histoire mène ses personnages.

Trois ans après, Finney essaie tant bien que mal de reprendre sa vie. Son enlèvement a traumatisé toute la famille. Gwen, sa sœur, tente elle aussi de tourner la page. Mais elle fait des cauchemars récurrents où des voix d’enfants l’appellent à l’aide depuis un téléphone qui n’existe plus. Plus encore, elle reçoit un coup de fil d’une femme qui travaillait dans un camp de montagne appelé « Alpine Lake ».

Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre avec ce « Black Phone 2« . Je peux même dire que je craignais le film. Comme souvent avec les suites d’œuvres d’horreur, j’avais peur qu’il abîme le premier. J’avais une vraie retenue en début de séance, comme si je n’avais pas envie d’y entrer. C’était long, je ne voyais pas où ça voulait aller, et au-delà de ça, je me demandais comment faire revenir “l’Attrapeur”. Mais voilà : « Black Phone 2 » est un film qui prend son temps pour amener son histoire. Et au-delà de ça, il tient une idée osée, déjà vue ailleurs certes, mais ici parfaitement digérée et repensée. Scott Derrickson prend le temps d’installer cette nouvelle intrigue, de créer des connexions, de retrouver la cohérence du premier. Et petit à petit, le film devient intrigant, passionnant, prenant.

« L’intrigue monte en tension, indice après indice »

L’intrigue monte en tension, indice après indice. Le film ose plusieurs timelines et finit par conjuguer rêve et réalité pour mieux perdre ses personnages dans une vengeance fantomatique assez terrible, et une enquête aux frontières du surnaturel, dans un décor glacé qui donne un plus à l’ensemble. À plusieurs moments, on est déstabilisé par ce qu’il ose, mais c’est aussi pour ça qu’il se distingue du tout-venant. Oui, « Black Phone 2 » pioche ici et là dans des figures connues du cinéma d’horreur, mais tout est bien mélangé, cohérent avec ce qu’il raconte, et finalement, cette histoire m’a beaucoup plus happé que prévu. Et mieux encore, je trouve qu’à force, cette histoire finit par être un parfait prolongement du premier. C’est improbable sur le papier, mais totalement logique dans son univers.

Avec ça, l’intrigue explore d’autres personnages, notamment la jeune sœur de Finney, à qui le film accorde une place centrale. C’est une excellente idée, d’autant que l’actrice est bluffante. Le film aborde à travers elle le traumatisme et la colère qui persistent après une expérience aussi violente. Ce qu’il fait aussi avec le personnage de Finney. Comment se relever de ça ? Qu’est-ce qu’on garde de l’horreur ? Qu’est-ce qui nous hante encore ? Moi qui ai toujours préféré le drame à tout autre genre, j’ai été très sensible à ces moments-là du récit.

« Le final, mélange de glace et de sang, est un moment de cinéma cauchemardesque »

Comme je le disais plus haut, le film a des éléments d’enquête, faisant revenir les fantômes d’un passé, et ça, ça entraîne le tout dans le surnaturel total. Qu’est-ce qui justifie ce retour de l’Attrapeur ? L’idée est bonne. Ça se tient bien, et avec ce qu’on découvre, ça change la donne, ou du moins, ça donne un nouveau relief à l’histoire et au premier film.

« Black Phone 2« , en plus de ses deux héros, reste porté par une figure horrifique exceptionnelle : l’Attrapeur, ce boogeyman masqué, revient ici autrement. Scott Derrickson renforce sa stature mythique, lui donne une présence plus ésotérique et surnaturelle. Le final, mélange de glace et de sang, est un moment de cinéma cauchemardesque à souhait, brutal et presque poétique. C’est vachement bien.

2025 est décidément une belle année pour le cinéma de genre. Après « Substitution« , « Sinners » et « Évanouis« , ce « Black Phone 2 » s’impose comme une excellente surprise. Le film ose aller plus loin, ne donne pas ce que le spectateur attend, refuse la redite, et c’est tant mieux. Bref, « Black Phone 2« , c’est la belle surprise que je n’ai pas vue

Note : 15/20

Par Cinéted

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