
Titre Original : Bring Her Back
De : Danny et Michael Philippou
Avec Sally Hawkins, Billy Barratt, Sora Wong, Jonah Wren Phillips
Année : 2025
Pays : Australie
Genre : Horreur
Résumé :
Un frère et une sœur découvrent un rituel terrifiant dans la maison isolée de leur nouvelle famille d’accueil.
Avis :
À l’été 2023, La Main, le premier long-métrage de Danny et Michael Philippou faisait des ravages. Duo de réalisateurs qui sont deux frangins venus de YouTube, ils impressionnent et font flipper les salles obscures. Pour ma part, j’avais très envie de le voir, mais je n’avais pas réussi à placer une séance (je venais d’emménager). La Main est devenu le plus gros succès de ce génial studio qu’est A24. Puis ce succès a ouvert la porte en grand aux deux metteurs en scène.

S’il y a un La Main 2 qui est prévu, les Philippou se sont lancés dans une autre histoire, qui donnera le film Substitution : Bring Her Back. Le film a commencé à faire parler de lui avant même sa sortie en salle, et je dois dire qu’aux bribes entendues ou lues à droite et à gauche, le film donnait sacrément envie de s’y arrêter. Histoire d’un deuil impossible, Substitution: Bring Her Back est un film aussi glaçant qu’il est prenant. Nihiliste jusqu’à sa dernière séquence, avec ce film, non seulement les Philippou réalisent un excellent film, mais en plus de ça, on peut aisément dire qu’on tient là le film d’horreur de l’année.
« on peut aisément dire qu’on tient là le film d’horreur de l’année. »
Andy, 17 ans, et sa petite sœur Piper, viennent de perdre leur père. Les deux adolescents sont alors placés en famille d’accueil, chez Laura, une femme quelque peu étrange. Lorsqu’ils arrivent chez Laura, très vite, cette femme montre un intérêt prononcé pour Piper, plus que pour Andy. Il y a une atmosphère étrange dans cette maison. Quelque chose ne va pas. Quelque chose se prépare… mais quoi ? Andy et Piper sont à mille lieues de pouvoir imaginer ce que Laura a en tête…
Substitution : Bring Her Back est donc le film d’horreur de l’été, et peut-être bien de l’année 2025. Il faut dire que les Philippou frappent fort avec cette histoire qui se dévoile petit à petit, à mesure que le film avance. Film d’horreur qui a une tendance à glacer le sang et à mettre très mal à l’aise, Substitution…, c’est une histoire prenante d’un bout à l’autre. Les Philippou ont écrit une histoire imprévisible, originale dans son exécution, et qui sait nous offrir de grandes séquences de cinéma qui resteront en tête pendant un sacré bout de temps.
Oui, une séquence dans une cuisine revient systématiquement, mais avec elle, il y a aussi tout l’enchaînement d’événements à la fin. Mais derrière l’horreur, derrière le plan qui se met en place et qui semble ne laisser aucune chance aux deux adolescents qui ont mis les pieds dans cette maison, Substitution…, c’est d’abord un film qui prend aux tripes par son sujet principal : le deuil. Substitution : Bring Her Back est un film qui parle avant tout d’un deuil impossible — celui d’une mère.
« visuellement parlant, Substitution est un film qui a beaucoup de caractère. »
Un deuil qui pousse à faire et à croire n’importe quoi. Jusqu’où l’être humain est-il capable d’aller pour revoir un être cher ? Substitution… pousse loin cette réflexion et offre, pour cela, des personnages on ne peut plus intéressants, car ils sont pleins de nuances. Cette femme, Laura, est capable du pire, et en même temps, jamais l’histoire ne la juge. Non, elle est présentée avec ce qu’elle a de bon et de mauvais en elle, et c’est ce qui fait la richesse du film, et les émotions presque paradoxales qui traversent cette séance de cinéma absolument pas comme les autres.
Après, il faut dire aussi que pour nuancer ce personnage, les deux frangins ont choisi cette actrice bien trop rare qu’est Sally Hawkins. Actrice pas forcément reconnue à sa juste valeur, elle trouve là un rôle dense et intense. Un rôle capable d’être aussi glauque qu’émouvant — ce qui est rare. Il y a un grain de folie inquiétant qui s’échappe du personnage, ce qui fait que, même si elle peut être capable de faire des horreurs, il y a quelque chose chez elle qui demeure attendrissant. Ou du moins compréhensible. Et ça, c’est purement incroyable. En face d’elle, les trois adolescents qui sont pris dans son piège sont excellents, avec une mention spéciale pour Jonah Wren Phillips, qui incarne Oliver, l’enfant étrange de la maison.
Du côté des idées que les deux ont pour raconter cette histoire, la première chose qu’on peut dire, c’est que, visuellement parlant, Substitution… est un film qui a beaucoup de caractère. Magnifiquement mis en valeur, peuplé de scènes percutantes, à la fois gores, étranges, terribles, terrifiantes et touchantes. Substitution… est un film à la fois viscéral et psychologique, les deux réalisateurs arrivant à tout mélanger, pour offrir une vraie expérience de cinéma marquante.

Bref, ce deuxième film des Philippou est troublant, dérangeant même, imprévisible. Il laisse la sensation qu’il n’y a aucune échappatoire possible, et avec ça, il va jusqu’au bout de lui-même, ce qui conclut de marquer au fer rouge cette séance qui, oui, je me répète, se pose comme l’expérience horrifique de l’année !
Note : 18/20
Par Cinéted
Une réflexion sur « Substitution – Bring Her Back – Le Film d’Horreur de l’Année? »