juillet 20, 2025

28 Ans Plus Tard – Zombies et Émancipation

Titre Original : 28 Years Later

De : Danny Boyle

Avec Jodie Comer, Aaron Taylor-Johnson, Ralph Fiennes, Alfie Williams

Année : 2025

Pays : Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

Cela fait près de trente ans que le Virus de la Fureur s’est échappé d’un laboratoire d’armement biologique. Alors qu’un confinement très strict a été mis en place, certains ont trouvé le moyen de survivre parmi les personnes infectées. C’est ainsi qu’une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île seulement reliée au continent par une route, placée sous haute protection. Lorsque l’un des habitants de l’île est envoyé en mission sur le continent, il découvre que non seulement les infectés ont muté, mais que d’autres survivants aussi, dans un contexte à la fois mystérieux et terrifiant…

Avis :

Dans le paysage du cinéma anglais, Danny Boyle est un bad boy. Un réalisateur libre et touche à tout, qui depuis une trentaine d’années a posé plusieurs gros morceaux de cinéma « Trainspotting« , « La plage« , « Sunshine« , « Slumdog Millionaire« , « Trance » ou encore « 127 Heures« . Puis évidemment, en 2003, il y a eu « 28 jours plus tard« , film qui a révolutionné le film de zombie, posant son intrigue dans une Angleterre totalement ravagée par un virus. Le film ayant connu son succès, une suite, réalisée par Juan Carlos Fresnadillo, était alors sortie quatre ans plus tard, « 28 semaines plus tard« .

L’idée d’un autre film avait été mis en chantier, mais rien n’a abouti. On avait alors perdu espoir de revenir un jour dans cette Angleterre désespérée. Puis vingt ans après le premier opus, tout se met en branle, avec une nouvelle suite, et surtout un retour de Danny Boyle derrière la caméra, ainsi qu’un retour d’Alex Garland à l’écriture.

«  »28 ans plus tard » est avant tout un bon drame autour d’un très beau personnage »

Pour les sorties cinéma du mois de Juin, « 28 ans plus tard » était l’un des films les plus attendus. D’autant plus après les premières images qui sont arrivées. Enfin, nous allons retourner dans cette Angleterre sous quarantaine. Mais une telle attente véhiculait certaines craintes, et si ce projet arrivait trop tard ? Puis derrière ça, que pouvait-on bien raconter ? D’autant que depuis le premier film de Danny Boyle, des films de zombies ou d’infectés, on commence à en avoir vu pas mal.

Si je suis assez dubitatif sur beaucoup de pans de ce « 28 ans plus tard« , je dois toutefois dire que sur son ensemble, le film m’a embarqué et surtout, il m’a beaucoup touché. Très différent des deux films précédents, « 28 ans plus tard » est avant tout un bon drame autour d’un très beau personnage, et plus loin encore, c’est un parcours initiatique et une émancipation, et ça, je ne l’attendais absolument pas, et c’est ce qui fut très beau.

Presque trois décennies ont passé depuis que le virus Rage a ravagé le Royaume-Uni. Les terres abandonnées ont été rendues au silence, aux ruines et aux souvenirs. La menace semblerait appartenir au passé, comme un cauchemar que l’on choisit d’oublier. Mais l’oubli est une illusion et les infectés peuplent toujours les terres. Sur une île isolée, protégée du monde extérieur, une petite communauté humaine a survécu en repli, épargnée par le chaos. Au sein de cette petite communauté, il y a comme un rite de passage, et aujourd’hui, c’est au tour de Spike, 12 ans, de passer ce rite. Ainsi, avec son père, il part « sur le continent » pour la première fois.

«  »28 ans plus tard » fait des choix qui posent des questions. »

« 28 ans plus tard« , l’évocation de ce titre, c’est presque un fantasme, tant on ne croyait pas l’avoir un jour. Un peu comme le syndrome « Sin City 2« . À force d’en entendre parler, c’était presque devenu comme une légende. Bon, après, pour le coup « Sin City 2 » s’était posé comme une déception à la différence de ce nouveau film de Danny Boyle, qui malgré tous ses défauts et ce qu’il annule des deux précédents films, s’est quand même posé comme un beau et bon moment de cinéma.

Du côté de ce qui ne va pas et qui laisse terriblement dubitatif, « 28 ans plus tard » fait des choix qui posent des questions. Ainsi, on pourra parler de ces infectés qui ne sont pas mort de faim après plusieurs semaines, comme c’est expliqué dans le deuxième film. On pourra aussi s’arrêter sur l’infection de l’Europe, qui est résolue en une phrase… Après, ça, ça me va, dans le sens où j’aime l’idée que la contamination ne soit restée qu’en Angleterre. Puis dernier point, et c’est peut-être le plus étrange, d’autant qu’il y a peu d’explications, voire même pas du tout, c’est la différence entre les contaminés, avec des lents, des rapides, et ces alphas… L’idée sur le papier, en elle-même, est bien, mais elle arrive ici comme un cheveu sur la soupe, nous demandant d’accepter ce nouvel état de fait, mais sans plus d’explication…

« le film est vibrant d’humanité. »

Autres petites idées dérangeantes, ou plus déstabilisantes, c’est l’idée de ralentis au moment d’impacts sur les infectés. C’est vrai que visuellement, ça donne quelque chose, et en même temps, ça peut laisser dubitatif, comme si c’était une démonstration, un effet de mise en scène plus qu’autre chose.

C’est vrai que comme ça, ça commence à faire beaucoup, mais heureusement, le film se rattrape sur beaucoup d’autres éléments. La première chose qui me vient en tête, c’est son histoire en elle-même. Sous couvert d’un film de survie et d’infection, Danny Boyle et Alex Garland nous racontent surtout un drame où il est question d’une émancipation. L’émancipation d’un petit garçon qui passe à l’âge adulte. Puis, « 28 ans plus tard« , c’est la magnifique histoire d’un au revoir et de ce côté-là, le film est vibrant d’humanité. « 28 ans plus tard » est un film qui déjoue pas mal des attentes (et des craintes) pour offrir quelque chose de mieux et de plus beau.

Avec ces personnages joliment écrits, les évolutions et les rencontres, « 28 ans plus tard » a réussi à me faire passer au-dessus de ces côtés qui peuvent me laisser dubitatif. Après, il faut dire que du côté de ses personnages, il y a beaucoup d’émotions, et les acteurs qui les incarnent sont aussi excellents, notamment le duo Alfie Williams (qui tient presque le film à lui seul) et Jodie Comer. Puis il y a le personnage incroyable tenu par Ralph Fiennes, qui m’a tenu en apesanteur. Avec ces personnages, le film parle très bien de la vie, de la mort, des espoirs, de l’avenir, du passé, et de l’humanité même. Bref, c’est beau, très beau.

Ainsi donc, ce retour en Angleterre sous quarantaine, malgré ses défauts, et des choix qui annulent certaines choses, se pose comme un excellent et très beau morceau de cinéma. Ce troisième film est un drame très humain qui derrière la peur, derrière le virus, les infectés, la survie, est surtout un film qui touche vraiment avec des personnages superbement écrits et interprétés. Maintenant, je suis très curieux de voir où est ce que l’histoire va s’en aller pour la suite.

Note : 15/20

Par Cinéted

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