
De : Martin Bourboulon
Avec Roschdy Zem, Lyna Khoudri, Sidse Babett Knudsen, Christophe Montenez
Année : 2025
Pays : France
Genre : Drame, Thriller
Résumé :
Kaboul, 15 août 2021. Alors que les troupes américaines s’apprêtent à quitter le territoire, les Talibans prennent d’assaut la capitale et s’emparent du pouvoir. Au milieu du chaos, des milliers d’afghans tentent de se réfugier dans le dernier lieu encore protégé : l’Ambassade de France. Seuls, le commandant Mohamed Bida et ses hommes en assurent la sécurité. Pris au piège, il décide de négocier avec les Talibans pour organiser un convoi de la dernière chance avec l’aide d’Eva, une jeune humanitaire franco-afghane. Commence alors une course contre la montre pour évacuer les réfugiés jusqu’à l’aéroport et fuir l’enfer de Kaboul avant qu’il ne soit trop tard.
Avis :
Alors qu’il est en montage du deuxième volet de ses « … trois mousquetaires« , Martin Bourboulon est en train de lire le témoignage autobiographique de Mohamed Bida, commandant de la Police nationale. Ce dernier, en 2021, a organisé l’évacuation de centaines de civils depuis l’ambassade France à Kaboul. L’histoire fut tellement prenante pour le réalisateur, qu’en une semaine, il accepte le projet.

Les trajectoires de metteurs en scène sont bien souvent surprenantes. Prenez celle de Martin Bourboulon qui, il y a tout juste dix ans, sortait son premier film, la comédie « Papa ou Maman« . À la découverte de cette comédie bon enfant, qui aurait pu imaginer le parcours de plus en plus « gros et grand » de son réalisateur ? Moins de deux ans après le second volet des « … trois mousquetaires« , voici que le réalisateur français est de retour avec un nouveau gros projet, « 13 jours 13 nuits« , ou le récit sous très haute tension d’une évacuation. Course contre la montre palpitante injectée de récit humain, « 13 jours 13 nuits » est un film qui conjugue très bien thriller politique, film quasi-documentaire et drame émouvant.
« Ultra réaliste, On sent que le réalisateur a l’envie de livrer un film tendu »
Août 2021. Kaboul s’effondre sous l’avancée fulgurante des talibans. Alors que la panique gagne les rues et que les ambassades ferment les unes après les autres, Mohamed Bida, un haut fonctionnaire français en poste dans la capitale afghane, refuse de fuir. En lien direct avec l’ambassadeur, mais coupé du monde réel par le chaos, il prend la décision de tenir l’ambassade ouverte envers et contre tous. Entouré d’un petit groupe de militaires, il va orchestrer une évacuation impossible, faire sortir des centaines de civils Français et Afghans en 13 jours à peine.
Martin Bourboulon s’impose de plus en plus dans le paysage du cinéma français. Sixième long-métrage du réalisateur, « 13 jours 13 nuits » est un film qui change totalement de ce que le cinéaste a livré jusqu’à maintenant. Après la comédie et trois films d’époque, voici donc que Martin Bourboulon se lance dans un film hybride. Un film qui se pose comme un film d’action, ou du moins un film sous très haute tension. « 13 jours 13 nuits » raconte une évocation en plein cœur du chaos.
Ultra réaliste, On sent que le réalisateur a l’envie de livrer un film tendu qui aurait des allures presque de documentaire. Le scénario, dans ses grandes lignes, est assez simple. Une ambassade est quasi assiégée, il faut réussir à en sortir. Heureusement, le film ne se limite pas à cela. Non, Martin Bourboulon y parle du contexte, des peurs de ce peuple, et au-delà de ça, avec plusieurs personnages, le réalisateur peint des portraits et des destinées très intéressantes. Si le film est haletant, il y a aussi une forte dimension humaine qui se dégage de l’ensemble et c’est ce qui rend le film prenant à suivre.
« C’est percutant, c’est glaçant, c’est plein d’humanité »
Tenu par un excellent rythme qui ne lâche pas son intrigue et sa tension un seul instant, le réalisateur tient notre intérêt tout du long. Évidemment, le point culminant sera cette évacuation, en plusieurs étapes, qui réserve son lot de rebondissements.
Avec ça, « 13 jours 13 nuits« , c’est aussi un film à gros budget, qui réussit à reconstruire de manière réaliste Kaboul dans son chaos. Martin Bourboulon a travaillé ses effets, tout comme il a particulièrement soigné ses scènes de foule, et le chaos qui va avec. C’est percutant, c’est glaçant, c’est plein d’humanité, c’est plein d’enjeux, et avec ça, le film est souvent accompagné par des dialogues qui restent après le film : « Un pays entier veut fuir et nous, on est là, à se demander à quoi on sert ? ».
Côté casting, Martin Bourboulon a choisi des têtes d’affiche bien connues de nos services, Roschdy Zem, Lyna Khoudri (essentielle à l’intrigue, et très intéressante dans son parcours, aussi bien avant l’histoire que pendant), Christophe Montenez (pour parler de l’engagement), Sidse Babett Knudsen (très bien, avec elle, le film explore le point de vue de la presse), et des acteurs non-professionnels pour incarner les talibans, et certains d’entre eux sont très marquants.

En résumé, « 13 jours 13 nuits » est un film qui tient son atmosphère, son intrigue et sa course contre la montre. Dans une ambiance très réaliste, cette histoire, plus profonde qu’elle n’en a l’air, nous tient d’un bout à l’autre d’elle-même. Martin Bourboulon livre un film peuplé de grandes scènes dont la tension ne cesse de croître au fur et à mesure qu’on s’approche de cette exfiltration. Après « Les trois mousquetaires« , Martin Bourboulon change de registre, et livre peut-être son meilleur film à ce jour !
Note : 16,5/20
Par Cinéted