juillet 20, 2025

Alestorm – The Thunderfist Chronicles

Avis :

S’il y a bien un truc qui divise dans le monde du métal, c’est le mélange de cette musique extrême avec de l’humour. Si on peut trouver ça drôle quand on a une vingtaine d’années, et que lors de concerts, ça permet de faire la fête et de bien s’amuser, sur un album complet, et en vieillissant, certains trucs peuvent nous paraître complètement anodins, voire insupportables. On peut bien évidemment évoquer Ultra Vomit et son obsession pour le caca et le café, ou encore Nanowar of Steel et ses italiens de petites tailles. Alestorm tire aussi son épingle du jeu en s’amusant avec les codes du métal folklorique et en racontant des histoires de pirates qui lorgnent plus du côté des loosers magnifiques qu’autre chose. The Thunderfist Chronicles est leur huitième album et il raconte l’histoire d’un pirate qui possède un navire volant.

Ce n’est guère une surprise, on sait d’avance sur quoi on va tomber quand on écoute du Alestorm. Une voix nasillarde, des textes bien débiles, des compositions qui empruntent à de nombreux genres pour montrer une technique irréprochable, et un concept qui, à chaque fois, tire la langue au bout d’un moment, pour que ne reste en tête que les titres les plus débiles. Ce nouvel effort ne déroge pas à la règle, sinon qu’il propose un voyage relativement court, qui se repose quasi uniquement sur son dernier morceau qui approche les vingt minutes d’écoute. De ce fait, un constat s’impose, Alestorm, en concert, c’est certainement très fun et rigolo, sur album, c’est une autre paire de manches, surtout quand on verse dans le métal sérieux, et que les musiques rigolotes, ce n’est pas trop notre truc. Et pourtant, ce n’est pas faute d’être bon techniquement parlant.

Le skeud débute avec Hyperion Omniriff, et on navigue en eaux connues. Le groupe joue avec les riffs rugueux, y ajoute quelques pointes d’instruments folkloriques, et l’ensemble se coordonne autour d’un refrain qui est fait rester en tête. C’est très sympathique, et il est certain que sur scène, ça doit dépoter. On pourra aussi y déceler quelques nappes de clavier qui évoquent un peu le Métal symphonique, mais ça reste discret. Killed to Death by Piracy va tenter d’aller vers un métal plus industriel. Cela se ressent avec des ajouts électro et quelques clins d’œil un peu mécaniques, comme le klaxon d’une bagnole. Mais là aussi, on sent la faiblesse de l’écriture, et le côté prout-prout du groupe qui en fait des caisses pour espérer faire rire. Et globalement, ça ne marche pas vraiment, et ça fait même ringard. A moins d’avoir quelques grammes d’alcool dans le sang…

Banana aurait pu être un agréable moment, avec une mélodie qui s’ancre immédiatement dans notre crâne. Il sera bien difficile de ne pas chantonner les notes du début, avant que la formation ne plonge dans un Metalcore con comme la pluie. Encore une fois les paroles sont catastrophiques, et manquent cruellement de profondeur. Sérieux, écrire, je cite : « je vis ma meilleure vie comme pirate, car je bois du rhum et j’aime ça », à moins d’avoir vingt piges, c’est vraiment triste. Puis Frozen Piss 2 ne viendra pas nous rassurer. Si encore une fois, techniquement c’est propre, et l’apport d’une chanteuse n’est pas négligeable, on reste sur un truc bas du front, et qui manque d’intérêt. Tout comme The Storm qui apparait presque comme le morceau le plus sérieux de l’album. Il lui manque une aura pour vraiment nous embarquer, ainsi qu’un refrain plus marqué.

Mais le groupe touche clairement le fond avec Mountains of the Deep. Le titre peut paraître entrainant, mais malheureusement, il ne raconte rien. Sinon l’histoire d’une sirène qui a des seins tellement gros qu’ils ressemblent à des montagnes dans les profondeurs de la mer. On a passé l’âge. Puis les écossais s’amusent à reprendre une chanson de Nekroglobikon avec Goblins Ahoy ! et c’est plutôt amusant, même si ça n’apporte clairement rien au moulin. Heureusement, en abordant Mega-Supreme Treasure of the Eternal Thunderfist, le groupe fait une démonstration de son talent technique, et d’écriture, avec un morceau qui dépasse les dix-sept minutes, et qui s’avère relativement réussi, en approchant plusieurs styles de métal en son sein. Mais peut-on considérer un album au travers d’un seul titre ? Je ne crois pas.

Au final, The Thunderfist Chronicles, le dernier album d’Alestorm, est une douche froide. Non pas que l’album soit une purge, ou qu’il soit totalement raté. Le problème provient clairement de l’univers pipi-caca du groupe, qui prend tout à la rigolade, quitte à écrire des paroles de merde, digne d’un collégien. Techniquement, c’est toujours aussi bon, mais la formation se saborde sur album par un humour tendancieux et complètement bancal, qui ruine les quelques bons riffs que l’on peut avoir. Bref, un groupe certainement très drôle en live, mais presque insupportable en album…

  • Hyperion Omniriff
  • Killed to Death by Piracy
  • Banana
  • Frozen Piss 2
  • The Storm
  • Mountains of the Deep
  • Goblins Ahoy !
  • Mega-Supreme Treasure of the Eternal Thunderfist

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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