mars 28, 2024

Booze Control – Forgotten Lands

Avis :

Si le Heavy Metal peut paraître désuet, chaque année on peut découvrir de nouveaux talents qui officient dans ce genre. Parfois arrivant à percer grâce à une forte identité, parfois restant dans un certain anonymat, ne parvenant jamais vraiment à percer les frontières de son propre pays. C’est par exemple un peu le cas de Booze Control. Groupe allemand formé en 2009, c’est deux ans plus tard que les teutons sortent un premier effort de façon indépendante. Ils récidiveront deux ans plus tard, commençant à trouver un public et un bon accueil. Cela va leur permettre de signer chez Infernö Records pour un troisième opus, puis, en 2019, de signer chez les italiens de Gates of Hell Records pour Forgotten Lands, qui sera leur chant du cygne. En effet, c’est la même année que le groupe décide alors de se séparer après un ultime concert à Brunswick.

Hache et Mante Religieuse

Il est difficile à croire que le groupe décide de mettre un terme à sa carrière de façon si brutale, mais nous ne sommes pas au sein de la formation pour savoir ce qui a capoté. D’ailleurs, on peut tenter d’établir plusieurs pistes à cela en écoutant ce dernier album. Le démarrage est très efficace avec le titre éponyme de l’album. Les riffs sont Heavy en diable et on navigue en terres connues. Booze Control ne prend pas beaucoup de risque envers sa fanbase et offre un morceau court, concis, mais aussi technique avec une pléthore de solis qui fonctionnent à plein régime. Le seul bémol est peut-être le classicisme de l’ensemble. En effet, et c’est peut-être l’une des raisons du manque d’engouement autour du groupe, c’est très simple, et sans une réelle identité propre.

On est dans du Heavy pur jus, qui ne déborde pas et qui n’essaye pas non plus d’aller voir ailleurs. Attack of the Axemen reste dans le moule du morceau précédent, tout en essayant de ralentir le rythme et de jouer un peu plus sur l’ambiance. Cela marche, mais là aussi, c’est du déjà entendu plusieurs fois. On reste dans de la qualité, dans du bon Heavy, mais ça manque d’originalité. The Nameless va tenter d’aller voir un peu ailleurs. Le démarrage à la basse fait très punk dans l’âme, et le chanteur s’aventure dans des tonalités un peu plus aigues lors du refrain. Un bon moment, efficace et qui montre les qualités techniques du groupe. Of the Deep continuera à aller de l’avant avec entrain et nervosité, pour un résultat plaisant et plutôt réussi. Cependant, sur une rythmique comme celle-ci, la voix du chanteur parait un peu juste.

Thanatos et tradition

Spellbound retrouvera un rythme plus rapide et plus percutant, qui sera par la suite suivi par Slaying Mantis, en hommage à la jaquette de l’album. Le titre est rapide, cool, très technique avec de jolis slides, et même si on reste dans quelque chose de très classique, ça passe et ça fait le job. On appréciera même les petites coupures plus rugueuses, avec un riff plus lourd. Playing With Fire ne réinventera pas à poudre, mais aura le mérite d’avoir un refrain bien catchy, ce qui fait que l’on chante à tue-tête avec le chanteur. Thanatos viendra jouer les trouble-fêtes avec une rythmique plus lente, un long solo impeccable. Quant à Doom of Sargoth ne viendra pas nous secouer, malgré un riff intéressant et un rythme plus lent, permettant de poser une ambiance assez particulière. Fort heureusement, Cydonian Sands montrera que le groupe sait aussi poser des titres longs.

Dépassant allègrement les huit minutes, ce dernier morceau prouve que Booze Control est aussi capable de renouer avec un Heavy de la vieille école, arborant des morceaux plus longs, qui prennent leur temps pour poser une ambiance, avec une volonté de raconter une belle histoire. Seul problème, les ruptures sont assez étranges, très abruptes, et l’introduction manque de punch, la faute à une voix qui manque de personnalité et d’énergie.

Au final, Forgotten Lands, le dernier album de Booze Control, est plutôt un bon effort, qui prouve que le groupe allemand en a sous les pédales. Malheureusement, la formation a tendance à s’enfermer dans un registre trop calibré et trop saturé par de nombreux groupes qui ont tendance à se ressembler tous. Il manque à Booze Control une véritable identité pour convaincre et se faire une place de choix dans le Heavy moderne. Il reste, en l’état, un très bon opus, qui ravira les fans du genre, et la sensation d’un groupe gâché, qui est certainement parti trop tôt…

  • Forgotten Lands
  • Attack of the Axemen
  • The Nameless
  • Of the Deep
  • Spellbound
  • Slaying Mantis
  • Playing With Fire
  • Thanatos
  • Doom of Sargoth
  • Cydonian Sands

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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